D'habitude désert, cet espace connaît une effervescence particulière en ces jours. Il est le théâtre d'une grande épopée nationale qui met en vedette le cheval. Il s'agit en fait de son deuxième salon qui se tient cette année du 21 au 26 octobre. Nous sommes donc ses hôtes pour cet après-midi.
Des mesures de sécurité draconienne sont prises à l'entrée. Ici, on a misé gros pour veiller à la sûreté des chevaux invités, de leurs maîtres mais aussi à celle des visiteurs. Une fois les mesures administratives achevées, on pénètre ce magnifique univers équestre. Sous le soleil de plomb de midi, nous visitons le salon. Tout à l'intérieur rend hommage au cheval. Sculptures, dessins, décors… tout est imprégné du monde magique de cet animal pas comme les autres. Tout semble calme au sein du Salon, les visiteurs profitent de ce moment de la journée pour déjeuner et faire leur sieste. Pour commencer notre tour dans ces 20.000 m2 que compte la superficie du Salon, nous visitons le "pôle des expositions". Chaque espace du salon porte un nom propre à lui et propose un programme à part, offrant ainsi au visiteur une multitude d'activités à faire.
Spectacles nationaux et shows internationaux, ateliers, championnats d'élevage et concours de saut à l'obstacle, conférences et expositions artistiques…forment le programme riche et varié de ce Salon qui présente toutes les facettes de l'utilisation du cheval.
Dans les stands d'expositions, pas moins de 70 participants viennent exhiber leur savoir-faire. Des entreprises privées de l'alimentation animale aux haras dispersés dans les quatre coins du pays en passant par les artisans et les vétérinaires…tous ont répondu présents afin de partager leurs connaissances avec des milliers de visiteurs assoiffés de découvrir les secrets de ce cheval qui fait la fierté et la passion de tout Marocain. Parmi le stands les plus animés ce matin, celui de l'Ecole de la cavalerie de Kenitra. Ici, ce sont des policiers « cool » que les gens ont le plaisir de rencontrer. D'aucuns posent des questions sur la formation, les costumes, les missions de cette police montée bien de chez nous tandis que d'autres se contentent de prendre des photos et de poser devant les statues du décor. «Nous sommes ici non seulement pour l'exposition mais aussi pour l'exhibition. Nous venons d'ailleurs de présenter un spectacle, un carroussel de 32 chevaux. Les cavaliers ont présenté plusieurs figures qui ont reflété cette magnifique harmonie entre l'homme et le cheval.
Le public a beaucoup aimé», nous explique le commissaire de police Lahcen EL Ouafi avant de laisser la parole à l'officier de police Mustapha Hadoufane qui continue : «Dans le stand, nous expliquons au visiteur notre travail, nos missions et le devoir de notre brigade qui maintient l'ordre dans la voie publique, lors des manifestations sportives, etc. Certains sont intéressés par l'école, sa formation. C'est une bonne chose de communiquer avec le public.»
Un peu plus loin de ces espaces dédiés à la police, à la Gendarmerie Royale, à la Garde Royale, se trouvent ceux qui accueillent les visiteurs étrangers. Imposant par sa taille et ses couleurs, grand par sa superficie, le Stand du Qatar ne peut laisser aucun visiteur indifférent. Baigné par les odeurs d'encens, ce lieu attire les visiteurs. Son responsable, Abderrahmane Mohammed Anima, habillé du costume traditionnel qatari, nous accueille avec un large sourire. « C'est un grand honneur pour nous d'assister à cette manifestation de grande envergure. Nous comptons revenir chaque année, surtout que le public semble intéressé par l'art équestre qatari. » nous confie-t-il.
Des marées humaines déferlent petit à petit sur le salon. Jeunes et moins jeunes, hommes et femmes viennent ici pour voir de plus près le cheval. La plupart d'entre eux se dirige vers les boxes.
Espace de découverte le plus fréquenté en cette journée, les boxes sont très prisés par les visiteurs qui se bousculent pour approcher le protagoniste de cette épopée. On regarde, on touche, on établit le premier contact avec le cheval. Intimidés au départ, les plus petits osent de plus en plus en prenant des photos de leur héros, en posant à ses côtés et en essayant de lui faire des câlins à travers le grillage. Ce moment de contemplation fut rapidement interrompu par les bruits provenant de la petite carrière. C'est le show-time. Deux cavaliers hongrois présentent leur numéro devant les regards émerveillés des spectateurs. Ils exposent, avec grâce et force, l'art de dressage des paysans de la Hongrie. Nous nous faufilons entre le public pour aller voir du côté de l'espace Région.
Chacune des 16 régions du Maroc expose ici son art et ses traditions équestres. Doukkala-Abda, la région qui accueille le Salon, est fière de sa présence. Cette grande région recèle d'importantes richesses équines. « L'infrastructure hippique dans la région est très importante.
