Le ministre des Affaires étrangères turc et négociateur en chef dans le cadre du processus d'adhésion à l'Union européenne, Ali Babacan, lors d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'OTAN qui s'est tenue récemment, a indiqué que, dans l'état actuel des choses, la constitution turque n'aidera pas la Turquie à faire avancer son programme de réformes. Ces propos font écho à la déclaration, en septembre dernier, du Commissaire à l'élargissement, Olli Rehn, selon lequel la réforme constitutionnelle accélérerait considérablement le processus d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne et pourrait ‘‘ briser le cycle'' des crises politiques qui secouent le pays comme la crise de l'année dernière liée à l'élection présidentielle et le procès qui a eu lieu cette année devant la cour constitutionnelle pour dissoudre le parti dirigeant. Bien que le débat portant sur le changement de la constitution se soit apaisé au cours de l'année dernière, Babacan a, à juste titre, attiré l'attention sur cette question dont les conséquences pour la Turquie sont importantes. La présente constitution, entrée en application sous le régime militaire turc en 1982, a été à l'origine de sérieux casse-têtes.
Beaucoup en Turquie soutiennent que la présente constitution limite les droits et libertés fondamentaux, y compris les libertés de parole, de religion, d'expression et d'association. A la fois pour des raisons de stabilité intérieure et de plus grande compatibilité avec l'Union européenne, le débat s'est concentré par le passé sur la création d'une nouvelle constitution qui fonctionnerait plus démocratiquement et garantirait davantage les droits et libertés de tous les citoyens turcs. Une nouvelle énergie doit émaner des partis politiques turcs et de la société civile pour qu'une action soit entreprise au plus vite. Cependant, les récents événements et la quantité de travail du gouvernement rendent, à l'heure actuelle, cette tâche très ambitieuse. Suite aux élections de 2007, le Parti pour la justice et le développement (AKP), actuellement en place, a fait l'effort de rédiger l'avant-projet d'une nouvelle constitution.
Il a cependant commis de graves erreurs. Les responsables tentèrent en effet de rédiger en secret un avant-projet sans consulter d'autres partis politiques ou institutions. L'avant-projet a ensuite été divulgué à la presse. Par la suite, l'adoption d'amendements à la constitution permettant le port des foulards dans les universités et l'accusation de l'AKP de porter atteinte au principe de laïcité ont largement fait diversion. Entre-temps, d'autres événements sont venus occuper le devant de la scène: la violence accrue de la part du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), le conflit Russie-Géorgie, les nouveaux liens avec l'Arménie, la médiation entre la Syrie et Israël, la crise économique mondiale et le scandale qui entoure le groupe clandestin Ergenekon dont certains prétendent qu'il fomentait un complot et d'autres affirment que c'était une excuse avancée par le gouvernement pour arrêter ses détracteurs. Il ressort que le débat portant sur une nouvelle constitution a été laissé de côté. Les Turcs les plus conservateurs soutiennent que la présente constitution ayant été amendée tant de fois (en 26 ans, 79 articles ont été modifiés et 13 amendements ajoutés), seuls certains amendements supplémentaires seraient nécessaires. D'autres, notamment chez les universitaires et dans la société civile, insistent pour qu'une convention constitutionnelle soit convoquée afin qu'elle procède à la révision complète de la constitution, soutenant que l'esprit dudit document doit être révisé.
Il est probable qu'un nouveau projet renforcerait le système parlementaire, réduirait les pouvoirs du président, réformerait le système judiciaire et définirait clairement les libertés individuelles.Une tentative visant à réviser la constitution turque pourrait être aussi impressionnante et peut-être aussi risquée qu'une opération à cœur ouvert. Cependant, de nombreux secteurs de la société ont réclamé le changement, affirmant que la Turquie avait beaucoup progressé depuis l'époque du régime militaire et que la constitution devait être l'expression de ce progrès. Toutefois, le défi sera de convaincre les dirigeants politiques de la nécessité d'entreprendre ces réformes le plus tôt possible et de soutenir la volonté politique pour les mettre à exécution. Encore secoués par la gêne des récentes tentatives de changement de la constitution, il est peu probable que les dirigeants prennent le risque de revenir sur la question dans un proche avenir. Par ailleurs, le gouvernement sera occupé à régler de nombreuses questions régionales concernant la Turquie. Cependant, à en juger par les commentaires du ministre des Affaires étrangères, Ali Babacan, et d'autres dirigeants, il faut relever les défis et aller de l'avant avec les réformes dans un cadre constitutionnel solide et, il serait sain pour l'avenir de la Turquie, d'avoir un nouveau débat animé sur la constitution.
