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L'automédication n'est pas une solution

Maux de tête, toux, écoulement nasal, frissons, fièvre sont les "petits maux" de l'automne... souvent annonciateurs d'une grippe, mais pas toujours. Il suffit parfois d'un rien : un changement soudain de température, une tenue vestimentaire mal adaptée ou une proximité avec un collègue ou un proche grippé pour qu'aussitôt on se transforme en pâle copie de soi-même.

L'automédication n'est pas une solution
Parfois, la fatigue, le stress, une mauvaise alimentation peuvent aussi être à l'origine de ces infections. Les défenses naturelles étant affaiblies, l'organisme est fragilisé et davantage exposé aux bactéries et autres virus. Patraque, les yeux vitreux, la langue pâteuse, le nez rouge… les symptômes ne trompent pas d'autant que ces petites infections débutent généralement dès octobre pour disparaître en mars.

Mais si ces maux peuvent être en règle générale passagers, ils peuvent aussi s'installer durablement et se transformer en maladie chronique, quand ils sont mal soignés. Dans la plupart des cas, l'amélioration survient après quelques jours, mais elle peut se révéler bien plus grave en cas de mauvaise médication ou chez les personnes vulnérables, notamment chez les jeunes enfants, les personnes âgées ou handicapées, les femmes enceintes mais aussi les personnes atteintes d'une maladie chronique comme les insuffisants cardiaques ou les diabétiques. Aussi doit-on consulter son médecin traitant sans tarder pour éviter toute complication, car lui seul peut prescrire le traitement ad hoc. A cela plusieurs raisons que le docteur Mohamed Berrada explique en ces termes. «Toutes les infections grippales ne se valent pas. Elles peuvent être virales ou bactériennes et ne nécessitent donc pas le même traitement. Halte donc au recours systématique aux antibiotiques qui n'auront pas toujours l'effet escompté sur l'infection dont les formes sont multiples». En effet, entre une grippe, une angine, une rhino-pharyngite, une bronchite, ou une broncho-trachéite, le patient s'y perd. Non seulement il n'est pas à même de diagnostiquer ce dont il souffre mais il a, qui plus est, une sérieuse tendance à l'automédication. Le réflexe est de se servir dans la pharmacie et de prendre le premier sirop ou les premiers comprimés venus. « Erreur ! interpelle le Dr Berrada. Prendre des antibiotiques à l'aveugle peut aggraver le tableau infectieux.

Il faut savoir que les infections virales ne se soignent pas à l'aide d'antibiotiques. Chez l'enfant par exemple, de nombreuses infections ORL se soignent à l'aide de simples anti-douleurs et d'antipyrétiques, autrement dit les médicaments contre la fièvre». Il est vrai que nos concitoyens ne sont pas très regardants sur les médicaments qu'ils utilisent. Pour peu que tel comprimé ou tel sirop ait fait ses preuves sur le frère, le cousin, le voisin, ça justifie largement son utilisation.
Or, une toux qui accompagne un état fébrile peut revêtir plusieurs formes. « Selon qu'elle soit grasse ou sèche, précise le Dr Berrada, le traitement antitussif n'est pas le même. Idem pour les antipyrétiques qui peuvent s'avérer dangereux en cas d'interactions médicamenteuses». Alors parfois plutôt que de guérir, ne vaut-il pas mieux prévenir ? Pour se prémunir contre ces petites infections sans gravité mais tellement gênantes, rien de tel parfois qu'une bonne cure de vitamines à l'arrivée de l'automne pour renforcer ses défenses immunitaires et faire un pied de nez à ces satanés microbes.
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Explication

«Il ne faut jamais prendre d'antibiotiques inconsidérément»

Quels risques prend-on quand on recourt à l'automédication ?

Une des plaies dans notre pays est l'automédication. On ne lit pas la notice, on ne respecte pas la posologie encore moins les indications notamment l'âge ou les contre-indications et les éventuelles interactions médicamenteuses. Un simple rhume peut, en raison d'une mauvaise automédication, entraîner une lourde hospitalisation. Un état grippal s'accompagne d'une série de symptômes qui renseignent sur l'infection que seul le médecin est à même de diagnostiquer et de traiter. C'est pourquoi, il ne faut jamais prendre d'antibiotiques inconsidérément. Les angines, par exemple peuvent être virales et plus rarement bactériennes. Elles nécessitent un traitement antibiotique et peuvent se révéler dangereuses pour l'enfant. En revanche, il existe d'autres infections ORL dont l'origine est bactérienne, qui nécessitent de simples anti-douleurs et antipyrétiques. Dans certaines circonstances, certains antiviraux s'avèrent également utiles tant sur le plan de la réduction de la transmission que sur le plan thérapeutique. Au médecin de décider !

Comment lutter efficacement contre la fièvre ?

Généralement, lorsqu'on est sujet au chaud et froid, qu'on commence à avoir de la température, on est en proie à un état grippal. Il faut savoir que la fièvre est une réaction de défense aux agressions, bactérienne, virale ou parasitaire que vit l'organisme. On peut faire baisser la fièvre en buvant abondamment et régulièrement de l'eau minérale, des tisanes... Des glaçons ou des linges humides au niveau du cou et de l'aine sont des moyens efficaces pour faire baisser la température. Le paracétamol est un antipyrétique efficace, mais il faudra signaler la quantité et l'horaire de prise au médecin traitant car rien ne doit dispenser d'une consultation médicale locale qui s'impose dans tous les cas.

Comment se prémunir contre ces infections qui peuvent générer une grippe sévère ?

Nos habitudes de citadins sont génératrices de fatigue et de stress. Nos défenses naturelles s'en trouvent considérablement diminuées. Ne parlons pas de notre alimentation insuffisamment riche en oligo-éléments et en protides, ce qui fragilise également notre organisme et favorise ces nombreuses infections qui pointent le bout de leur nez à l'arrivée de l'automne. Ces infections sont de plus en plus virulentes comme en témoignent les dispositions sanitaires prises dans ce sens en particulier le vaccin antigrippal. Mais une cure de vitamines en amont reste un bon moyen de lutte contre ces petits tracas. Aujourd'hui, on prône les vertus des probiotiques, que l'on trouve dans certains aliments et qui ont la propriété de stimuler les défenses naturelles. On les trouve notamment dans les yaourts et le lait fermenté. On peut juste les prendre dans une logique de prévention et ne pas oublier l'efficacité des vitamines combinées dont la vitamine C.

Dr Mohamed Berrada, généraliste
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