Le mot «Pessah» vient de l'hébreu «Passage». Il commémore le «Passage» de l'état de servitude à l'état de liberté. Cela est raconté dans le deuxième livre de la Thora (Exode), qui relate l'asservissement des enfants d'Israël en terre d'Egypte durant 400 ans. «Lillt haséder», c'est comme ça que l'on appelle chez les juifs bidaouis le premier soir de la fête de Pessah. Le «séder» signifie le repas en hébreu, ou plus exactement «l'ordre». Pourquoi parle-t-on «d'ordre» ? Tout simplement, car durant cette soirée solennelle, on respecte une liturgie et un ordre bien précis. Les membres de la famille sont attablés autour du repas pascal qui est constitué de plats bien spécifiques. Ces derniers contiennent des ingrédients censés commémorer l'état de servitude en terre d'Egypte : les radis pour rappeler le goût amer de l'esclavage, le pain azyme la précipitation du soir de l'exode, l'os d'agneau les privations alimentaires, l'œuf dur le deuil, le miel la douceur de la délivrance et la réjouissance familiale, etc.)
«Pessah» se dit donc en dialecte judéo-marocain «Pissakh», «Pâques» en français, «Passover» en anglais, toute une dénomination pour signifier un seul et même sens : le passage, la transition, le renouveau.
La Pâque juive n'à rien avoir avec les Pâques qui commémorent la résurrection du Christ. Mais cette fête coïncide également avec le renouveau de la nature, c'est anciennement en des temps païens la célébration du Printemps. Et de tout ce que cette saison symbolise : les moissons, la fertilité, les récoltes, le renouveau de la terre… . «Hag Ha aviv», dit-on en hébreu, ce qui signifie la fête du Printemps. Durant cette période, les israélites doivent s'abstenir de manger du pain, et par extension tout ce qui contient du «Hametz» (levure). La fameuse «Rqiqa» comme on l'appelle dans le dialecte judéo-marocain orne les tables durant huit jours. La «Rqiqa» est en réalité ce qu'on appelle en français «pain Azyme», c'est-à-dire du pain cuit sans levain. Appelées traditionnellement «Matsot» en hébreu, ces galettes fines et craquantes rappellent la nuit de la libération. Les Hébreux doivent faire vite, car 400.000 personnes s'apprêtent à fuir la terre de Pharaon en une nuit, et pour cela, on cuit du pain sans levain. D'où la tradition millénaire de s'abstenir de manger du pain, et tout autre aliment contenant de la levure. Mais qu'en est-il dans nos contrées? Que mangent les juifs marocains lors de Pessah ? Chez les juifs safiotes, on mange pour le premier soir, de la soupe de fèves vertes (sans peau), ainsi que de l'agneau préparé avec des pommes de terre, poireaux, cellerie, kosbor, safran, sel et poivre, «telle est notre «aada » de Mazagan, nous explique Friha Cohen, native de Safi et aujourd'hui installée à Montréal. Chez les juifs casablancais, comme nous le rapporte Haïm Rébibo, «on varie les plaisirs, et même si les fèves sont incontournables, on les cuisine tantôt en tajine, tantôt en hors d'œuvre…mais on n' y échappe pas !».
Pommes de terre, fèves, pois chiches, lentilles, chocolat, beaucoup d'aliments très nourissants. Et pour cause, durant huit jours la fête de Pessah, on doit remplacer le pain par des aliments autant consistants (fécule de pomme de terre, pois chiche, fèves, lentilles, chocolat, amandes, miel, nougat…). Chez les juifs du Nord (Tanger, Larache, Ksar el-Kébir), on mange traditionnellement du «Sellou» ou «Sfouf», des pâtisseries et des mets en général très sucrés exclusivement à base de pâte d'amande, de miel et de noix. Enfin, durant la Mimouna, c'est-à-dire au soir du huitième jour les tables sont quasi identiques quelle que soit la région : mais chez les Casablancais c'est «msamman, baghrir, razt-el-qadi, mais aussi couscous et seffa, le tout arrosé copieusement d'amandes et de miel», comme nous l'explique Solange Anidjar, Casablancaise. Et d'ajouter: «on se rattrape en quelque sorte sur des plats et des mets à forte contenance en levain («khmira»), du fait de son interdiction durant huit jours!».
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«Pessah» se dit donc en dialecte judéo-marocain «Pissakh», «Pâques» en français, «Passover» en anglais, toute une dénomination pour signifier un seul et même sens : le passage, la transition, le renouveau.
La Pâque juive n'à rien avoir avec les Pâques qui commémorent la résurrection du Christ. Mais cette fête coïncide également avec le renouveau de la nature, c'est anciennement en des temps païens la célébration du Printemps. Et de tout ce que cette saison symbolise : les moissons, la fertilité, les récoltes, le renouveau de la terre… . «Hag Ha aviv», dit-on en hébreu, ce qui signifie la fête du Printemps. Durant cette période, les israélites doivent s'abstenir de manger du pain, et par extension tout ce qui contient du «Hametz» (levure). La fameuse «Rqiqa» comme on l'appelle dans le dialecte judéo-marocain orne les tables durant huit jours. La «Rqiqa» est en réalité ce qu'on appelle en français «pain Azyme», c'est-à-dire du pain cuit sans levain. Appelées traditionnellement «Matsot» en hébreu, ces galettes fines et craquantes rappellent la nuit de la libération. Les Hébreux doivent faire vite, car 400.000 personnes s'apprêtent à fuir la terre de Pharaon en une nuit, et pour cela, on cuit du pain sans levain. D'où la tradition millénaire de s'abstenir de manger du pain, et tout autre aliment contenant de la levure. Mais qu'en est-il dans nos contrées? Que mangent les juifs marocains lors de Pessah ? Chez les juifs safiotes, on mange pour le premier soir, de la soupe de fèves vertes (sans peau), ainsi que de l'agneau préparé avec des pommes de terre, poireaux, cellerie, kosbor, safran, sel et poivre, «telle est notre «aada » de Mazagan, nous explique Friha Cohen, native de Safi et aujourd'hui installée à Montréal. Chez les juifs casablancais, comme nous le rapporte Haïm Rébibo, «on varie les plaisirs, et même si les fèves sont incontournables, on les cuisine tantôt en tajine, tantôt en hors d'œuvre…mais on n' y échappe pas !».
Pommes de terre, fèves, pois chiches, lentilles, chocolat, beaucoup d'aliments très nourissants. Et pour cause, durant huit jours la fête de Pessah, on doit remplacer le pain par des aliments autant consistants (fécule de pomme de terre, pois chiche, fèves, lentilles, chocolat, amandes, miel, nougat…). Chez les juifs du Nord (Tanger, Larache, Ksar el-Kébir), on mange traditionnellement du «Sellou» ou «Sfouf», des pâtisseries et des mets en général très sucrés exclusivement à base de pâte d'amande, de miel et de noix. Enfin, durant la Mimouna, c'est-à-dire au soir du huitième jour les tables sont quasi identiques quelle que soit la région : mais chez les Casablancais c'est «msamman, baghrir, razt-el-qadi, mais aussi couscous et seffa, le tout arrosé copieusement d'amandes et de miel», comme nous l'explique Solange Anidjar, Casablancaise. Et d'ajouter: «on se rattrape en quelque sorte sur des plats et des mets à forte contenance en levain («khmira»), du fait de son interdiction durant huit jours!».
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