LE MATIN : Vous êtes le fruit d'un sacré métissage ?
ZAHRA HINDI : Oui, effectivement je suis un mélange typiquement marocain, mais je me considère berbère car ma langue maternelle est l'amazighe.
Vous portez votre talent dans les gènes, racontez-nous un peu l'histoire artistique de Zahra Hindi ?
J'ai grandi dans une famille de musiciens qui ont toujours joué sur leurs instruments à la maison. Chez nous, tout le monde était passionné de musique marocaine mais pas seulement. D'autres genres ont fait le bonheur des miens comme la musique anglaise et la musique afro-américaine des années 60 et 70. Ma carrière artistique a commencé par le chant pour passer ensuite à l'écriture pour enfin goûter aux plaisirs de la composition. Juste après ma première prestation sur scène aux Frigos de Paris lors de la fête de la musique, j'avais alors 15 ans, j'ai su que je voulais passer ma vie entière à faire ça. J'ai créé alors mes chansons et j'ai écumé quelques petites salles pour jouer et voilà j'ai été prise dans la danse.
Née au Maroc, vous partez ensuite en France. Qu'est-ce que l'immigration a apporté au jeune talent que vous étiez ?
A mes yeux, les rencontres restent fondamentales et cruciales dans l'aboutissement de mon parcours de musicienne. Le voyage a ceci de particulier, c'est toujours une occasion de se transformer, de s'enrichir. Migrer suppose l'adaptation à des codes particuliers et à une manière de vivre bien différente.
J'ai appris beaucoup de choses sur moi-même en vivant à Paris où j'ai eu
la chance de croiser des gens de différentes nationalités venant du Burkina Fasso, du Mali et bien sûr des Français. J'y ai même rencontré un chanteur aborigène d'Australie qui m'a beaucoup appris sur le plan musical et spirituel !
Ce qui est toujours fascinant et impressionnant pour moi, c'est cette communication facile que la musique permet à ceux qui souhaitent la partager. Ce sont les autres et leur rencontre qui m'ont appris sur le monde et sur
la musique. Paris est une ville fantastique justement grâce à ça.
Quel effet ça vous fait d'être consacrée fille spirituelle de Billie Holiday et de Django Rheinhardt ?
C'est une grande fierté pour moi parce que petite j'adorais faire des imitations de chanteuse de jazz comme Billie. J'étais vraiment fan de ces mélodies très nostalgiques des années 30, 40 et 50. Pour moi c'est une musique avant-gardiste qui a beaucoup changé aux mentalités, qui a brisé des tabous et qui a pu amener la musique noire sur le devant de la scène et de façon incontournable.
C'est quoi l'objectif de votre récente résidence d'artiste à l'Institut français de Meknès ?
La résidence à Meknès m'a permis de travailler avec les musiciens qui m'accompagnent dans les mêmes conditions qu'un concert, c'est à dire utiliser le théâtre de l'Institut afin de définir quelques arrangements du Live. Grâce aux soins de l'équipe, notre séjour artistique à Meknès reste l'un de nos plus beaux souvenirs.
Vous avez rencontré le public marocain au bout de cette expérience, comment a été l'accueil ?
Les Marocains ont un rapport très physique avec la musique. Ils la sentent dans leur chair et expriment souvent leur appréciation à travers la danse. C'est toujours émouvant pour moi de voir autant d'enthousiasme surtout de la part des plus jeunes et je repars plus riche encore à chaque fois que je viens au Maroc.
D'autres projets en vue ?
La musique, la musique et toujours la musique...
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Du blues marié au jazz avec une note orientale mixée à une vibration rock… c'est ce qui fait la richesse des rencontres avec cette jeune chanteuse qui porte son talent dans les gènes. Héritière de talent d'une ancestrale tradition musicale portée par une famille d'artistes berbères, elle veille à faire perpétuer ce patrimoine. Zahra Hindi est initiée tôt à la musique gnaouie, au folk, au reggae et à la musique classique arabe. Résultat: une musicienne accomplie et une compositrice pleine de sources à la pluralité culturelle bien évidente. Un talent et des efforts bien appréciés par nos amis les Américains qui la consacrent «Fille spirituelle de Django Rheinhardt et de Billie Holiday».
ZAHRA HINDI : Oui, effectivement je suis un mélange typiquement marocain, mais je me considère berbère car ma langue maternelle est l'amazighe.
Vous portez votre talent dans les gènes, racontez-nous un peu l'histoire artistique de Zahra Hindi ?