Beaucoup en Turquie soutiennent que la présente constitution limite les droits et libertés fondamentaux, y compris les libertés de parole, de religion, d'expression et d'association. A la fois pour des raisons de stabilité intérieure et de plus grande compatibilité avec l'Union européenne, le débat s'est concentré par le passé sur la création d'une nouvelle constitution qui fonctionnerait plus démocratiquement et garantirait davantage les droits et libertés de tous les citoyens turcs. Une nouvelle énergie doit émaner des partis politiques turcs et de la société civile pour qu'une action soit entreprise au plus vite. Cependant, les récents événements et la quantité de travail du gouvernement rendent, à l'heure actuelle, cette tâche très ambitieuse. Suite aux élections de 2007, le Parti pour la justice et le développement (AKP), actuellement en place, a fait l'effort de rédiger l'avant-projet d'une nouvelle constitution.
Il a cependant commis de graves erreurs. Les responsables tentèrent en effet de rédiger en secret un avant-projet sans consulter d'autres partis politiques ou institutions. L'avant-projet a ensuite été divulgué à la presse. Par la suite, l'adoption d'amendements à la constitution permettant le port des foulards dans les universités et l'accusation de l'AKP de porter atteinte au principe de laïcité ont largement fait diversion. Entre-temps, d'autres événements sont venus occuper le devant de la scène: la violence accrue de la part du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), le conflit Russie-Géorgie, les nouveaux liens avec l'Arménie, la médiation entre la Syrie et Israël, la crise économique mondiale et le scandale qui entoure le groupe clandestin Ergenekon dont certains prétendent qu'il fomentait un complot et d'autres affirment que c'était une excuse avancée par le gouvernement pour arrêter ses détracteurs. Il ressort que le débat portant sur une nouvelle constitution a été laissé de côté. Les Turcs les plus conservateurs soutiennent que la présente constitution ayant été amendée tant de fois (en 26 ans, 79 articles ont été modifiés et 13 amendements ajoutés), seuls certains amendements supplémentaires seraient nécessaires. D'autres, notamment chez les universitaires et dans la société civile, insistent pour qu'une convention constitutionnelle soit convoquée afin qu'elle procède à la révision complète de la constitution, soutenant que l'esprit dudit document doit être révisé.
Il est probable qu'un nouveau projet renforcerait le système parlementaire, réduirait les pouvoirs du président, réformerait le système judiciaire et définirait clairement les libertés individuelles.Une tentative visant à réviser la constitution turque pourrait être aussi impressionnante et peut-être aussi risquée qu'une opération à cœur ouvert. Cependant, de nombreux secteurs de la société ont réclamé le changement, affirmant que la Turquie avait beaucoup progressé depuis l'époque du régime militaire et que la constitution devait être l'expression de ce progrès. Toutefois, le défi sera de convaincre les dirigeants politiques de la nécessité d'entreprendre ces réformes le plus tôt possible et de soutenir la volonté politique pour les mettre à exécution. Encore secoués par la gêne des récentes tentatives de changement de la constitution, il est peu probable que les dirigeants prennent le risque de revenir sur la question dans un proche avenir. Par ailleurs, le gouvernement sera occupé à régler de nombreuses questions régionales concernant la Turquie. Cependant, à en juger par les commentaires du ministre des Affaires étrangères, Ali Babacan, et d'autres dirigeants, il faut relever les défis et aller de l'avant avec les réformes dans un cadre constitutionnel solide et, il serait sain pour l'avenir de la Turquie, d'avoir un nouveau débat animé sur la constitution.
