La Vision a constitué une « rupture », entendu par là qu'elle a modifié le visage du tourisme, la perception de celui-ci par les opérateurs, crée de nouvelles exigences, qualitatives et quantitatives, fait émerger de nouveaux promoteurs et managers nationaux. « Nous sommes passés, a-t-il souligné, à un chiffre de 9,7% de taux de croissance, soit trois fois plus ». La réalisation du chiffre de 10 millions, cap fixé par la Vision 2010, n'a rien à voir avec les quelque 3 millions de touristes que le Maroc accueillait au début de cette décennie. « Nous devons cette extraordinaire performance, a-t-il souligné, à l'impulsion de Sa Majesté le Roi Mohammed VI qui suit personnellement l'évolution du secteur, également au partenariat entre l'Etat et le secteur privé ». Aux critiques, portant notamment sur les difficultés liées aux retards ou au report – notamment de certaines stations comme Taghazout ou la Plage blanche de Chbika, comme aussi du nombre de lits promis mais réalisés seulement à moitié, autrement dit 35.000 au lieu 85.000 lits –, le ministre en a bel et bien convenu.
«Nous aurions pu, dans le cadre de la Vision 2010 programmée et lancée en 2001, marquer une pause de réflexion, procéder à une revue à mi-chemin pour mesurer le chemin parcouru et jauger les étapes qui nous restaient», a-t-il dit. Il a confirmé en effet que le gouvernement étudie toutes les hypothèses d'un redéploiement, c'est-à-dire d'un remplacement du groupe Colony Capital par un autre dans la station de Taghazout, celle-ci devant abriter au départ du projet approuvé le 27 juillet 2006 quelque 16 000 lits, ramenés en décembre 2008 à seulement 4 000 lits. Les quatre autres stations, Saïdia, Lixus, Mazagan et Mogador seront ouvertes à quelques mois d'intervalle, en tout cas en 2010. Il a souligné que sur ces 4 stations, la visibilité est totale.
Que le nombre de lits soit ramené, différenciant quelque peu la Vision 2010, à seulement 35 000-et la crise internationale aura alors eu son effet bénéfique contraire-n'occulte pas cette réalité que le total des lits du tourisme marocain, au-delà du plan Azur, s'élève à plus 230.000 lits. Moralité ? A quoi bon avoir tant de lits pour moins de touristes ?
Le point de presse que le ministre du tourisme, Mohamed Bousaïd, a tenu lundi à Casablanca, s'est apparenté de toute évidence à un exercice de communication où prédominait le souci de vérité. «Vision 2010, état d'avancement des chantiers du plan Azur» (avril 2009). Entouré de Kamal Bensouda, président de l'Observatoire national du tourisme (ONT), Hind Chkili, secrétaire général du ministère du Tourisme, Hamid Addou, directeur général de l'Office national marocain du tourisme (ONMT), Jihane Touzani, directrice de la Société marocaine d'ingénierie touristique (SMIT) et de plusieurs autres collaborateurs, il a d'emblée situé cette rencontre sous le signe du constat, disons du constat chiffré en prenant à témoin les faits, ni plus ni moins.
Quand bien même il ne cesserait de prévenir que la crise mondiale serait longue et persistante, allant jusqu'à affirmer que «le pire est devant nous», Mohamed Bousaïd n'hésite nullement à tempérer et à nuancer son jugement quand il s'agit de mettre en évidence le développement du secteur touristique marocain. De son côté, le Président de l'Observatoire national du tourisme, Kamal Bensouda, a fait un exposé dont le moins que l'on puisse dire est qu'il est rigoureux, chiffré, argumenté et sans concession. «Au cours du premier trimestre, dit-il, entre janvier et mars 2009, les arrivées de touristes au Maroc ont connu une hausse de 4,4% alors que les nuitées au niveau des hôtels classés ont accusé une baisse de moins 7%. Le tourisme étranger a connu une chute de moins 2% tandis que celui des Marocains résidents à l'étranger a augmenté de plus 21%.
