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“Mohammed, Sceau des Prophètes”

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Toi, tu est comme l'ange Michael, que Dieu envoie toujours pour porter la clémence de Dieu au peuple de Jonas, qui en détourne le châtiment, et qui fait sortir Jonas du ventre du poisson. Tu es encore comme Abbraham, qui par pitié pour son peuple dit : «Que celui qui me suivra soit des miens; que celui qui me désobéira…, mais Tu es indulgent et miséricordieux !» (Sur. XIV. Vers. 39). Tu es comme Jésus, qui a dit : «Si Tu les punis, ils sont Tes serviteurs. Si Tu leur pardonnes, Tu es le Puissant, le Sage». (Sur. V, vers. 118). Omar est comme Noé parmi les prophètes, car Noé a dit : «Seigneur, ne laisse subsister sur la terre aucun des incrédules !» Sur. LXXI, vers 27). Il est comme Moïse, qui a dit : «Seigneur, détruis leurs biens », etc. (Sur. X, vers. 88). Vous avez raison l'un et l'autre ; maintenant attendons ce qu'ordonnera Dieu.

Pendant la séance même, Dieu révéla le verset suivant : «Il n'a pas été donné à un prophète d'avoir des «prisonniers, sans faire un grand massacre sur la terre» etc. (Sur. VIII, vers. 68-70). Dans les anciennes religions, on brûlait le butin ou on le cachait sous terre, de sorte que personne ne pût y toucher, et l'on tuait les prisonniers. Dans ce verset du Coran, Dieu dit : tous les anciens prophètes, conformément à mes ordres, ont enfoui sous terre butin et les prisonniers, tandis que vous avez envie de l'avoir. Je veux vous donner la récompense de l'autre monde, mais vous désirez les biens de ce monde. Le Prophète ajouta encore : Si la décision de Dieu n'avait pas été de rendre le butin licite dans votre religion, Il aurait envoyé sur vous un grand châtiment, parce que vous vous êtes tournés vers ce monde actuel, et que vous avez désiré les biens de ce monde.

Le Prophète, après avoir récité ce verset, dit : Si vous aviez été atteints par ce châtiment, personne n'aurait survécu, sauf Omar. Enfin Dieu envoya un autre verset, par lequel il rendit le butin licite. Le Prophète adopta et suivit le conseil d'Abou-Bakr, et sa décision devint la loi. Le Prophète passa cette nuit au même endroit. Le lendemain, le dimanche, il leva le camp pour retourner à Médine. Le soir, à la station, Abdallah, fils de Kaâb, qui avait la garde des prisonniers, construisit une cabane à côté de celle du Prophète, et y mit les prisonniers, tandis qu'il garda l'entrée. Abbas, ayant les mains fortement attachées, gémissait de douleur. Le Prophète l'entendit, il fut touché de compassion et ne put dormir. Vers minuit, il fit appeler Abdallah et lui demanda pour quelle cause son oncle Abbas gémissait ainsi. Abdallah répondit : Prophète de Dieu, ses mains sont fortement liées. Il m'émeut si fort, reprit Mohammed que, de la nuit, je n'ai pu trouver le sommeil. Je vais lui délier les mains, dit Abdallah. Non, répliqua le Prophète, mais relâche ses liens ; car un oncle est un demi-père. Abdallah fit ainsi ; les gémissements d'Abbas cessèrent, et le Prophète s'endormit. Le lendemain, il continua sa route, emmenant les prisonniers et emportant le butin. Il fit halte à une station nommée Irq-az-Zhabya. Il donna ordre de lui présenter les prisonniers.

On les fit passer un à un devant le Prophète, qui était entouré de ses compagnons, tout armés. Lorsque le Prophète vit passer Oqba, fils d'Abou-Moait, le même qui lui avait craché au visage et que le Prophète avait fait vœu de tuer, il dit à Ali : Va, Ô Ali, accomplis le vœu du Prophète. Ali ayant tiré son sabre pour le tuer, Oqba s'écria : Ô Mohammed, si tu me fais tuer, qui aura soin de mes enfants ? Le Prophète répondit : Toi et tes enfants vous brûlez dans l'enfer. Ensuite Ali lui trancha la tête. On fit passer devant le Prophète Nadhr, fils de Harith, qui avait dit : «Ô Dieu, si cela est vrai, fais pleuvoir sur nous des pierres», etc. (Sur. VIII. Vers. 32). C'est à propos de Nadhr que ce passage du Coran a été révélé, de même que, d'après certains auteurs, le verset : «Comme vous avez désiré une décision», etc. (Sur. VIII. Vers. 19).

