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«La Cigogne volubile» s'envole à Meknès

Décidément l'Institut français de Meknès sait prendre les choses à leurs origines. Après le Festival du film d'animation et ses ateliers et formations orientés vers le jeune public, c'est au tour du livre d'être fêté. Ainsi les enfants âgés de 7 à 12 ans auront leur premier Salon international des livres et de l'édition jeunesse au Maroc.

«La Cigogne volubile» s'envole à Meknès
Leurs parents seront également de la partie et pourront profiter des expositions et des activités proposées dans le cadre de l'événement qui se tiendra du 9 au 11 avril à l'institut.
«La Cigogne volubile», c'est l'intitulé «ludique» et bien significatif que les organisateurs ont choisi pour ce premier printemps des livres jeunesse.
D'après Marie Annick Duhard, directrice de l'Institut français de Meknès, l'événement aspire essentiellement à donner le goût de lire aux enfants dès leur plus jeune âge.

«Nous avons une conviction, partagée, que celui qui lit jeune lira plus tard. C'est pourquoi il est indispensable de proposer des ouvrages de qualité aux enfants…», nous explique, le verbe enthousiaste, la responsable. Conscients de la taille du fossé qui sépare de plus en plus les jeunes et moins jeunes du livre, les initiateurs de la Cigogne volubile essayent ainsi de les réconcilier avec la lecture. D'autant plus que la situation est aggravée par l'avènement en masse d'Internet mais surtout des chaînes satellitaires. Ceci tout en contribuant au développement éditorial et économique de l'édition jeunesse au Maroc. Car, en plus d'être un espace de découverte et de rencontre pour les jeunes visiteurs, le salon sera également une occasion pour auteurs, éditeurs et distributeurs de lier contact et de conclure des partenariats.

Ainsi le printemps du livre jeunesse accueillera des auteurs, des illustrateurs marocains mais aussi français. Les enfants et leurs parents pourront rencontrer des écrivains et des créateurs venant de l'autre rive de la Méditerranée comme Pierre Bottero, Elisabeth Brami, Stéphane Daniel, Alexis Ferrier, Emile Bravo et Thierry Dedieu. Côté édition, le salon verra la participation de plusieurs maisons connues tels le «Seuil Jeunesse», «Didier Jeunesse», «MeMo», «Rageot Editions» et «Le Sablier». La Maroc sera représenté de son côté par les auteurs et illustrateurs Ouadia Bennis, Mohammed Krich, Sonia Ouajjou, Abdellatif et Jocelyne Lâabi, Habib Mazini, la conteuse Halima Hamdane et les éditeurs «Marsam», «Nouiga», «Yomad» et «Yanbow Al Kitab».

Le public pourra ainsi découvrir une belle sélection des meilleurs livres récemment publiés qu'ils soient en français ou bilingue (français-arabe). Ceci dans un espace d'exposition aménagé à la librairie sur une surface de 400 m². « Dans la librairie on consultera des livres, on pourra les acheter, les faire dédicacer et échanger des idées avec les trente auteurs, illustrateurs et éditeurs français et marocains présents. Le public pourra selon un programme pré-établi, les écouter et leur poser des questions autour d'« un thé à la menthe… », explique la directrice, fière de l'aspect convivial de l'événement.

Au programme également une journée de formation pour les professions liées au livre jeunesse et des conférences multiples sur les métiers du livre. «Nous avons en outre réservé un espace «Le Diwan» pour que les professionnels puissent se rencontrer, faire connaissance et signer des contrats. Les jeunes auteurs et illustrateurs qui souhaiteraient se faire connaître du public sont aussi les bienvenus et nous mettons un espace à leur disposition «L'Agora»», rajoute Marie Anick Duhard.

Elle évoque un troisième volet intitulé «Le nid de la cigogne» qui accueillera 3.000 élèves issus des cours de langue de l'Institut français, de l'école Jean-Jacques Rousseau et des écoles privées et publiques de Meknès.
Ces derniers présenteront leurs «œuvres» qu'ils ont pu produire durant cinq mois lors de différents ateliers tenus autour d'ouvrages de six auteurs et illustrateurs. Des expositions, des projections en soirée et en journée, des ateliers pour les enfants et des conférences pour les parents sont également au menu de cette première édition bien prometteuse.
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Questions à:Marie Anick Duhard, directrice de l'Institut français de Meknès, «Celui qui lit jeune, lira plus tard».

«L'Institut français de Meknès a la réputation d'avoir le meilleur secteur jeunesse des médiathèques du réseau culturel français au Maroc»

Comment est née l'idée d'un tel salon ?

L'idée de La Cigogne Volubile est née d'un double constat : d'une part, les classes moyennes qui se développent au Maroc ont une préoccupation majeure qu'est l'éducation, la formation de leurs enfants, d'autre part, il n'y a pas de salon spécialisé pour les livres et l'édition pour la jeunesse au Maroc, pas plus qu'au Maghreb, ou en Afrique. L'idée a pu se développer grâce à une conjonction d'éléments convergents.
L'Institut français de Meknès a la réputation d'avoir le meilleur secteur jeunesse des médiathèques du réseau culturel français au Maroc, la direction régionale du ministère de la Culture de Meknès-Tafilalet s'est tout de suite déclarée partante, le Bureau du Livre de l'ambassade de France a joué dès les premières heures un rôle fondamental et nous a notamment permis d'obtenir très vite la participation d'auteurs et illustrateurs français renommés et de grand talent en nous adjoignant un commissaire français. Enfin, la profession au Maroc : les éditeurs jeunesse (Marsam, Nouïga, Yomad, Yanbow al Kitab), La Librairie des Ecoles, le DLP/DSL, et les diffuseurs au Maroc des principaux éditeurs francais pour la jeunesse La Librairie Nationale et Sochepress ont tout de suite adhéré au projet que nous préparons maintenant de concert.

C'est quoi la particularité de l'évènement Salon par rapport aux deux autres salons phares, à savoir celui de Casablanca et celui de Tanger ?

La Cigogne Volubile est un salon dédié uniquement au livre et à l'édition pour la jeunesse. Nous nous adressons aux enfants de 7 à 12 ans, mais bien sûr nous attendons leur famille et leurs petits et grand-frères et sœurs.

Croyez-vous qu'un tel événement peut changer l'attitude du jeune public envers le livre et la lecture surtout avec la grande concurrence d'Internet et du satellite ?

Il n'est pas nécessaire d'être sûr de réussir pour essayer. Nous avons une conviction, partagée, que celui qui lit jeune, lira plus tard. C'est pourquoi il est indispensable de proposer des ouvrages de qualité aux enfants. J'ajouterai qu'Internet n'est pas concurrent du livre. Internet conduit aussi à lire et à être curieux du monde. Un enfant pourra d'autant mieux naviguer dans ce monde virtuel que son assise critique et culturelle sera structurée. La lecture et les manifestations culturelles en général participent de cette formation.
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