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Le Moussem de Moulay Abdellah Amghar au rendez-vous

La région des Doukkala abritera, du 17 au 24 juillet 2009, le moussem de Moulay Abdellah Amghar, qui est le plus grand rendez-vous religieux et spirituel initié depuis une centaine d'années par les tribus des Doukkala.

Le Moussem de Moulay Abdellah Amghar au rendez-vous
Plus de 350.000 visiteurs notamment des agriculteurs, des Marocains résidant à l'étranger, des natifs de la province, mais également des étrangers sont attendus à ce moussem qui correspond à la fin de la saison agricole. Le moussem de Moulay Abdellah Amghar est donc considéré comme étant l'une des manifestations religieuses et culturelles les plus attrayantes et les plus riches du Royaume du Maroc. Ce moussem est célébré par les tribus des Doukkala à la mémoire du saint Moulay Abdellah Amghar dans la commune rurale de Moulay Abdellah (10 km au sud-ouest d'El Jadida et 5 km au nord-ouest de la station balnéaire de Sidi Bouzid). Il se tient plus précisément dans un site historique qui était connu jadis sous le nom de Tit Nafetar, abrégé en Tit (vocable berbère arabisé qui a pris le nom de Aïn Al Fitr). Selon les descendants de Moulay Abdellah Amghar, l'origine de cette appellation revient à l'existence d'une source où le cheikh Ismaïl Ibn Saïd, surnommé Ibn Amghar, fut le premier des Amghariyines à y faire ses ablutions et à y boire de l'eau. Après cela, le lieu fut surnommé Ribate Tit Nafetar (Ribate Tit). Le moussem de Moulay Abdellah Amghar est donc une tradition ancestrale pour rendre hommage à la mémoire de ce grand érudit et vaillant moujahid qui avait marqué l'histoire de la région des Doukkala.

Compte tenu de la mémoire de cet homme qui avait livré de longues batailles contre les envahisseurs portugais, Moulay Abdellah Amghar était le guide spirituel qui mobilisait les troupes et prenait même part aux nombreuses batailles qui ont mené une résistance farouche face aux occupants qui ont envahi les lieux au début du XVIe siècle. Au temps du protectorat français, ce moussem a suscité la colère de l'Administration coloniale lorsque sa célébration commença à revêtir un caractère revendicatif contre le protectorat. De nos jours, le moussem de Moulay Abdellah est une occasion où toute une population laborieuse goûte pour un moment les joies des vacances, des distractions et de la détente. «Fantasia», chasse au faucon, arts culinaires, soirées musicales et folkloriques….plaisir de festoyer sous la tente, telles sont les activités marquant ce moussem.
Ainsi, ses festivités sont très variées et se diversifient entre des activités religieuses au sein du marabout et de sa mosquée et des activités patrimoniales et folkloriques dans les différents espaces du moussem. Cette manifestation se caractérise par son aspect non-stop. Si la journée est consacrée à la fantasia et à la chasse au faucon, la nuit connaît l'organisation de soirées artistiques populaires en plus de l'art du Halka dans l'espace Mahrak.

Outre le volet religieux et artistique, une attention particulière a été donnée depuis quelques années à l'art de "Tbaourida" (Fantasia). Ce moussem est un espace de transmission de cet art noble. Il encourage les jeunes à le pratiquer et à assurer sa pérennité. C'est pourquoi la renommée de Moulay Abdellah Amghar a dépassé les frontières des Doukkala et même celles du Royaume. Le moussem de Moulay Abdellah est donc mentionné dans les guides et les chaînes satellitaires étrangères comme un spectacle de choix pour les touristes du monde entier. Cet événement populaire mérite d'être préservé et développé pour le maintien de sa culture vivante et pour permettre ainsi aux populations de différentes nationalités de se rencontrer et de s'épanouir dans un environnement de partage, d'enrichissement et de paix. Car le legs doukkali constitue l'un des affluents de
la culture marocaine, voire le miroir des coutumes et traditions des habitants
des régions des Doukkala, Abda, Chaouia ... La musique fait aussi partie de ce
patrimoine. C'est pourquoi il ne faut pas oublier qu'elle est porteuse de valeurs artistiques intimement liées à la poésie populaire, au chant et à la danse qui constituent une expression du génie créatif de la "Aïta" et une alliance millénaire entre la magie du son et le raffinement du verbe.
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Les couacs de l'édition 2008

Notons que l'édition 2008 du moussem de Moulay Abdellah Amghar a connu beaucoup de défaillances sur tous les plans, ce qui n'assure guère la continuité de la tradition et ne rappelle plus les épopées des grands hommes du pays qui ont marqué l'histoire du Maroc par leurs empreintes.
Et ce, surtout du côté de l'animation qui a nui à la renommée de ce grand rassemblement populaire même si le budget alloué à cette rubrique a été tellement gonflé pour des raisons… Il faut aussi signaler que c'est inadmissible de voir cette commune rester dans un état très primitif au temps où elle est censée réaliser toutes les attentes de ses habitants et de ses visiteurs. Chaque année, le nombre des visiteurs du moussem dépasse les 350.000. Or, tout est laissé au hasard. Ainsi, la sécurité optimale n'a guère été garantie malgré les grands efforts déployés par la Gendarmerie et les Forces auxiliaires. Pis encore, pour tous ces visiteurs, il n'y a que 4 piteuses toilettes. Pourquoi donc cette localité, qui est l'une des plus riches communes du Maroc, ne renforce-t-elle pas le volet de la sécurité en faisant appel pendant le moussem à une société privée spécialisée en sécurité ? Pourquoi ne pas doter le moussem en toilettes mobiles payantes ?
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