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Exit l'amalgame entre dyslexie et échec scolaire

Parler de dyslexie à certains enseignants de l'école primaire, c'est comme parler de formula 1 à des paysans ouzbeks. Pourtant, ce trouble du langage est loin d'être un barbarisme.

Exit l'amalgame entre dyslexie et échec scolaire
Pathologie linguistique par excellence, la dyslexie qui se caractérise par des inversions, omissions ou ajouts au niveau des phonèmes, est systématiquement assimilée à un manque d'intelligence par beaucoup d'enseignants. Or, c'est scientifiquement incorrect. «Les dyslexiques sont le plus souvent, des enfants intelligents et très éveillés», lance d'emblée l'orthophoniste Nawal Berrada. Et d'ajouter : «Que ce soit au niveau de l'écriture ou de la lecture, les dyslexiques inversent des mots ou en rajoutent des phonèmes inexistants ou alors en omettent. De même, cette difficulté linguistique concerne souvent quelques lettres de l'alphabet. Les confusions existent, dans la majorité des cas, entre certaines lettres de formes voisines ou proches phonétiquement comme le «n» et le «m», le «v» et le «f», ou le «b» et le «p». D'où l'importance de voir un orthophoniste».
Décidément, les difficultés en lecture et en orthographe représentent l'expression la plus fréquente des déboires scolaires et peuvent se manifester dès le début du cours préparatoire. La dyslexie est une maladie qui rend l'enfant incapable malgré son expérience de la classe traditionnelle d'acquérir les techniques du langage qui lui permettraient d'apprendre à lire, à écrire, à s'exprimer oralement.

Ce constat est derrière les déboires de beaucoup d'enfants qui échouent malgré eux. Puisque l'enfant ne souffre d'aucun déficit mental, auditif ou visuel. Cependant, le dépistage de cette pathologie linguistique doit être précoce. Dès la vue des premiers symptômes, les parents doivent se diriger vers le spécialiste, car la rééducation orthophonique s'impose. Un premier examen orthophonique à cet âge devrait mettre en évidence la déformation persistante des mots, des phrases mal construites ou l'incapacité de retenir des phrases. Trop souvent, la dyslexie est découverte lors du bilan d'un échec scolaire déjà installé ou d'une dysorthographie. Généralement, c'est au début de la deuxième année scolaire que le dépistage est le plus sûr car tout enfant, à ses débuts en lecture, peut présenter les symptômes apparents de la dyslexie et faire des inversions. Ces difficultés normales ne deviennent pathologiques que lorsqu'elles persistent au-delà de la première année. Ce qui pousse le commun des spécialistes du langage à dire que la dyslexie entre dans le cadre global des "troubles spécifiques du développement" observés chez l'enfant surtout. Par ailleurs, il importe avant de parler de dyslexie d'éliminer les difficultés de lecture dues à un déficit auditif.

Car probablement, l'enfant n'est pas dyslexique, mais souffre d'autres troubles qui perturbent sa scolarité. En effet, il existe ce que l'on appelle l'hypoacousie, c'est-à-dire que le langage oral est perturbé dans son ensemble avec confusion de phonèmes et non pas seulement à la lecture. De même, il est également probable que l'enfant soit atteint d'amblyopie qui est un trouble de la vision ou alors d'un autre trouble linguistique comme le bilinguisme. Néanmoins, la dyslexie est caractérisée par des erreurs, soit dans l'enchaînement des graphies, soit dans la transcription graphique des phonèmes. La dyslexie atteint 5 à 10% des enfants d'âge scolaire. Un dépistage et une rééducation doivent permettre une réinsertion de l'enfant dans une scolarité normale. Mais quand la dyslexie persiste au-delà de l'âge normal d'apprentissage de la parole et que l'installation du langage est retardée. Il ne faudra pas pour autant lâcher prise. Beaucoup de «vieux» dyslexiques s'en soignent avec la volonté et surtout avec la compréhension de l'entourage, y compris celle des enseignants.

Car après tout, il faudra comprendre que dyslexie et déficit mental ne font pas la paire. Quant aux adolescents à la prononciation des mots qui fait encore défaut, la tâche revient dans ce cas-là au pédopsychiatre qui mettra l'ado en confiance. C'est la meilleure façon d'aider l'orthophoniste à parfaire ses résultats. Pour ce qui est des principes de la rééducation, beaucoup d'orthophonistes comptent davantage sur la collaboration des parents. Aussi, une pédagogie spécifique tient-elle compte de l'incapacité du dyslexique à prendre des notes écrites et privilégier l'utilisation du manuel, à réaliser un plan écrit du travail et à tenir compte de la difficulté d'abstraction corrigée par des exercices en équipe sur un thème donné exploité par des textes de lecture, dictée, récitations, repris en travaux manuels. Une telle pédagogie nécessite des classes particulières comportant un petit nombre d'enfants. En définitive, les théories explicatives de la dyslexie sont nombreuses. De même, la majorité des auteurs s'accordent à réserver le terme de “dyslexie“ à la difficulté de l'acquisition de la lecture et de l'orthographe en l'absence de déficit intellectuel et de perturbations affectives. C'est le contraste entre l'échec en lecture et en orthographe et l'intégrité sensorielle et intellectuelle (bonnes aptitudes en arithmétique et mathématiques par exemple) chez un enfant qui est l'élément fondamental du diagnostic.
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Autres difficultés scolaires

Mises à part la dyslexie et autres pathologies linguistiques, derrière l'échec scolaire se cachent d'autres troubles qu'il ne faut assurément pas minimiser. Parmi ces difficultés, il y a en tête du peloton la myopie et ses semblables. Pour ce faire, il faudra surveiller la vision de l'enfant et s'assurer que celle-ci est bonne. Il suffit de surveiller si le chérubin s'approche beaucoup de son cahier. De plus, il se peut que ce dernier soit asymétrique, ce petit ennui met également la performance scolaire en jeu. Dans ce cas-là, l'élément le plus révélateur c'est que l'enfant est brillant à l'oral mais pas à l'écrit.
Par ailleurs, il existe aussi les enfants hyperactifs et très agités, ceux-ci ne peuvent pas “se tenir à carreaux“ plus qu'un quart d'heure et doivent être pris en charge par un spécialiste de la posturologie (étude des mécanismes relatifs aux mouvements d'une personne).
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