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Un deuxième procès pour De Villepin

Un deuxième procès pour De Villepin
Dominique de Villepin s'était posé en «alternative au sein de la majorité» dans la perspective de l'élection présidentielle de 2012
Le parquet de Paris a décidé vendredi de faire appel du jugement de l'affaire Clearstream et de provoquer un deuxième procès de Dominique de Villepin, l'ancien Premier ministre français blanchi la veille et engagé dans un duel politico-judiciaire avec le président Nicolas Sarkozy.
«Le tribunal n'a pas tiré toutes les conséquences de ce qu'il a entendu et il reste encore une part de vérité à faire émerger. Tout n'a pas été dit dans cette affaire», a déclaré le procureur de Paris Jean-Claude Marin à la radio Europe 1. «De manière un peu surprenante, le jugement ne condamne pas Dominique de Villepin. (...) J'ai décidé d'interjeter appel de cette décision», a-t-il poursuivi, estimant qu'un nouveau procès pourrait se tenir «fin 2010 ou début 2011».
Dominique de Villepin a été relaxé jeudi dans cette affaire Clearstream, une vaste machination politique fondée sur des falsifications de listings bancaires qui aurait eu pour but de discréditer Nicolas Sarkozy, dans la course à la présidence française, avant son élection en 2007.

Peu après le jugement, une défaite personnelle pour Nicolas Sarkozy dont l'avocat siégeait au banc des victimes dans ce procès, le président français avait «pris acte» de la relaxe de son rival et signifié qu'il ne souhaitait pas d'appel.
C'est pourquoi la décision du procureur Jean-Claude Marin sonne comme une surprise. En France, le parquet est sous l'autorité du ministre de la Justice.
Dominique de Villepin a immédiatement dénoncé vendredi une «décision de nature politique» montrant qu'»un homme, le président de la République Nicolas Sarkozy» a choisi de «persévérer dans son acharnement, dans sa haine».
Un ton tranchant avec la sobriété solennelle de la veille, où, après sa relaxe, Dominique de Villepin s'était posé en «alternative au sein de la majorité» dans la perspective de l'élection présidentielle de 2012.
Mais plus que la victoire de l'ex-Premier ministre, la presse française soulignait vendredi le «revers», le «camouflet» ou le «coup de semonce» adressé à Nicolas Sarkozy, qui a vu s'accumuler ces derniers mois polémiques et déconvenues politiques.

«La série noire continue pour Nicolas Sarkozy (...) Malmené par les sondages, malheureux dans ses résultats, il se trouve embarrassé d'un rival à droite», résumait Libération (gauche).
Dominique de Villepin, crédité par les sondages d'environ 8% dans un premier tour de présidentielle, pourrait fragiliser le président sortant en éparpillant les voix à droite. Mais il devra auparavant affronter à nouveau les juges, avec ses quatre co-inculpés, dont l'ex-dirigeant d'EADS Jean-Louis Gergorin, considéré comme le «cerveau» de la machination et le mathématicien Imad Lahoud, tous deux condamnés jeudi.
L'affaire Clearstream avait débuté en 2004, quand des listings bancaires provenant de la chambre de compensation luxembourgeoise avaient été falsifiés et transmis à la justice pour faire croire que certaines personnalités, dont Nicolas Sarkozy, détenaient des comptes occultes. Pendant le procès, l'avocat du président avait prêté à M. de Villepin le rôle d'instigateur de cette machination. Le parquet n'avait pas retenu cette thèse mais estimé que l'ancien Premier ministre avait une part de responsabilité dans la manipulation. Il avait requis contre lui 18 mois de prison avec sursis et 45.000 euros d'amende.

Le procès n'avait pas permis de faire émerger une indiscutable vérité dans ce nébuleux dossier et jeudi, le tribunal a affirmé qu'il n'était pas démontré que Dominique de Villepin «ait eu connaissance de la fausseté des listings». «Le tribunal a innocenté Dominique de Villepin, la justice ne l'a pas encore fait», a estimé vendredi le procureur Marin.

Sarkozy satisfait

L'ex-Premier ministre français de droite, M. Dominique de Villepin, a été relaxé jeudi par la justice française et reconnu non-coupable dans l'affaire Clearstream, une décision que le Président français, Nicolas Sarkozy, partie civile dans ce dossier, juge satisfaisante et dont il ne ferait pas appel. «Le jugement me donne satisfaction, même si ne connaissant personnellement aucun des condamnés, ne les ayant jamais rencontrés, je ne nourris à leur endroit aucun ressentiment, et je m'interroge encore sur leurs motivations», affirme M. Sarkozy dans un communiqué de l'Elysée, ajoutant qu'il ne ferait pas appel de la décision du Tribunal correctionnel.

Le Président français affirme s'être constitué partie civile car il voulait que «ces agissements soient portés à la connaissance des Français, qu'ils soient sanctionnés afin que nul n'ait la tentation de se livrer à l'avenir à de telles pratiques qui déshonorent la démocratie».
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