C'est précisément cette hormone qui stimule la multiplication des cellules au niveau des tissus. L'un de ses niveaux d'action privilégiés est le cartilage de croissance des os longs. «Généralement, la sécrétion des hormones n'est pas régulière tout au long de la journée. L'hormone de croissance n'échappe pas à cette règle et sa production par l'hypophyse subit des fluctuations au cours des 24 heures. Elle augmente en particulier pendant le sommeil. C'est l'une des raisons pour lesquelles les pédiatres préconisent une durée de sommeil assez suffisante pour le bon développement de l'enfant», explique Dr Dembri Khaled, spécialiste en endocrinologie, diabétologie et nutrition. Ainsi, on parle de retard de croissance lorsque la taille est inférieure à la taille moyenne pour l'âge.
Il suffit donc de disposer d'une mesure précise de la taille et de courbes de référence pour reconnaître un retard de croissance. «Pierre angulaire du diagnostic, la courbe de croissance apporte une notion dynamique au retard statural. Elle permet d'estimer le début du retard de croissance et de calculer
la vitesse de croissance exprimée en cm/an», précise notre spécialiste.
En effet, cette vitesse de croissance est calculée à partir de deux mesures précises de la taille espacées d'au moins 6 mois et peut-être comparées à des courbes de référence. Il faut donc insister sur la mesure régulière systématique de la taille des enfants lors des consultations. La technique de mesure doit être rigoureuse pour être reproductible: talons joints, genoux tendus, abdomen rentré et tête droite. Chaque mesure est soigneusement notée dans le carnet de santé, document de base pour reconstituer les courbes de croissance. La courbe de poids doit être étudiée parallèlement à la courbe de taille car certaines causes de retard de croissance entraînent une stagnation pondérale précoce (causes digestives par exemple), d'autres au contraire s'accompagnent d'une prise de poids normale, voire excessive (hypothyroïdie, hypercorticisme). Cependant, la recherche des vraies causes du retard de croissance est essentielle pour le pronostic et la discussion thérapeutique. Elle repose avant tout sur des causes cliniques: les retards de croissance constitutionnels, les retards de croissance secondaires à une pathologie chronique, les maladies endocriniennes etc…
Les causes du retard de croissance
Les retards de croissance constitutionnels dépendent essentiellement de facteurs génétiques ou secondaires à une affection anténatale. Ils ont en commun une courbe de croissance habituellement assez régulière évoluant en dessous de la courbe normale sans cassure franche. Un grand nombre de maladies chromosomiques peuvent en être la cause. Le retard de croissance peut s'intégrer dans un ensemble malformatif assez évocateur pour conduire au caryotype qui mettra en évidence l'anomalie chromosomique, c'est par exemple le cas de la trisomie 21. Les chondrodysplasies peuvent aussi causer un retard de croissance. Il s'agit d'un ensemble de maladies osseuses constitutionnelles génotypiques, héréditaires, liées essentiellement à des troubles du développement des cartilages de conjugaison des os longs et des vertèbres. Ce diagnostic peut être suspecté devant un nanisme disharmonieux associé à des déformations osseuses variables à préciser par des radiographies du squelette.
Quant au retard de croissance intra-utérin, il sera facilement reconnu sur le terme, le poids et la taille de naissance. Un rattrapage statural postnatal est possible, il apparaît alors habituellement avant l'âge de 2 ans. Passé cet âge, le retard statural a toutes les chances de persister. Il peut être isolé ou entrer dans le cadre de syndromes particuliers associant des signes variables et un éventuel retard mental. En revanche, le retard de croissance peut aussi être secondaire à une pathologie chronique. En effet, la courbe de croissance peut objectiver une cassure correspondant au début de la maladie chronique. La maturation osseuse est retardée, l'âge osseux est inférieur à l'âge chronologique. Toutes les causes d'hypoxie chronique, qu'elles soient le fait d'une atteinte respiratoire, d'une cardiopathie ou d'une anémie sévère chroniques peuvent retentir sur la croissance. Dans ce cadre, le retard de croissance n'est qu'un symptôme épiphénomène d'une pathologie déjà connue. Il est donc facilement rattaché à la cause. Aussi, les insuffisances rénales chroniques importantes quelle que soit leur cause s'accompagnent souvent d'un infléchissement de la courbe de croissance. Pareillement, les carences d'apport et tous les syndromes de mal absorption ou de mal digestion chroniques peuvent avoir un impact sur la croissance.
