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Le holding ONA maintient le cap

L'entrée récente dans le capital de Wana des fonds Al Ajial et Zaïn n'a pas été neutre pour les comptes du groupe ONA. Le holding, grâce à une plus-value non cash de 976,5 MDH, liée à la dilution de sa participation d'ONA dans Wana a affiché, à fin juin 2009, un RNPG en bond substantiel de 97,1% à 1,78 MMDH.

Le holding ONA maintient le cap
Un indicateur, qui en dehors de ce gain exceptionnel, ressort en retrait de 10,4% à 810 MDH. Il n'en demeure pas moins que les réalisations semestrielles sont jugées satisfaisantes. « En général, les résultats sont bons et reflètent la résilience du groupe à maintenir le cap dans un environnement peu clément », s'est félicité, Mouatassim Belghazi, président-directeur général du groupe ONA lors de la conférence de presse tenue jeudi dernier à Casablanca. En témoigne, un chiffre d'affaires consolidé en hausse, sur une année, de 2,6% à 18,278 MMDH. Un maintien de l'activité que le top management explique par la bonne tenue des revenus du pôle télécoms à travers l'élargissement du parc clients de Wana ainsi que par l'élargissement de 11,5% du PNB d'Attijariwafa bank à 5,95 MMDH.

En revanche, le Groupe a pâti durant ce premier semestre du ralentissement de la croissance de la grande distribution, du recul de l'activité de la distribution automobile et des biens d'équipement en Afrique dans un contexte de crise financière internationale. Des évolutions conjuguées aussi bien à un repli de l'activité de Managem consécutivement à la baisse des cours spot des métaux précieux et des métaux de base qu'un fléchissement de l'immobilier suite à la morosité du segment touristique de luxe. Pour sa part et malgré la dégradation des marges de trituration de Lesieur Cristal et l'augmentation des frais du personnel de la grande distribution en préparation des ouvertures du second semestre, l'EBE consolidé se bonifie de 4,4% à 2,09 MMDH. Cette évolution favorable est essentiellement redevable à l'appréciation de la marge brute de Wana, l'amélioration des performances opérationnelles de Centrale Laitière et de Bimo et l'optimisation des prix de revient de Managem. De son côté, la marge brute consolidée ressort en quasi-stagnation à 11,5%. En revanche, grevé par la baisse de 34,3% des autres produits de l'activité à 646,9 MDH ainsi que par le poids conséquent des amortissements occasionnés par la modernisation des installations industrielles de Cosumar, le résultat d'exploitation régresse de 8,8% à 1,15 MMDH ramenant la marge opérationnelle à 6,3% contre 7,1% à fin juin 2008.

Côté bilanciel, l'actif net réévalué du groupe s'élève à 34,3 MMDH, soit 1.967 DH par action, en légère baisse de 0,4% par rapport à fin 2008. Pour leur part, les capitaux propres progressent de 14,1% à 20,79 MMDH. Le levier financier passe, quant à lui, de 81,9% à 69,4% à fin juin 2009, matérialisant les efforts du groupe en vue de réduire son endettement. Au registre des perspectives, le premier Holding privé du Royaume devrait poursuivre ses efforts d'amélioration de la productivité et de développement de l'activité à travers l'élaboration d'une nouvelle stratégie pour Managem afin d'optimiser au mieux sa rentabilité après la fin progressive des couvertures, jusqu'à présent contraignantes, ainsi que l'entrée en production des nouveaux projets (Bakoudou en 2010 et Pumpi en 2011-2012). A souligner que dans le cadre de la nouvelle stratégie, le groupe minier devra se focaliser sur deux filières principales, métaux précieux et cobalt-cuivre avec pour objectif d'arriver rapidement à un chiffre d'affaires de 500 millions de dollars. « Cela ne veut pas dire que les autres filières ne sont pas rentables », a tenu à préciser le président. Pour l'agroalimentaire, de nouvelles opportunités de développement aussi bien au Maroc qu'à l'international sont à explorer.

Pour ne citer que le cas de Centrale Laitière et Cosumar, outre la consolidation de la croissance au Maroc, des projets d'extension à l'international sont dans le pipe. Des pays comme la Mauritanie et la Libye sont, en effet, dans la ligne de mire de la filière laitière, tandis que Cosumar serait intéressée par des pays de l'Afrique subsaharienne. «Si au Maroc, le marché du sucre affiche une croissance de 1 à 2%, en Afrique, il regorge de potentialités alors que les sucreries locales n'ont pas les capacités requises pour satisfaire la demande », a souligné Mohamed Fikrat, PDG de Cosumar.
D'ailleurs, un développement au Brésil n'est pas exclu. « Dans un horizon de 6 mois à un an, on peut aller de l'avant dans la stratégie d'expansion à l'international, avec la possibilité de participation dans des anciennes sucreries au Brésil », a-t-il poursuivi.

S'agissant d'Onapar, la filiale immobilière, elle fera l'objet d'une diversification du portefeuille vers les segments du résidentiel et du tertiaire. Bref, pour cette activité, la stratégie est arrêtée. Un portefeuille mixte recèle des offres dans l'économique, le moyen et le haut standing. « Pour concrétiser cette stratégie moyen terme, on ambitionne d'acquérir du foncier et développer des pôles urbains dans la région de Casablanca, Kénitra, Agadir et Béni Mellal », a annoncé Abdelmajid Tazlaoui, PDG d'ONAPR.

La filiale financière estampillée Attijariwafa bank n'est pas en reste. Elle poursuivra le développement des nouvelles acquisitions africaines pour atteindre à terme une contribution de 25% au PNB consolidé. Autre secteur stratégique pour le groupe, l'énergie via Nareva. Le management ambitionne de consacrer de gros investissements à ce secteur, notamment si le groupe parvient à remporter l'appel d'offres de Tarfaya pour la mise en service de 300 MW. Pour Wana qui a terminé le premier semestre 2009 sur un chiffre d'affaires en appréciation de 60% à 1,3 MMDH, les ambitions sont grandes. L'entrée en service de sa licence GSM permettra à l'opérateur de consolider son positionnement dans ce secteur. Seulement, le management compte y aller doucement en tenant compte des erreurs du passé liées aux choix technologiques adoptés qui avaient mis en péril l'avenir de l'opérateur.

«La date de lancement du mobile est difficile à prévoir. Il n'est pas question de se précipiter », a rétorqué Frédéric Debord, directeur général de Wana qui a rejoint la société en mai dernier. En somme, dans un contexte d'incertitude, le groupe semble décidé à avancer avec prudence, sans trop s'inquiéter, pour qu'il n'y ait pas de surprise en 2010.
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Stratégie d'investissement

Dans l'attente de la montée en puissance des relais de croissance, les performances à fin 2009 devraient dépendre davantage de l'orientation globale de l'économie marocaine au second semestre. Il n'en demeure pas moins que le groupe s'attend à des résultats en ligne avec ceux du premier semestre. Côté investissements qui se sont élevés à fin juin 2009 à 1,54 MMDH, le holding demeure attentif sur le deuxième semestre 2009. Sachant que pour certaines filiales, des investissements ont déjà été planifiés (Managem, Cosumar…).
D'autres sont prévus pour les relais de croissance (immobilier,..). Des capitaux seraient à engager si le groupe remporte l'appel d'offres de Tarfaya (Energie). Pour d'autres opérations, les investissements sont examinés au cas par cas par les instances du holding.
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