Que ce soit au haras régional ou l'hippodrome ainsi qu'à travers le moussem de Moulay Abdallah Amghar, le cheval est très important pour nous non seulement en termes d'élevage mais aussi en termes de qualité», nous explique un cavalier d'El Jadida. Autre espace et autre catégorie de visiteurs. La carrière Poney est envahie par les écoliers qui viennent dans le cadre des excursions scolaires. Notre visite coïncide avec celle de l'école Charcot. Tenus en rangées et en petits groupes, les enfants sont difficilement contrôlés par les maîtresses qui se donnent du mal à les organiser. Agités, curieux et bavards, ils bougent dans tous les sens et veulent tout faire à la fois.
Une promenade à dos de poney d'abord puis une visite dans les stands sera leur programme à suivre durant cette sortie. « C'est une bonne chose pour nous et aussi pour les enfants. Sauf qu'on ne nous facilite pas la tâche ici. On nous a promis un guide mais il n'est pas là. En plus, nous sommes descendus du car et il a fallu que nous marchons longtemps pour arriver à une autre porte pour rentrer. La première étant réservée pour d'autres personnes. C'est ridicule ! », déplore Rachida, maîtresse d'école. Dans ce monde ludique et féerique, les enfants s'amusent en admirant le cheval.
Il est 16h, c'est l'heure de la tbourida, l'heure où le Salon connaît sa plus grande affluence. Les visiteurs se hâtent à occuper une place de choix pour ne rien râter de ce magnifique spectacle. Les seize «sorbas», en référence aux seize régions du Maroc, attendent impatiemment leur tour pour passer à la Harka. Tant attendus par le public, les cavaliers reçoivent une ovation, déjà à leur entrée. Alignés dans un ordre irréprochable, les étalons, habillés de selles magnifiquement brodées en fils d'or, sont les stars de ce spectacle.
Ils sont guidés, dans cette œuvre, par le Khiyal qui demeure le héros éternel de cette aventure. Elégance, force, grâce et magnificence se marient harmonieusement dans ce tableau féerique. Imposants par leurs postures, majestueux par leurs costumes, l'homme et le cheval offrent des moments forts en émotion aux spectateurs dont d'aucuns sont nostalgiques à la tradition et d'autres à la quête d'un patrimoine bien ancré dans notre identité de Marocains. Applaudissements et youyous accompagnent les défilés des cavaliers qui marquent les esprits avec leur prestation unique.
Notre visite s'achève mais le Salon continue à drainer le public en cette fin de journée. Un programme intéressant les attend avec les grands spectacles équestres qui ont lieu le soir et qui transforment le simple animal en un grand artiste.
De l'élevage au dressage, de l'hippologie à la littérature, du maniement des armes au divertissement, le thème équestre a été, au fil des siècles, présent dans sa globalité dans l'art de vivre marocain. « C'est justement pour valoriser le patrimoine et les traditions équestres du Royaume que cet évènement a vu le jour. Il s'est assigné comme mission, de positionner le Maroc parmi les leaders mondiaux dans la production et l'utilisation du cheval. », nous explique Dr Kohen de l'association du cheval.
L'artisanat dans le monde du chevalSelliers, maréchaux-ferrants, fabricants de fusils de la Tbourida… sont tous conviés à cette grande fête du cheval. Installés confortablement dans le stand de la maison de l'artisan, ils sont venus présenter leur savoir-faire aux visiteurs. Qu'ils soient professionnels ou amateurs, les gens ne s'empêchent pas d'admirer le talent de ces artisans. De Marrakech, nous avons rencontré Moulay Hassan Snounou, qui excelle dans la fabrication du Tmag, cette botte en cuir portée par le cavalier marocain.
Il nous déclare: « C'est une bonne occasion pour nous d'assister à cette manifestation. Ca nous permet de faire connaître ce type d'artisanat surtout qu'il est en pleine disparition et de recevoir de nouvelles commandes. » En effet, les fabricants du Tmag ne sont plus que trois à Marrakech et quelques-uns à Fès. Ils sont les seuls héréditaires de cet art indispensable pour le costume du cavalier marocain. Le fabricant du fusil, lui, se concentre sur sa pièce en bois qu'il taille minutieusement. Les hommes ne sont pas les seuls artisans actifs dans le domaine du cheval.
Le talent des femmes, lui, est indispensable pour la création des scelles. La brodeuse est celle qui enjolive les costumes du cavalier et de son cheval avec ses dessins en fils d'or. Véritables œuvres artistiques, ces pièces passent d'une génération à une autre et coûtent excessivement cher vu leur valeur historique culturelle mais aussi la symbolique qu'elles représentent pour les cavaliers.