Le plus trompeur est l'intolérance au gluten (maladie coeliaque). Il existe parfois un contexte évocateur avec une diarrhée chronique, une cassure de la courbe de poids après l'introduction du gluten. Mais là encore, le retard de croissance peut être le premier signe d'appel. Seule la biopsie peut affirmer le diagnostic.
Pareillement, il existe d'autres facteurs responsables du retard de croissance simple. Cette forme est plus fréquente chez le garçon que chez la fille. La notion d'une puberté retardée est habituellement retrouvée chez l'un des deux parents. Ces enfants présentent un ralentissement parallèle de la croissance staturale et de la maturation osseuse dont le début est parfois précoce, dès l'âge de 7 ou 8 ans. A l'âge théorique de la puberté, le pic de croissance habituel n'apparaît pas puisque la puberté est retardée et le retard statural s'accentue rapidement. Mais la courbe de croissance rejoindra son canal antérieur à la fin de la puberté et la taille définitive n'est que modérément diminuée. Ces retards pubertaires peuvent être difficiles à distinguer des hypogonadismes centraux ou périphériques en particulier chez la fille. Des explorations endocriniennes peuvent être nécessaires pour lever ce doute.
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En revanche, un traitement étiologique des retards de croissance constitutionnels est exceptionnellement possible. La disponibilité de l'hormone de croissance biosynthétique a ouvert de nouvelles perspectives thérapeutiques. Le premier bénéfice a été de pouvoir donner une quantité suffisante d'hormone de croissance à tous les enfants présentant un déficit somatotrope. Mais l'hormone de croissance peut-elle aussi faire grandir des enfants ne présentant pas de déficit ? Une réponse partielle est apportée par les essais thérapeutiques dans le syndrome de Turner, qui montre une amélioration du pronostic de la taille définitive. L'association de petites doses d'hormones sexuelles améliorerait encore ce pronostic. D'autres essais de traitement par l'hormone de croissance ont été appliqués dans les retards de croissance intra-utérins. Quant au retard simple de la puberté d'évolution, spontanément favorable, il ne nécessite aucun traitement. Cependant, le contexte psychologique peut conduire à traiter les garçons de plus de 15 ans par de faibles doses d'androgènes ou des gonadotrophines chorioniques pour stimuler le démarrage pubertaire.
Il suffit donc de disposer d'une mesure précise de la taille et de courbes de référence pour reconnaître un retard de croissance. «Pierre angulaire du diagnostic, la courbe de croissance apporte une notion dynamique au retard statural. Elle permet d'estimer le début du retard de croissance et de calculer
la vitesse de croissance exprimée en cm/an», précise notre spécialiste.
En effet, cette vitesse de croissance est calculée à partir de deux mesures précises de la taille espacées d'au moins 6 mois et peut-être comparées à des courbes de référence. Il faut donc insister sur la mesure régulière systématique de la taille des enfants lors des consultations. La technique de mesure doit être rigoureuse pour être reproductible: talons joints, genoux tendus, abdomen rentré et tête droite. Chaque mesure est soigneusement notée dans le carnet de santé, document de base pour reconstituer les courbes de croissance. La courbe de poids doit être étudiée parallèlement à la courbe de taille car certaines causes de retard de croissance entraînent une stagnation pondérale précoce (causes digestives par exemple), d'autres au contraire s'accompagnent d'une prise de poids normale, voire excessive (hypothyroïdie, hypercorticisme). Cependant, la recherche des vraies causes du retard de croissance est essentielle pour le pronostic et la discussion thérapeutique. Elle repose avant tout sur des causes cliniques: les retards de croissance constitutionnels, les retards de croissance secondaires à une pathologie chronique, les maladies endocriniennes etc…
Les causes du retard de croissance
Les retards de croissance constitutionnels dépendent essentiellement de facteurs génétiques ou secondaires à une affection anténatale. Ils ont en commun une courbe de croissance habituellement assez régulière évoluant en dessous de la courbe normale sans cassure franche. Un grand nombre de maladies chromosomiques peuvent en être la cause. Le retard de croissance peut s'intégrer dans un ensemble malformatif assez évocateur pour conduire au caryotype qui mettra en évidence l'anomalie chromosomique, c'est par exemple le cas de la trisomie 21. Les chondrodysplasies peuvent aussi causer un retard de croissance. Il s'agit d'un ensemble de maladies osseuses constitutionnelles génotypiques, héréditaires, liées essentiellement à des troubles du développement des cartilages de conjugaison des os longs et des vertèbres. Ce diagnostic peut être suspecté devant un nanisme disharmonieux associé à des déformations osseuses variables à préciser par des radiographies du squelette.