Sur l'ordre du Prophète, Assim était l'un des Anssar. Mohammed ben-Jarir dit dans cet ouvrage que Nadhr a été tué par Ali, et Oqba par Assim. Cette version est inexacte ; c'est la nôtre qui est la vraie. Quelques commentateurs prétendent que les paroles «Ô Dieu, si cela est vrai» etc. ont été prononcées, non par Nadhr, fils de Harith, mais par Nadhr, fils d'Alqama, le jour de la prise de la Mecque, ou à la bataille de Honaïn.
Le lendemain, le Prophète arriva à Safrâ, bourg qui est situé entre deux montagnes.
Il ne s'y arrêta pas, passa entre deux montagnes et alla faire halte au bord d'un puits, à une station nommée Arwâq (?). Là il partagea le butin entre ses compagnons.

Les infidèles qoraïchites avaient coutume de couvrir leurs corps et leurs vêtements de safran dissous dans de l'eau, de façon à être complètement jaunes et ils ne se purifiaient pas; car de tous les parfums, le plus agréable pour eux était le safran que l'on va chercher dans le Kirmân et sur le territoire de Hamadan. Quant au bois d'aloès, à l'ambre et au campe, ils étaient par la voie de mer, de même que le musc que l'on apportait, par la voie de mer, de l'Inde. Or, lorsque Abou Djahl, en parlant d'Otba, prononça les paroles que nous venons de dire, celui-ci répliqua: «Demain, on verra qui a la colique, moi ou celui “aux fesses jaunes”».
Otba se proposa donc de marcher en avant  mais les autres ne le voulaient pas. Talib, fils d'Abou Talib, engagea son oncle Abbas à s'en retourner avec lui. Mais Abbas n'osait pas, par crainte d'Abou Djahl et des Qoraïschites. Il y avait à La Mecque un homme de la tribu des Thaqîf, allié des Béni Zohra et jouissant parmi eux d'une grande considération; ils écoutaient et exécutaient ses avis. Il était à l'armée avec un grand nombre de Béni Zohra.

Il leur parla ainsi: «Retournons  car nos marchandises sont arrivées en sûreté à La mecque. Pourquoi ferions-nous la guerre ?» Les Béni Zohra, au nombre de cent cinquante hommes, voyant que leur allié s'en retournait, suivirent son avis et s'en retournèrent également. Il n'y avait aucune tribu de La Mecque qui n'eût des hommes à l'armée, sauf les Béni Adi Ben Kab, qui n'avaient pas quitté la ville, n'ayant pas de marchandises dans la caravane. Après le départ des Béni Zohra, l'armée qoraïschite ne se composait plus que de neuf cent cinquante hommes. Abou Djahl, craignant que d'autres encore ne s'en allassent, leva son camp dans la même nuit et s'avança sur Badr. Toute l'armée le suivit, aucun autre ne l'abandonna. Après avoir été averti par Gabriel que la caravane s'était sauvée et qu'une armée venait à sa rencontre, le Prophète réunit ses compagnons pour délibérer avec eux sur ce qu'il y avait à faire. Tous les Mohadjir et les Anssar étant présents, il leur demanda leur avis. Abou Bakr se leva le premier et dit: «Ô apôtre de Dieu, nous ferons ce que tu voudras et ce que tu ordonneras.

Ceux-là sont nos parents  mais nous avons cru en toi, et nous avons accepté ta religion et nous avons renoncé à eux. Nous avons fait de nos corps et de nos âmes ta rançon; nous lutterons contre eux pour toi; ou Dieu te fera triompher d'eux et fera triompher ta religion et l'infidélité sera exterminée dans le monde; ou nous périrons tous pour toi». Le Prophète remercia Abou Bakr, lui donna des éloges et lui dit de s'asseoir  car il désirait savoir si les Anssar prendraient ou non ce même engagement, sachant bien que les Mohadjir lui prêtaient aide et secours, tandis qu'il craignait que les Anssar et les gens de Médine ne s'en retournassent car, dans la nuit d'Aqaba, alors qu'ils avaient prêté serment au Prophète, Saâd, fils de Moâd, lui avait dit : «Ô apôtre de Dieu, viens avec moi à Médine!». Le Prophète avait répondu: «Je n'ai pas encore reçu de message ni d'ordre de Dieu à cet égard.
Allez, j'enverrai mes compagnons et attendrai les ordres que Dieu me donnera». Saâd avait répliqué : «S'il en est ainsi, nous ne sommes pas responsables de ta vie et de ta sûreté jusqu'à ce que tu viennes à Médine.