Des mesures de sécurité draconienne sont prises à l'entrée. Ici, on a misé gros pour veiller à la sûreté des chevaux invités, de leurs maîtres mais aussi à celle des visiteurs. Une fois les mesures administratives achevées, on pénètre ce magnifique univers équestre. Sous le soleil de plomb de midi, nous visitons le salon. Tout à l'intérieur rend hommage au cheval. Sculptures, dessins, décors… tout est imprégné du monde magique de cet animal pas comme les autres. Tout semble calme au sein du Salon, les visiteurs profitent de ce moment de la journée pour déjeuner et faire leur sieste. Pour commencer notre tour dans ces 20.000 m2 que compte la superficie du Salon, nous visitons le "pôle des expositions". Chaque espace du salon porte un nom propre à lui et propose un programme à part, offrant ainsi au visiteur une multitude d'activités à faire.
Spectacles nationaux et shows internationaux, ateliers, championnats d'élevage et concours de saut à l'obstacle, conférences et expositions artistiques…forment le programme riche et varié de ce Salon qui présente toutes les facettes de l'utilisation du cheval.
Dans les stands d'expositions, pas moins de 70 participants viennent exhiber leur savoir-faire. Des entreprises privées de l'alimentation animale aux haras dispersés dans les quatre coins du pays en passant par les artisans et les vétérinaires…tous ont répondu présents afin de partager leurs connaissances avec des milliers de visiteurs assoiffés de découvrir les secrets de ce cheval qui fait la fierté et la passion de tout Marocain. Parmi le stands les plus animés ce matin, celui de l'Ecole de la cavalerie de Kenitra. Ici, ce sont des policiers « cool » que les gens ont le plaisir de rencontrer. D'aucuns posent des questions sur la formation, les costumes, les missions de cette police montée bien de chez nous tandis que d'autres se contentent de prendre des photos et de poser devant les statues du décor. «Nous sommes ici non seulement pour l'exposition mais aussi pour l'exhibition. Nous venons d'ailleurs de présenter un spectacle, un carroussel de 32 chevaux. Les cavaliers ont présenté plusieurs figures qui ont reflété cette magnifique harmonie entre l'homme et le cheval.
Le public a beaucoup aimé», nous explique le commissaire de police Lahcen EL Ouafi avant de laisser la parole à l'officier de police Mustapha Hadoufane qui continue : «Dans le stand, nous expliquons au visiteur notre travail, nos missions et le devoir de notre brigade qui maintient l'ordre dans la voie publique, lors des manifestations sportives, etc. Certains sont intéressés par l'école, sa formation. C'est une bonne chose de communiquer avec le public.»
Un peu plus loin de ces espaces dédiés à la police, à la Gendarmerie Royale, à la Garde Royale, se trouvent ceux qui accueillent les visiteurs étrangers. Imposant par sa taille et ses couleurs, grand par sa superficie, le Stand du Qatar ne peut laisser aucun visiteur indifférent. Baigné par les odeurs d'encens, ce lieu attire les visiteurs. Son responsable, Abderrahmane Mohammed Anima, habillé du costume traditionnel qatari, nous accueille avec un large sourire. « C'est un grand honneur pour nous d'assister à cette manifestation de grande envergure. Nous comptons revenir chaque année, surtout que le public semble intéressé par l'art équestre qatari. » nous confie-t-il.
Des marées humaines déferlent petit à petit sur le salon. Jeunes et moins jeunes, hommes et femmes viennent ici pour voir de plus près le cheval. La plupart d'entre eux se dirige vers les boxes.
Espace de découverte le plus fréquenté en cette journée, les boxes sont très prisés par les visiteurs qui se bousculent pour approcher le protagoniste de cette épopée. On regarde, on touche, on établit le premier contact avec le cheval. Intimidés au départ, les plus petits osent de plus en plus en prenant des photos de leur héros, en posant à ses côtés et en essayant de lui faire des câlins à travers le grillage. Ce moment de contemplation fut rapidement interrompu par les bruits provenant de la petite carrière. C'est le show-time. Deux cavaliers hongrois présentent leur numéro devant les regards émerveillés des spectateurs. Ils exposent, avec grâce et force, l'art de dressage des paysans de la Hongrie. Nous nous faufilons entre le public pour aller voir du côté de l'espace Région.
Chacune des 16 régions du Maroc expose ici son art et ses traditions équestres. Doukkala-Abda, la région qui accueille le Salon, est fière de sa présence. Cette grande région recèle d'importantes richesses équines. « L'infrastructure hippique dans la région est très importante.
