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Amir Ali fait son retour aux sources

«Très heureux et même très ému de me trouver, encore une fois, chez moi au Maroc parmi mes amis et mes proches », telles sont les premières paroles de Amir Ali, violoniste, luthiste et chanteur marocain installé depuis des années aux Etats-Unis.

Amir Ali fait son retour aux sources
Invité par son ami Hamid Al Kasri pour son concert donné récemment à Guelmim dans le cadre du festival du dromadaire, il ne cache pas son enthousiasme, en déclarant que la scène musicale marocaine est vivace et qu'elle est sur la bonne voie. «La scène actuelle est en plein mouvement. Depuis dix ans, nous avons pu voir une musique marocaine qui rayonne et exporte son produit musical partout dans le monde», souligne-t-il. Et de poursuivre : « Notre patrimoine est très riche, et inépuisable. Il faut juste que les jeunes artistes marocains, ceux qui font l'actualité et animent les ondes hertziennes, commencent à s'investir de manière plus profonde dans la musique traditionnelle, que ce soit en Chaâbi, Malhoun, Gnaoui ou autre». Car, selon ses propos, le Maroc regorge de musiciens talentueux. Et sa rentrée traduit son souhait de collaborer avec des artistes marocains, tant les jeunes que les vétérans. «J'ai collaboré avec Hatim Amor, l'un des meilleurs lauréats de Studio 2M, avec la chanteuse marocaine Asma El Mnaouar, et bien évidemment avec celui qui m'a invité à partager la scène avec lui, mon frère Hamid Al Kasri, qui est, pour moi, avec tous mes respects pour les autres "Mâalems Gnaouis", le meilleur maître de la fusion du Gnaoui et du Jazz», commente-t-il.

Par ailleurs, en dehors du fait qu'il va partager quelques scènes avec Hamid Al Kasri, Amir Ali va rejouer à sa manière certains morceaux du Mâalem. «Je compte vivement faire des re-make de quelques titres de Hamid. J'ai l'intention d'ajouter d'autres touches et d'autres sonorités à sa musique afin de séduire le public de la musique gnaouie et les amateurs du World Music en général», ajoute-t-il d'une voix enthousiaste ce spécialiste de Oud, instrument aux sonorités chaudes et profondes ô combien approprié au style Gnaoua nouvelle tendance à la Gnaoua Diffusion. Abdelali Ajraoui, de son vrai nom, explique qu'il vient également au Maroc pour se ressourcer. Il compte revisiter la musique du patrimoine qu'il a apprise au conservatoire de sa ville natale de Meknès, où il a suivi des cours de violon et de solfège sous la direction des maîtres de la musique andalouse, malhoun et bien sûr la musique contemporaine. Ce musicien polyvalent a de nombreuses participations à des festivals de renommées internationales dans son palmarès.

Il a enregistré pour des géants de l'industrie musicale internationale tel que Sony. Notamment, il a joué, durant sa carrière, entre autres, avec le roi de Raï Cheb Khaled, et le vertueux guitariste italiano-américain Al Di Meola, qui a émerveillé le public du théâtre Mohammed V lors de son passage à Mawazine, le bassiste du Jazz Victor Wooten, Emilio Estefan l'époux de Gloria Estefan, et Don Was le bassiste et producteur américain qui a produit également pour les Rolling Stones, Bob Dylan, Joe Cocker, Elton John, Khaled et la liste est encore très longue. À noter que le public marocain installé aux États-Unis le connaît parfaitement car il donnait depuis une vingtaine d'années des concerts au petit pavillon marocain du parc d'attractions de Walt Disney. De là, sa voix et sa musique atteignaient tout l'entourage, amenant les artistes précités à collaborer avec lui. Bien avant sa rentrée au Maroc en compagnie de sa bande Mo'Rocking, Amir Ali a interprété à côté de Nouâmane Lahlou des indémodables succès d'Oum Kalthoum et de Mohamed Abdelouahab.

Une fois au Maroc, il y a quelques années, Amir Ali a présenté son opus ‘Mina'. Dans cet album, il raconte l'histoire de l'émigré, quittant son pays pour découvrir d'autres contrées et d'autres cieux. Par ailleurs, la musique d'Amir Ali est un mélange de nostalgie et d'amour qui se caractérise par son ouverture à tous les styles musicaux. Il nous a déclaré que son travail consiste à rendre séduisant le mariage entre la musique marocaine et occidentale. «Le jazz rime bien avec le Gnaoui. Je rentre en transe seulement en écoutant le Guembri et le son des Krakeb», conclut-il.
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Et la transe gnaouie

Notons au passage que Amir Ali a joué presque toute la soirée à côté de Hamid Al Kasri lors de son show , tard la nuit, au festival du dromadaire qui a eu lieu toute la semaine dernière à Guelmin, et qui comportait comme attraction une course traditionnelle de chameau. Sa touche unique a été remarquable dans les chansons gnaouies interprétées par Hamid Al Kasri. Le violon a alors donné une toute nouvelle sonorité ô combien célèbre au morceau ‘Aicha Al Hamdouchia' et aussi aux autres chansons. Le public venu nombreux et de tout le pays a été ravi d'entendre les titres du Mâalem avec un nouvel et somptueux arrangement musical. Tout le monde présent a pu admiré son jeu virtuose. Le violon s'exprime dans toute sa richesse et dégage l'émotion intérieure de l'artiste qui semble littéralement transporté dans une autre dimension. «Dès que je suis sur la scène, mon corps et mon âme fusionnent et se regroupent dans mon violon». C'est le rythme dans le sang, les mélodies s'enchaînent sans perdre haleine et sortent droit de son âme : la transe gnaouie vous envoûte totalement.
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