J'ai grandi dans une famille de musiciens qui ont toujours joué sur leurs instruments à la maison. Chez nous, tout le monde était passionné de musique marocaine mais pas seulement. D'autres genres ont fait le bonheur des miens comme la musique anglaise et la musique afro-américaine des années 60 et 70. Ma carrière artistique a commencé par le chant pour passer ensuite à l'écriture pour enfin goûter aux plaisirs de la composition. Juste après ma première prestation sur scène aux Frigos de Paris lors de la fête de la musique, j'avais alors 15 ans, j'ai su que je voulais passer ma vie entière à faire ça. J'ai créé alors mes chansons et j'ai écumé quelques petites salles pour jouer et voilà j'ai été prise dans la danse.
Née au Maroc, vous partez ensuite en France. Qu'est-ce que l'immigration a apporté au jeune talent que vous étiez ?
A mes yeux, les rencontres restent fondamentales et cruciales dans l'aboutissement de mon parcours de musicienne. Le voyage a ceci de particulier, c'est toujours une occasion de se transformer, de s'enrichir. Migrer suppose l'adaptation à des codes particuliers et à une manière de vivre bien différente.
J'ai appris beaucoup de choses sur moi-même en vivant à Paris où j'ai eu
la chance de croiser des gens de différentes nationalités venant du Burkina Fasso, du Mali et bien sûr des Français. J'y ai même rencontré un chanteur aborigène d'Australie qui m'a beaucoup appris sur le plan musical et spirituel !
Ce qui est toujours fascinant et impressionnant pour moi, c'est cette communication facile que la musique permet à ceux qui souhaitent la partager. Ce sont les autres et leur rencontre qui m'ont appris sur le monde et sur
la musique. Paris est une ville fantastique justement grâce à ça.
Quel effet ça vous fait d'être consacrée fille spirituelle de Billie Holiday et de Django Rheinhardt ?
C'est une grande fierté pour moi parce que petite j'adorais faire des imitations de chanteuse de jazz comme Billie. J'étais vraiment fan de ces mélodies très nostalgiques des années 30, 40 et 50. Pour moi c'est une musique avant-gardiste qui a beaucoup changé aux mentalités, qui a brisé des tabous et qui a pu amener la musique noire sur le devant de la scène et de façon incontournable.
C'est quoi l'objectif de votre récente résidence d'artiste à l'Institut français de Meknès ?
La résidence à Meknès m'a permis de travailler avec les musiciens qui m'accompagnent dans les mêmes conditions qu'un concert, c'est à dire utiliser le théâtre de l'Institut afin de définir quelques arrangements du Live. Grâce aux soins de l'équipe, notre séjour artistique à Meknès reste l'un de nos plus beaux souvenirs.
Vous avez rencontré le public marocain au bout de cette expérience, comment a été l'accueil ?
Les Marocains ont un rapport très physique avec la musique. Ils la sentent dans leur chair et expriment souvent leur appréciation à travers la danse. C'est toujours émouvant pour moi de voir autant d'enthousiasme surtout de la part des plus jeunes et je repars plus riche encore à chaque fois que je viens au Maroc.
D'autres projets en vue ?
La musique, la musique et toujours la musique...
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La mélodie de la diversité
Au bout de sa résidence d'artiste à l'Institut français de Meknès, Zahra Hindi a pu rencontrer le public de la capitale ismaélienne et celui d'El Hajeb. Un avant-goût du «live» qui accompagnera le lancement de son prochain album prévu pour le printemps 2009. Le vent en poupe, Zahra Hindi forte de ses débuts bien prometteurs ne cache pas ses belles ambitions. C'est une jeune chanteuse bien douée qui sait aussi bien marier cultures, genres et rythmes. D'origine amazighe, elle explore avec sa belle voix toutes les voies de «l'universalité» musicale. Née à Khouribgha, d'origine berbère et Touaregs, Zahra chante l'amour, la vie et les autres avec un verbe tendre et une voix attendrissante. Fidèle à son identité multiple, elle fait de sa musique un carrefour de styles.Du blues marié au jazz avec une note orientale mixée à une vibration rock… c'est ce qui fait la richesse des rencontres avec cette jeune chanteuse qui porte son talent dans les gènes. Héritière de talent d'une ancestrale tradition musicale portée par une famille d'artistes berbères, elle veille à faire perpétuer ce patrimoine. Zahra Hindi est initiée tôt à la musique gnaouie, au folk, au reggae et à la musique classique arabe. Résultat: une musicienne accomplie et une compositrice pleine de sources à la pluralité culturelle bien évidente. Un talent et des efforts bien appréciés par nos amis les Américains qui la consacrent «Fille spirituelle de Django Rheinhardt et de Billie Holiday».
