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Littérature sénégalaise, une tradition populaire et un sens de révolte

Rendez-vous annuel désormais confirmé, le Salon international de l'édition et du livre (SIEL) a été créé en 1987 conformément aux recommandations adoptées par le colloque national organisé autour de «La culture marocaine» à Taroudant en 1986, et suite à la lettre d'orientation adressée par feu Sa Majesté Hassan II à ce colloque.

Littérature sénégalaise, une tradition populaire et un sens de révolte
Que la République du Sénégal soit l'invité d'honneur de cette 15e édition, n'est certes pas un hasard, elle est l'une des plus étincelantes de l'Afrique et de l'Afrique de l'Ouest plus exactement. Souvent liée à la personnalité exceptionnelle du chantre de la négritude, Léopold Sédar Senghor, la littérature sénégalaise a, universellement, gagné ses lettres de noblesse. Etant, sans nul doute, l'activité culturelle la plus brillante en Sénégal, l'art des belles-lettres s'est verdoyé avec des plumes aussi proverbiaux que Aminata Sow Fall, Cheikh Hamidou Kane ou encore Ken Bugul… Ces «classiques» sont actuellement lus et soigneusement étudiés dans tous les établissements scolaires des quatre coins du globe. Il s'avère que la littérature négro-africaine est née pour manifester la révolte. C'est ainsi qu'une première génération d'écrivains a focalisé effort et intérêt sur la peinture de la société sénégalaise. De sorte que la littérature sénégalaise, comme l'histoire du pays, est celle des influences africaines, arabes et européennes, mélangées au désir de progrès et la nostalgie mêlés à la tradition populaire. Très vivante et productive, c'est l'une des plus importantes de l'Afrique francophone.

De même que la revendication politique est intimement liée à la revendication culturelle, la nécessité d'une révolte est liée à l'aspiration d'une redécouverte de la tradition, de façon que ces deux notions, révolte et tradition, sont déterminantes pour la naissance et l'évolution de la littérature francophone du Sénégal, et que les points de convergence puis de divergence de ces deux concepts, leurs incidences dans la mentalité et les œuvres des écrivains de ce pays, constituent un lieu intéressant par où pénètre cette littérature expressive d'une grande nation. À partir de 1976, l'émergence des femmes écrivaines introduit plus d'ouverture et de diversité. Les femmes écrivaines, de ce pays, sont particulièrement actives, voire incisives. Avec d'abord Mariama Bâ qui décrit avec une grande sensibilité la société polygame dans «Une si longue lettre» sorti en 1980. Grâce également à Aminata Sow Fall dans « la Grève des Bàttu » en 1986. Plus récemment, Fatou Diome a rencontré le succès avec Le Ventre de l'Atlantique en 2004.

Un roman qui met en scène, souvent avec humour, les rêves d'évasion des jeunes Sénégalais. S'il est judicieux d'applaudir ces efforts déployés et cette énergie de créativité des femmes et des hommes du Sénégal, il est capital de mettre à l'esprit ses paroles d'Abdoulaye Wade, le président sénégalais, «Il ne faut pas que l'Afrique se cantonne uniquement dans la production littéraire.
Il y a pour les dirigeants africains un impératif, celui de connaître les règles du jeu du Nouvel ordre mondial pour ne pas rester éternellement marginalisés».
Selon lui, miser sur le développement de la propriété intellectuelle est l'une des clés pour se faire une place de choix. C'est exactement ce que tente de confirmer le SIEL qui est devenu, au fil des années, un événement international pour des auteurs et intellectuels de diverses tendances pour fêter, dans la convivialité, la diversité culturelle du patrimoine mondial.
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Senghor, le fidèle fils

Léopold-Sédar Senghor est né le 9 octobre 1906 à Joal, petite ville côtière du Sénégal. Issu d'une famille aisée, il a une enfance sans problème. Bachelier en 1928, il poursuit ses études à Paris. C'est l'époque où il rencontre Damas et Césaire avec lesquels il établit les fondements de la négritude. Premier agrégé africain de l'université, Senghor est avant la guerre de 39-45 un professeur de Lettres. Il prend part à la campagne de France et fut prisonnier en 1940. En 1945, il est élu député du Sénégal et publie son premier recueil Chants d'ombre. Il est ensuite élu en 1955 secrétaires d'Etat à la présidence du conseil avant de devenir en 1960 le premier Président de la République du Sénégal. Il le restera jusqu'en 1980. Docteur honoris causa de nombreuses universités, membre de l'Institut de France, le 2 juin 1983 il est élu à l'Académie française.

Père fondateur de la francophonie, Léopold Sédar Senghor est décédé le 20 décembre 2001 chez-lui à Verson où il s'était retiré avec sa femme après avoir quitté le pouvoir à 74 ans, à la fin de l'année 1980. La littérature sénégalaise est dominée par les écrits de Léopold Sédar Senghor, ardent défenseur du concept de négritude, premier président de la République du Sénégal, qui sut allier la fonction publique à une carrière d'écrivain fécond. Ses poèmes, Chants d'ombre en 1945, Hosties noires en 1948, Éthiopiques en 1956, Nocturnes en 1961 ont établi sa renommée. Tout autant que ses puissants essais : Anthologie de la nouvelle poésie nègre et malgache de langue française, 1948, ou encore Nations et voies africaines du socialisme, 1961-1964, Liberté I à V, entre 1964 et 1993.
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