Que ce soit au haras régional ou l'hippodrome ainsi qu'à travers le moussem de Moulay Abdallah Amghar, le cheval est très important pour nous non seulement en termes d'élevage mais aussi en termes de qualité», nous explique un cavalier d'El Jadida. Autre espace et autre catégorie de visiteurs. La carrière Poney est envahie par les écoliers qui viennent dans le cadre des excursions scolaires. Notre visite coïncide avec celle de l'école Charcot. Tenus en rangées et en petits groupes, les enfants sont difficilement contrôlés par les maîtresses qui se donnent du mal à les organiser. Agités, curieux et bavards, ils bougent dans tous les sens et veulent tout faire à la fois.
Une promenade à dos de poney d'abord puis une visite dans les stands sera leur programme à suivre durant cette sortie. « C'est une bonne chose pour nous et aussi pour les enfants. Sauf qu'on ne nous facilite pas la tâche ici. On nous a promis un guide mais il n'est pas là. En plus, nous sommes descendus du car et il a fallu que nous marchons longtemps pour arriver à une autre porte pour rentrer. La première étant réservée pour d'autres personnes. C'est ridicule ! », déplore Rachida, maîtresse d'école. Dans ce monde ludique et féerique, les enfants s'amusent en admirant le cheval.
Il est 16h, c'est l'heure de la tbourida, l'heure où le Salon connaît sa plus grande affluence. Les visiteurs se hâtent à occuper une place de choix pour ne rien râter de ce magnifique spectacle. Les seize «sorbas», en référence aux seize régions du Maroc, attendent impatiemment leur tour pour passer à la Harka. Tant attendus par le public, les cavaliers reçoivent une ovation, déjà à leur entrée. Alignés dans un ordre irréprochable, les étalons, habillés de selles magnifiquement brodées en fils d'or, sont les stars de ce spectacle.
Ils sont guidés, dans cette œuvre, par le Khiyal qui demeure le héros éternel de cette aventure. Elégance, force, grâce et magnificence se marient harmonieusement dans ce tableau féerique. Imposants par leurs postures, majestueux par leurs costumes, l'homme et le cheval offrent des moments forts en émotion aux spectateurs dont d'aucuns sont nostalgiques à la tradition et d'autres à la quête d'un patrimoine bien ancré dans notre identité de Marocains. Applaudissements et youyous accompagnent les défilés des cavaliers qui marquent les esprits avec leur prestation unique.
Notre visite s'achève mais le Salon continue à drainer le public en cette fin de journée. Un programme intéressant les attend avec les grands spectacles équestres qui ont lieu le soir et qui transforment le simple animal en un grand artiste.
cheval pour les Marocains
Depuis toujours, le cheval fait partie de l'histoire et de la culture du Maroc. Les cavaliers émérites du Royaume ont de tout temps honoré le cheval, dont la présence dans la région du Grand Maghreb, remonte à plus de 3.000 ans. Les Marocains nourrissent une passion pour cette monture d'exception.De l'élevage au dressage, de l'hippologie à la littérature, du maniement des armes au divertissement, le thème équestre a été, au fil des siècles, présent dans sa globalité dans l'art de vivre marocain. « C'est justement pour valoriser le patrimoine et les traditions équestres du Royaume que cet évènement a vu le jour. Il s'est assigné comme mission, de positionner le Maroc parmi les leaders mondiaux dans la production et l'utilisation du cheval. », nous explique Dr Kohen de l'association du cheval.
L'artisanat dans le monde du chevalSelliers, maréchaux-ferrants, fabricants de fusils de la Tbourida… sont tous conviés à cette grande fête du cheval. Installés confortablement dans le stand de la maison de l'artisan, ils sont venus présenter leur savoir-faire aux visiteurs. Qu'ils soient professionnels ou amateurs, les gens ne s'empêchent pas d'admirer le talent de ces artisans. De Marrakech, nous avons rencontré Moulay Hassan Snounou, qui excelle dans la fabrication du Tmag, cette botte en cuir portée par le cavalier marocain.
Il nous déclare: « C'est une bonne occasion pour nous d'assister à cette manifestation. Ca nous permet de faire connaître ce type d'artisanat surtout qu'il est en pleine disparition et de recevoir de nouvelles commandes. » En effet, les fabricants du Tmag ne sont plus que trois à Marrakech et quelques-uns à Fès. Ils sont les seuls héréditaires de cet art indispensable pour le costume du cavalier marocain. Le fabricant du fusil, lui, se concentre sur sa pièce en bois qu'il taille minutieusement. Les hommes ne sont pas les seuls artisans actifs dans le domaine du cheval.
Le talent des femmes, lui, est indispensable pour la création des scelles. La brodeuse est celle qui enjolive les costumes du cavalier et de son cheval avec ses dessins en fils d'or. Véritables œuvres artistiques, ces pièces passent d'une génération à une autre et coûtent excessivement cher vu leur valeur historique culturelle mais aussi la symbolique qu'elles représentent pour les cavaliers.