Quant au retard de croissance intra-utérin, il sera facilement reconnu sur le terme, le poids et la taille de naissance. Un rattrapage statural postnatal est possible, il apparaît alors habituellement avant l'âge de 2 ans. Passé cet âge, le retard statural a toutes les chances de persister. Il peut être isolé ou entrer dans le cadre de syndromes particuliers associant des signes variables et un éventuel retard mental. En revanche, le retard de croissance peut aussi être secondaire à une pathologie chronique. En effet, la courbe de croissance peut objectiver une cassure correspondant au début de la maladie chronique. La maturation osseuse est retardée, l'âge osseux est inférieur à l'âge chronologique. Toutes les causes d'hypoxie chronique, qu'elles soient le fait d'une atteinte respiratoire, d'une cardiopathie ou d'une anémie sévère chroniques peuvent retentir sur la croissance. Dans ce cadre, le retard de croissance n'est qu'un symptôme épiphénomène d'une pathologie déjà connue. Il est donc facilement rattaché à la cause. Aussi, les insuffisances rénales chroniques importantes quelle que soit leur cause s'accompagnent souvent d'un infléchissement de la courbe de croissance. Pareillement, les carences d'apport et tous les syndromes de mal absorption ou de mal digestion chroniques peuvent avoir un impact sur la croissance.
Le plus trompeur est l'intolérance au gluten (maladie coeliaque). Il existe parfois un contexte évocateur avec une diarrhée chronique, une cassure de la courbe de poids après l'introduction du gluten. Mais là encore, le retard de croissance peut être le premier signe d'appel. Seule la biopsie peut affirmer le diagnostic.
Pareillement, il existe d'autres facteurs responsables du retard de croissance simple. Cette forme est plus fréquente chez le garçon que chez la fille. La notion d'une puberté retardée est habituellement retrouvée chez l'un des deux parents. Ces enfants présentent un ralentissement parallèle de la croissance staturale et de la maturation osseuse dont le début est parfois précoce, dès l'âge de 7 ou 8 ans. A l'âge théorique de la puberté, le pic de croissance habituel n'apparaît pas puisque la puberté est retardée et le retard statural s'accentue rapidement. Mais la courbe de croissance rejoindra son canal antérieur à la fin de la puberté et la taille définitive n'est que modérément diminuée. Ces retards pubertaires peuvent être difficiles à distinguer des hypogonadismes centraux ou périphériques en particulier chez la fille. Des explorations endocriniennes peuvent être nécessaires pour lever ce doute.
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Principes du traitement
Le traitement d'un retard de croissance doit toujours commencer par le traitement de la cause lorsqu'il est possible. C'est souvent le cas des retards de croissance secondaires à une maladie chronique, une atteinte endocrinienne ou une carence psycho-affective.En revanche, un traitement étiologique des retards de croissance constitutionnels est exceptionnellement possible. La disponibilité de l'hormone de croissance biosynthétique a ouvert de nouvelles perspectives thérapeutiques. Le premier bénéfice a été de pouvoir donner une quantité suffisante d'hormone de croissance à tous les enfants présentant un déficit somatotrope. Mais l'hormone de croissance peut-elle aussi faire grandir des enfants ne présentant pas de déficit ? Une réponse partielle est apportée par les essais thérapeutiques dans le syndrome de Turner, qui montre une amélioration du pronostic de la taille définitive. L'association de petites doses d'hormones sexuelles améliorerait encore ce pronostic. D'autres essais de traitement par l'hormone de croissance ont été appliqués dans les retards de croissance intra-utérins. Quant au retard simple de la puberté d'évolution, spontanément favorable, il ne nécessite aucun traitement. Cependant, le contexte psychologique peut conduire à traiter les garçons de plus de 15 ans par de faibles doses d'androgènes ou des gonadotrophines chorioniques pour stimuler le démarrage pubertaire.
