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La violation du cessez-le-feu

«Je veux assurer toutes les Algériennes et les Algériens de ma détermination à continuer d'agir dans la seule perspective des intérêts supérieurs de la nation et, dans ce cadre, de ma disponibilité à associer à la gestion publique toutes les forces vives de la nation », a indiqué Abdelaziz Bouteflika dans un discours prononcé dimanche dernier à l'occasion de son investiture pour un troisième mandat présidentiel.

La violation du cessez-le-feu
Un discours qui s'avère ancré dans une vision politique particulièrement teintée laquelle doit être appréhendée de manière critique. En le domaine, le lien entre le discours et la pratique peut paraître paradoxal si l'on saisit mieux la portée de l'engagement national. L'intérêt national ; une nation et plusieurs discours selon le gré de la conjoncture. Ce qui est en jeu, ce sont plutôt les ambitions de conserver un capital matériel et symbolique (le rang et la puissance).

Dans cette optique, ses relations avec les Etats voisins demeurent sous un angle purement hégémonique (au sens instrumental du mot). C'est ce qui découle du nouveau discours présidentiel explicatif permettant de mettre en récit le présent et de gérer le sens de ce dernier. Encore de la prose. Dès lors, quelle explication donner au déplacement des 1.400 personnes dans une zone située entre le dispositif de défense et les territoires algérien et mauritanien? C'est tout simplement une violation du cessez-le-feu conclu en l'an 1991. En la question, le Maroc a interpellé les Nations unies pour assumer leurs responsabilités et à prendre les mesures nécessaires qui s'imposent en la circonstance. L'absence d'un successeur à Jullian Harston à la tête de la Minurso a été profitable puisque l'intérimaire n'a pas su assurer. Son attitude prête même à confusion.
En tout état de cause, des 1400 déplacés, l'on retiendra que quelques dizaines d'étrangers abreuvés de propagande d'idéologie gazéifiée servant de bouclier humain, le reste étant des algéropolisariens.

Et le tout, encadré par des soldats du DRS. Un écran de fumée pour faire de la diversion à l'heure des présidentielles qui précède la confirmation d'une situation de non rupture avec les pratiques d'actes d'agression. Des coups de feu ont été tirés. En conséquence, des mesures doivent être prises pour sanctionner l'Etat agresseur sachant que l'agression a été constatée. L'article 16 de la Charte prévoit que le Conseil de sécurité des Nations unies peut recommander des sanctions militaires contre l'agresseur. Mais il existe un processus en cours… Pas de déviation à moyen terme. Pourtant, ce qui surprend plus d'un médiateur dans ce différend et des membres de l'organisation onusienne, ce sont les moyens mis à la disposition des algéroplisariens, lesquels définissent à la fois la survie du régime algérien et la structure du jeu diplomatique.

Celui-ci démontre que des questions peuvent être sorties du jeu politique interne pour être élevées au rang d'enjeux expansionnistes prioritaires. D'où un risque d'escalade qui pourrait porter ombrage à la sécurité régionale et partant internationale. De ce constat, l'efficacité de la lutte contre le terrorisme devrait reposer aujourd'hui sur la conviction qu'il faut empêcher que des territoires mal ou peu gouvernés ne deviennent des sanctuaires pour les terroristes.
Et c'est le cas particulièrement pour le no man's land où sévissent les rejetons d'Al Mouradia. Pour l'heure, l'on ne peut que constater la réalité d'une conception faisant fi du droit international et de ce qu'elle recouvre très exactement. Partant de ce constat, la conflictualité prédominant dans l'agenda présidentiel algérien ne risque pas de diminuer. Car pour reprendre une antienne de l'époque : les démocraties ne se font pas la guerre.

Faut-il pour cela que l'élite décisionnaire d'Alger introduise dans sa pratique quotidienne les méthodes démocratiques. Que nenni ! Le déroulement des dernières élections présidentielles en est une preuve et ce, après que les décideurs aient «commis» un changement de la constitution. Soit, il n'est nullement question d'aborder l'ensemble des développements en Algérie depuis 1999. C'est pourquoi, il est essentiel de se focaliser sur la question très spécifique de la manière dont le Conseil de sécurité va interpréter les pouvoirs que la Charte lui a conférés dans le domaine du maintien de la paix et de la sécurité internationales et dont il est reconnu qu'il en est le principal responsable.

L'ingérence flagrante

Se servir de quelques dizaines de personnes ayant adhéré à des ONG et couper les barbelés pour entrer au Maroc, tel est le dernier acte des algéropolisariens. Même les coups de feu tirés n'ont pu perturber le sommeil serein des serpents dont le venin est plus mortel que les mines. Sous cet angle, on pourrait affirmer que les hérauts de la sécurité humaine ont failli à leur mission.

A la prochaine agression, toute réaction qui risque d'en découler sera considérée comme étant un principe de défense quant à l'ingérence dans les affaires intérieures, celle-ci demeurant pour tous les Etats un principe fondamental de l'ordre international. Ce qui n'est pas contraire à la position de la majorité des pays signataires de la Charte des Nations Unies.
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