Quant tu y reviendras, alors nous te défendrons et ta défense sera pour nous un devoir». Le Prophète avait approuvé ces paroles. Or, maintenant, le Prophète craignait qu'il ne dît : «Nous nous sommes engagés à te protéger à Médine; si tu étais attaqué à Médine, nous t'y protégerions».
Abou Bakr ayant repris sa place, le Prophète demanda de nouveau un avis. Omar, fils d'Al Khattab, se leva et tint le même langage qu'Abou Bakr. Le Prophète le remercia également et lui dit de s'asseoir. Ayant renouvelé sa demande, Miqdâd, fils d'Amrou, appartenant lui aussi aux Mohadjir, se leva et dit : «Ô apôtre de Dieu, c'est à nous de tirer l'épée, à toi de prier et à Dieu de donner la victoire. Nous ne dirons pas comme disaient les enfants d'Israël à Moïse : ‘'Allez, toi et ton Seigneur, et combattez; quant à nous, nous resterons ici''. Assiste-nous de ta prière, demande à Dieu la victoire, car nous combattrons nous-mêmes». Le Prophète le loua et lui dit: «Assieds-toi, je connais les sentiments de vous tous, ô Mohadjir, je ne doute pas de vos intentions».

Ensuite, il demanda un nouvel avis. Tous reconnurent que cet appel s'adressait aux Anssar, Saâd, fils de Moâd, se leva et dit : «Ô apôtre, de Dieu, est-ce nous que tu as en vue par ces paroles ?». «En effet, dit le Prophète, car c'est votre concours que je demande.
Dans cette affaire, je ne puis réussir que par la puissance de Dieu et par le moyen de votre aid». Saâd, fils de Moâd, dit: «Que pouvons-nous faire, ô apôtre de Dieu ? Nous avons cru en toi, nous t'avons prêté serment et nous t'avons accueilli. Il est dans notre devoir de te défendre. Nos âmes sont ta rançon et nous verserons notre sang pour toi, que ce soit contre les Qoraïschites ou les Arabes ou les Perses, les habitants de Roum ou les Abyssins; nous nous tiendrons devant toi, nous te protégerons et combattrons les ennemis; que ce soit à Médine, dans le désert ou en pays cultivé, sur la mer ou sur les montagnes, nous serons partout avec toi et ne t'abandonnerons pas jusqu'à la mort».
Le Prophète, très heureux de ces paroles, appela Saâd près de lui, l'embrassa sur les yeux et le visage et lui dit : «Ô Saâd, que Dieu te récompense pour ta foi, ta bravoure et ta fidélité!».

Immédiatement, il fit marcher l'armée et fit halte à deux «parasanges» de Badr. En épiant l'approche de l'armée qoraïschite près des puits, il rencontra un vieillard arabe qui ne le connaissait pas. Le Prophète lui demanda s'il avait des renseignements sur la caravane d'Abou Sofyan.

Le vieillard répondit: «La caravane est en sûreté mais une armée est sortie de La Mecque qui va pour combattre Mohammed et les gens de Médine». Le Prophète lui demanda ensuite: «Quels renseignements as-tu sur l'armée quoraïschite? Où sont Mohammed et les gens de Médine?».
Le vieillard répondit: «Je vous le dirai quand vous m'aurez dit que vous êtes». «Parle d'abord, répliqua le Prophète, nous te le dirons ensuite».
Le vieillard dit : «L'armée qoraïschite est partie tel jour, a quitté tel jour Djohfa et si celui qui m'a renseigné a dit la vérité, elle doit avoir passé tel jour à tel endroit et être en marche pour venir ici. Quant à Mohammed, il était tel jour à tel endroit et si mes renseignements sont exacts, il se trouve aujourd'hui à tel endroit».
C'était précisément le lieu où l'armée musulmane avait fait halte, à Dsafiran.
Le Prophète, entendant ces paroles, quitta le vieillard, en faisant courir sa chamelle. Arrivé auprès de ses compagnons, il leur dit: « L'armée qoraïschite est aujourd'hui à tel endroit, demain elle arrivera aux puits de Badr».

Au moment de la prière de l'après-midi, le Prophète envoya Ali, fils d'Abou Talib, Zobaïr, fils de Saâd, et Saâd, fils d'Abou-Waqqas, vers les puits de Badr, pour prendre des informations sur l'armée qoraïschite. Ils y arrivèrent vers le soir.
Les Qoraïschites étaient campés à deux «parasanges» de là et avaient envoyé à Badr quatre ou cinq hommes des serviteurs de l'armée, pour chercher de l'eau et pour prendre des informations sur les mouvements du Prophète. En voyant Ali et ses compagnons montés sur des chameaux, ils eurent peur et s'enfuient, en disant : «Ce sont les chamelles de l'armée de Mohammed». Ali et ses compagnons les poursuivirent et saisirent un esclave noir, nommé Aridh et surnommé Abou Yasar.