De manière abstraite et globale, au niveau des nuitées, il a été constaté une baisse de 7% avec ces nuances, en revanche, comme Agadir qui connaît une hausse de près de 2%, Fès de 7%. Les villes de Casablanca et de Marrakech accusent, quant à elles, une baisse significative, la première de 4% et, plus grave en effet, la seconde un recul de 12% qui ne laisse pas indifférents les responsables du secteur. D'autre part, selon le président de l'Observatoire national du tourisme, les principaux marchés émetteurs du Royaume connaissent également une baisse, la plus significative étant celle de la Grande-Bretagne, frappée de plein fouet par la crise, traduite aussi par un recul de 21%, suivie par la Belgique avec 11%, l'Allemagne avec 7% et l'Espagne avec 6%.
Courbes à l'appui, il a ainsi mis en évidence le relatif recul de l'activité, non sans préciser que, comparée à celle de nos concurrents sur les mêmes segments du tourisme, la baisse reste supportable et moins grave. Le cas limite dans ce mouvement inversé reste cependant la ville de Marrakech, a-t-il dit. Le président de l'ONT n'hésite pas à fournir l'explication : «Marrakech, affirme-t-il, est en train de changer de modèle, elle connait un «effet de ciseaux». Alors qu'elle enregistre une surcapacité d'accueil en termes de lits, soit 40% en plus en moins de 3 ans, l'activité connait un tassement significatif en matière d'arrivées et de nuitées. L'étude entreprise fait ressortir qu'en janvier 2009 un client sur deux préfère se rendre dans un riad, une résidence, des villas ou chez l'habitant, qui ne les déclare pas, délaissant ainsi les établissements hôteliers.
L'autre facteur, expliqué par Kamal Bensouda, tient à la nouvelle culture d'acquisition du billet d'avion, d'hôtel ou de résidence par le client qui ne passe désormais que de moins en moins par l'opérateur mais préfère aller directement sur l'Internet pour organiser son voyage, délaissant ainsi le traditionnel prestataire qu'est le Tour-opérateur. Le président de l'Observatoire national du tourisme, tout à sa volonté de décliner les critères qui contribuent au recul du tourisme à Marrakech, rappelle qu'il en est un qui prend une dimension inquiétante : la hausse des prix dans la ville. Il a parlé « de prix élevés», sensibles depuis trois ans qui se traduisent dans le commerce, la restauration, les diverses prestations.
Que faire ? Kamal Bensouda signale qu'à crise aggravée, riposte idoine, la capacité du tourisme national étant en tout état de cause préservée et intacte. Cependant, il prévient solennellement qu'il « faut à tout prix éviter de tomber dans le "panic management" », il faut rester serein et s'adapter à la conjoncture, donc à la crise. Avec des accents d'optimisme, il a appelé à plus de moyens pour la promotion du secteur et à un assouplissement nécessaire de ses tarifs.
Le directeur général de l'ONMT, Hamid Addou, a mis en exergue la stratégie de l'Office, à la lumière de la crise, et dans le cadre de Cap 2009, il a souligné l'impact de la dernière création du site « Maroc thérapie » qui a déjà enregistré plus de 100.000 visiteurs, notamment français, lui assurant un succès certain.
L'Office, a-t-il déclaré, focalise sa stratégie sur les 7 marchés européens, cœur de cible, que sont la France, l'Allemagne, l'Espagne, l'Italie, la Belgique, la Hollande et l'Angleterre. Ils représentent quelque 70% de la clientèle globale. Les autres marchés, comme la Russie et la Pologne notamment, constitueront ce qu'il appelle «les marchés de conquête», entendu par là qu'ils ne sont pas aussi prioritaires qu'il convient de les conserver et pour lesquels l'Office investira davantage et déploiera de nouveaux efforts.
