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Intensification de la lutte contre le sida

Le 1er cours national sur la gestion de programmes de lutte contre le sida vient de prendre fin, la semaine dernière, par une remise de prix.

Intensification de la lutte contre le sida
Ce cours, un des premiers du genre, organisé sous forme de sessions depuis le 23 mars jusqu'au 22 mai, a été organisé dans le cadre de la mise en œuvre du Plan stratégique national de lutte contre le sida 2007-2011 par l'Institut national d'administration sanitaire (INAS) et la Direction de l'épidémiologie et de lutte contre les maladies (DELM), avec l'appui du Fonds mondial de lutte contre le sida, l'ONUSIDA et l'Institut de recherche pour le développement (France). ''Malgré les avancées que le Maroc a pu enregistrer en matières de prévention, de dépistage et de prise en charge des personnes vivant avec le VIH, la vigilance reste de mise", déclare Abderrahmane Maaroufi, directeur de l'INAS. ''L'organisation de cette formation participe de notre vision de faire de notre centre un opérateur essentiel de formation et d'expertise dans la lutte contre cette pandémie et de notre engagement d'accompagner la politique sanitaire exprimée au plus haut niveau», a-t-il ajouté.

Cette formation s'adressait, somme toute, à tous les acteurs sociaux et gouvernementaux qui ont fait de la lutte contre le sida une de leurs priorités. Son but: renforcer les compétences des intervenants en matière de la gestion des programmes et l'élaboration de projets relatifs à la lutte et la prévention du VIH/sida par une approche éthique et pragmatique en vue d'assurer une meilleure efficacité des actions et leur pérennisation. Car il a été constaté aux niveaux international et national que les programmes de lutte contre le sida péchaient bien souvent par la faiblesse des capacités en matière de gestion des programmes. D'où une intensification de cette lutte par une décentralisation de la planification desdits programmes au niveau de 9 régions prioritaires et le renforcement des capacités des acteurs locaux et des comités régionaux intersectoriels de lutte contre le sida.

La mobilisation des différents organismes partenaires du ministère de la Santé, les départements gouvernementaux et non gouvernementaux ainsi que les Comités régionaux de lutte contre le sida (CRILS) ont permis de redoubler d'efforts sur le terrain, d'assurer une prévention optimale et de constituer un canal d'information efficace auprès de la population. Une information que Saïd Youssouf, représentant de l'OMS au Maroc, veut «claire et sans ambiguïté». Quand on voit la courbe exponentielle du sida, il ne faut pas tergiverser, renchérit-il. Ce sont des relations sexuelles entre les gens dont il s'agit. On doit adopter un langage simple et efficace qui pousse à prendre conscience du danger du VIH. Des services de prévention, de dépistage de l'infection VIH/sida, le traitement et les soins, la prise en charge des IST font partie de la série des mesures qu'accompagne cette formation dispensée par l'INAS.

Ces cours auront permis de former une nouvelle génération de gestionnaires afin de pérenniser les actions de lutte contre le sida et d'introduire une culture pragmatique susceptible d'enclencher un processus de changement auprès des populations car selon les termes du représentant de l'OMS, «l'information a ceci de positif, c'est qu'une fois partagée, elle se multiplie». D'autres sessions de formation devraient suivre dans le cadre du PSN (Plan stratégique national) et contribuer, in fine, à réduire l'incidence et la mortalité liées au VIH devenues une des préoccupations majeures de notre société.
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Projet de formation

Au cours de cette formation, chaque participant a été amené à créer un projet de lutte contre le sida qui, devra en fonction de sa pertinence, être mis en place et soutenu par un bailleur de fonds. L'un de ces projets «''Prostitution universitaire'' et sida», défendu par Fouzia El Ouafi, bénévole auprès du Croissant-Rouge marocain, est intéressant à plus d'un titre. Il se focalise sur un problème rarement soulevé: celui de la prostitution périodique et non assumée des étudiants, filles et garçons confondus, en particulier dans la région Souss-Mass Draâ. La prostitution s'explique, dans ce cas de figure, par des raisons socio-économiques et géographiques. Les étudiants, au nombre de 40.000, qui poursuivent leurs études à Agadir, arrivent des villages et des communes avoisinants. Par ''obligation, par ignorance ou par mimétisme, ils reproduisent des comportements à risques extrêmement graves'' pour leur santé et en faveur de la propagation du virus du sida. La prévention et la sensibilisation de cette population prend donc tout son sens à travers un cadre formel et un travail plus pointu des outils de gestion dispensés par la formation.
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