Il était Abyssin et appartenait aux Béni Ass Ben Yasar, ou, d'après d'autres, à Monnabbih, fils de Haddjadj. Ils le conduisirent auprès du Prophète. Ali lui demande: « A qui appartiens-tu?». «J'appartiens aux Qoraïschites», répondit l'esclave. «Où se trouve leur armée ?». «Elle est campée à deux «parasanges» d'ici, on nous avait envoyés pour chercher de l'eau». «Abou Sofyan est-il avec l'armée?». «Je ne sais pas où est Abou Sofyan». Alors ils frappèrent l'esclave en disant: «Tu mens, tu es avec Abou Sofyan, tu nous trompes». Après avoir été longtemps frappé, l'esclave s'écria : «Oui, je suis esclave d'Abou Sofyan!». «Qui est avec Abou Sofyan? Combien d'hommes et combien de chameaux y a-t-il ?». Et comme ils avaient cessé de la maltraiter, l'esclave dit de nouveau: «Je ne connais pas Abou Sofyan, c'est du camp de l'armée qoraïschite que je suis venu à Badr». Pendant cet interrogatoire, le Prophète faisait sa prière. Après avoir prononcé le salut final, il dit: «Je n'ai pas vu d'hommes plus étonnants que vous. Quand cet homme dit la vérité, vous le frappez et lorsqu'il ment vous le croyez véridique; il est, en effet, de l'armée qoraïschite.

Cette armée est campée à cet endroit et Abou Sofyan a gagné La Mecque». Ensuite, le Prophète appela l'esclave et lui dit: «Où est le camp de l'armée? Dis la vérité et ne crains rien». L'esclave répondit que l'armée se trouvait à tel endroit. «Combien y a-t-il d'hommes?, demanda le Prophète, sont-ils neuf cents? N'ont-ils pas dit combien ils sont? ». «Je ne sais pas combien ils sont, répondit l'esclave mais je sais qu'ils tuent chaque jour neuf ou dix chameaux. Il y a eu hier un banquet chez un des chefs auquel assistaient tous les hommes, grands et petits. Là aussi, on a tué dix chameaux».
Le Prophète dit: «Ils sont, comme je l'ai dit, de neuf cent à mille. Or, ils étaient au nombre de neuf cent cinquante; cent d'entre eux avaient des chevaux, les autres montaient des chameaux». Ensuite, le Prophète demanda à l'esclave quels étaient les grands personnages qoraïschites qui se trouvaient dans l'armée. L'esclave nomma Otba, fils de Rabiâa, et son frère Schaïba; Ommaya, fils de Kalaf; Oqba, fils de Mouaït; Abbas, fils d'Abdou L'Mottalib; Aqil, fils d'Abou Talib; Abou Djahl, fils de Hischam; Hakim, fils de Hizam; il énuméra ainsi tous les nobles qoraïschites de La Mecque qui se trouvaient à l'armée. Le Prophète dit à ses compagnons: «La Mecque a envoyé contre nous ses enfants les plus chers».

Pendant la nuit, l'un des Ançâr, un homme de la tribu de Naddjâr, vint trouver le Prophète et lui dit : Ô apôtre de Dieu, nous ne devons pas rester ici. L'armée quoraïschite viendra demain à Badr et occupera les puits, et nous n'aurons pas d'eau. Il faut nous y rendre cette nuit, nous établir près du puits le plus rapproché (de l'ennemi), creuser un grand réservoir, remplir nos outres parce que, pendant le combat, nous ne pourrons pas puiser de l'eau ; puis il faut mettre à sec tous les autres puits, afin que, quand ils viendront, ils ne trouvent pas d'eau, tandis que nous en aurons.

Le Prophète, approuvant cet avis, marcha en avant et fit halte près des puits, dont l'un fut rempli, et les autres mis à sec. Dans la nuit, il fit un rêve, il lui sembla voir que son armée était dispersée et qu'il restait seul. A son réveil, il fit part de son rêve à ses compagnons, et l'interpréta dans ce sens que les ennemis seraient mis en fuite. Il est dit dans le Coran: « …Dieu t'a montré en songe les ennemis peu nombreux ; s'il te les avait montrés en grand nombre, vous auriez perdu courage»,etc. (Sur. VIII. vers 45). Le lendemain, les Qoraïschites se mirent en marche pour puiser de l'eau et pour occuper les puits. Lorsqu'ils y arrivèrent, ils apprirent que le Prophète les avait déjà occupés.
Ils firent halte derrière une grande colline de sable, qui empêchait les deux armées de se voir, mais non de s'entendre.
(à suivre…)
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