A Saïdia, devenue la coqueluche, quelque 12 000 packages ont d'ores et déjà été réalisés, dans le cadre des 50% d'établissements déjà réalisés et fonctionnels. C'est déjà la moitié assurée de la capacité d'accueil au titre de 2009. La clientèle russe enregistrée pour la station Saïdia est de quelque 3 500 visiteurs et 7 000 italiens. Hamid Addou n'hésite pas à évoquer une « dynamique impressionnante qui s'est installée dans la station de l'Oriental. Cap 2009 ne suffit pas ! Un deuxième palier est à l'étude au niveau du Comité de veille stratégique que
préside le ministre de l'Economie et des Finances, le gouvernement le prépare comme il met au point aussi un Plan spécial pour la ville de Marrakech.
«Nous aurions pu, dans le cadre de la Vision 2010 programmée et lancée en 2001, marquer une pause de réflexion, procéder à une revue à mi-chemin pour mesurer le chemin parcouru et jauger les étapes qui nous restaient», a-t-il dit. Il a confirmé en effet que le gouvernement étudie toutes les hypothèses d'un redéploiement, c'est-à-dire d'un remplacement du groupe Colony Capital par un autre dans la station de Taghazout, celle-ci devant abriter au départ du projet approuvé le 27 juillet 2006 quelque 16 000 lits, ramenés en décembre 2008 à seulement 4 000 lits. Les quatre autres stations, Saïdia, Lixus, Mazagan et Mogador seront ouvertes à quelques mois d'intervalle, en tout cas en 2010. Il a souligné que sur ces 4 stations, la visibilité est totale.
Que le nombre de lits soit ramené, différenciant quelque peu la Vision 2010, à seulement 35 000-et la crise internationale aura alors eu son effet bénéfique contraire-n'occulte pas cette réalité que le total des lits du tourisme marocain, au-delà du plan Azur, s'élève à plus 230.000 lits. Moralité ? A quoi bon avoir tant de lits pour moins de touristes ?
Le point de presse que le ministre du tourisme, Mohamed Bousaïd, a tenu lundi à Casablanca, s'est apparenté de toute évidence à un exercice de communication où prédominait le souci de vérité. «Vision 2010, état d'avancement des chantiers du plan Azur» (avril 2009). Entouré de Kamal Bensouda, président de l'Observatoire national du tourisme (ONT), Hind Chkili, secrétaire général du ministère du Tourisme, Hamid Addou, directeur général de l'Office national marocain du tourisme (ONMT), Jihane Touzani, directrice de la Société marocaine d'ingénierie touristique (SMIT) et de plusieurs autres collaborateurs, il a d'emblée situé cette rencontre sous le signe du constat, disons du constat chiffré en prenant à témoin les faits, ni plus ni moins.
Quand bien même il ne cesserait de prévenir que la crise mondiale serait longue et persistante, allant jusqu'à affirmer que «le pire est devant nous», Mohamed Bousaïd n'hésite nullement à tempérer et à nuancer son jugement quand il s'agit de mettre en évidence le développement du secteur touristique marocain. De son côté, le Président de l'Observatoire national du tourisme, Kamal Bensouda, a fait un exposé dont le moins que l'on puisse dire est qu'il est rigoureux, chiffré, argumenté et sans concession. «Au cours du premier trimestre, dit-il, entre janvier et mars 2009, les arrivées de touristes au Maroc ont connu une hausse de 4,4% alors que les nuitées au niveau des hôtels classés ont accusé une baisse de moins 7%. Le tourisme étranger a connu une chute de moins 2% tandis que celui des Marocains résidents à l'étranger a augmenté de plus 21%.
De manière abstraite et globale, au niveau des nuitées, il a été constaté une baisse de 7% avec ces nuances, en revanche, comme Agadir qui connaît une hausse de près de 2%, Fès de 7%. Les villes de Casablanca et de Marrakech accusent, quant à elles, une baisse significative, la première de 4% et, plus grave en effet, la seconde un recul de 12% qui ne laisse pas indifférents les responsables du secteur. D'autre part, selon le président de l'Observatoire national du tourisme, les principaux marchés émetteurs du Royaume connaissent également une baisse, la plus significative étant celle de la Grande-Bretagne, frappée de plein fouet par la crise, traduite aussi par un recul de 21%, suivie par la Belgique avec 11%, l'Allemagne avec 7% et l'Espagne avec 6%.
Courbes à l'appui, il a ainsi mis en évidence le relatif recul de l'activité, non sans préciser que, comparée à celle de nos concurrents sur les mêmes segments du tourisme, la baisse reste supportable et moins grave. Le cas limite dans ce mouvement inversé reste cependant la ville de Marrakech, a-t-il dit. Le président de l'ONT n'hésite pas à fournir l'explication : «Marrakech, affirme-t-il, est en train de changer de modèle, elle connait un «effet de ciseaux». Alors qu'elle enregistre une surcapacité d'accueil en termes de lits, soit 40% en plus en moins de 3 ans, l'activité connait un tassement significatif en matière d'arrivées et de nuitées. L'étude entreprise fait ressortir qu'en janvier 2009 un client sur deux préfère se rendre dans un riad, une résidence, des villas ou chez l'habitant, qui ne les déclare pas, délaissant ainsi les établissements hôteliers.
L'autre facteur, expliqué par Kamal Bensouda, tient à la nouvelle culture d'acquisition du billet d'avion, d'hôtel ou de résidence par le client qui ne passe désormais que de moins en moins par l'opérateur mais préfère aller directement sur l'Internet pour organiser son voyage, délaissant ainsi le traditionnel prestataire qu'est le Tour-opérateur. Le président de l'Observatoire national du tourisme, tout à sa volonté de décliner les critères qui contribuent au recul du tourisme à Marrakech, rappelle qu'il en est un qui prend une dimension inquiétante : la hausse des prix dans la ville. Il a parlé « de prix élevés», sensibles depuis trois ans qui se traduisent dans le commerce, la restauration, les diverses prestations.
Que faire ? Kamal Bensouda signale qu'à crise aggravée, riposte idoine, la capacité du tourisme national étant en tout état de cause préservée et intacte. Cependant, il prévient solennellement qu'il « faut à tout prix éviter de tomber dans le "panic management" », il faut rester serein et s'adapter à la conjoncture, donc à la crise. Avec des accents d'optimisme, il a appelé à plus de moyens pour la promotion du secteur et à un assouplissement nécessaire de ses tarifs.
Le directeur général de l'ONMT, Hamid Addou, a mis en exergue la stratégie de l'Office, à la lumière de la crise, et dans le cadre de Cap 2009, il a souligné l'impact de la dernière création du site « Maroc thérapie » qui a déjà enregistré plus de 100.000 visiteurs, notamment français, lui assurant un succès certain.
L'Office, a-t-il déclaré, focalise sa stratégie sur les 7 marchés européens, cœur de cible, que sont la France, l'Allemagne, l'Espagne, l'Italie, la Belgique, la Hollande et l'Angleterre. Ils représentent quelque 70% de la clientèle globale. Les autres marchés, comme la Russie et la Pologne notamment, constitueront ce qu'il appelle «les marchés de conquête», entendu par là qu'ils ne sont pas aussi prioritaires qu'il convient de les conserver et pour lesquels l'Office investira davantage et déploiera de nouveaux efforts.
A Saïdia, devenue la coqueluche, quelque 12 000 packages ont d'ores et déjà été réalisés, dans le cadre des 50% d'établissements déjà réalisés et fonctionnels. C'est déjà la moitié assurée de la capacité d'accueil au titre de 2009. La clientèle russe enregistrée pour la station Saïdia est de quelque 3 500 visiteurs et 7 000 italiens. Hamid Addou n'hésite pas à évoquer une « dynamique impressionnante qui s'est installée dans la station de l'Oriental. Cap 2009 ne suffit pas ! Un deuxième palier est à l'étude au niveau du Comité de veille stratégique que
préside le ministre de l'Economie et des Finances, le gouvernement le prépare comme il met au point aussi un Plan spécial pour la ville de Marrakech.
