«L'étude du site archéologique de Lixus, qui était à son époque spécialisé dans la sauce de poisson comme l'a été l'Andalousie pour les huiles d'olives, représente un cas pratique pour comprendre la civilisation méditerranéenne. Lixus, qui était d'abord un site marin, était doté d'un port dont les navires y accédaient difficilement à cause de vents difficiles. Ceux qui conduisaient ces bateaux étaient dotés d'une grande expérience dans la navigation», a expliqué Emanuele Papi, professeur à l'Université de Sienna en Italie, lors de la conférence consacrée à la première mission archéologique maroco-italienne à Lixus, qui a débuté le 4 septembre pour prendre fin le 9 octobre. Une opération effectuée en partenariat avec le ministère de la Culture, l'Institut national des sciences de l'archéologie et du patrimoine et l'Université Mohammed V à Rabat.
Selon des historiens anciens, Lixus avait été fondé à la fin de 1er millénaire avant J.-Ch. par des colons phéniciens de Tyr, puis colonisé par les Puniques de Carthage au VIe siècle avant J.-Ch., transformé en colonie par l'empereur Claude au 1er siècle après J.-Ch. Quand le Maroc septentrional allait faire partie de l'empire romain, au XIe siècle ap. J.Ch, la ville est attestée comme capitale du règne d'un descendant des Idrissides.
Pour ce qui est des recherches archéologiques précédentes, Lixus avait été identifié, à la moitié du XXe siècle, par le savant allemand Barth sur la colline de Tchoumich près de Larache. Dans la 2e moitié du XXe siècle, les reconnaissances des diplomates français, Charles Tissot et Henri de la Martinière, avaient identifié les remparts, le port et les vestiges visibles sur le terrain. Les fouillés menées à l'époque du protectorat espagnol avaient mis au jour le quartier des usines de salaison de poissons et un quartier monumental sur l'acropole. Les fouilles, conduites par des missions espagnoles et maroco-espagnoles après l'indépendance, ont fixé le premier établissement au VIIIe siècle av. J.-Ch, identifié une phase d'occupation au IIe et Ier siècles av. J.- Ch., durant les ''règnes maurétaniens indépendants'' et les traces de l'habitat islamique.
Aujourd'hui, les défis de l'étude de ce site historique sont multiples. «D'abord, il existe des difficultés pour reconstruire les traces à partir de sources archéologiques en raison de la superposition de plusieurs civilisations. S'ajoutent à cela d'autres problèmes sur le terrain comme l'abondance de la végétation, qui nous empêche de travailler. Il existe aussi un marabout fréquenté par des femmes et une clôture en ciment, qui risque d'empêcher le bétail de rentrer dans le site pour le débroussailler. Le site est ouvert au public, mais il manque un guide. Dans le passé, il y avait une mosaïque d'un mètre de largeur et de longueur, mais celle-ci a disparu», a ajouté Emanuele Papi. Enfin à souligner que le nouveau programme de la mission archéologique maroco-italienne, débuté en 2010, vise à la reconstruction de l'histoire totale du site à travers le temps, à partir des plus anciennes attestations préhistoriques jusqu' à l'abandon de l'habitat au XVe ap. J.-Ch siècle quand il se déplaça sur le site de Larache près de la mer. La reconstruction est basée sur de nouvelles sources archéologiques créées par l'application et l'expérimentation de nouvelles technologies, telles que les prospections géophysiques, le relevé du terrain avec GPS satellitaire, les relevés des monuments avec ''station totale'', la gestion informatique des données par le système de l'information géographique.
l'identification de l'organisation de la ville sur 5 ha (environ 1/4 de la surface totale), avec des quartiers industriels, thermes, entrepôts, maisons, rues, citernes etc.
Selon des historiens anciens, Lixus avait été fondé à la fin de 1er millénaire avant J.-Ch. par des colons phéniciens de Tyr, puis colonisé par les Puniques de Carthage au VIe siècle avant J.-Ch., transformé en colonie par l'empereur Claude au 1er siècle après J.-Ch. Quand le Maroc septentrional allait faire partie de l'empire romain, au XIe siècle ap. J.Ch, la ville est attestée comme capitale du règne d'un descendant des Idrissides.
Pour ce qui est des recherches archéologiques précédentes, Lixus avait été identifié, à la moitié du XXe siècle, par le savant allemand Barth sur la colline de Tchoumich près de Larache. Dans la 2e moitié du XXe siècle, les reconnaissances des diplomates français, Charles Tissot et Henri de la Martinière, avaient identifié les remparts, le port et les vestiges visibles sur le terrain. Les fouillés menées à l'époque du protectorat espagnol avaient mis au jour le quartier des usines de salaison de poissons et un quartier monumental sur l'acropole. Les fouilles, conduites par des missions espagnoles et maroco-espagnoles après l'indépendance, ont fixé le premier établissement au VIIIe siècle av. J.-Ch, identifié une phase d'occupation au IIe et Ier siècles av. J.- Ch., durant les ''règnes maurétaniens indépendants'' et les traces de l'habitat islamique.
Aujourd'hui, les défis de l'étude de ce site historique sont multiples. «D'abord, il existe des difficultés pour reconstruire les traces à partir de sources archéologiques en raison de la superposition de plusieurs civilisations. S'ajoutent à cela d'autres problèmes sur le terrain comme l'abondance de la végétation, qui nous empêche de travailler. Il existe aussi un marabout fréquenté par des femmes et une clôture en ciment, qui risque d'empêcher le bétail de rentrer dans le site pour le débroussailler. Le site est ouvert au public, mais il manque un guide. Dans le passé, il y avait une mosaïque d'un mètre de largeur et de longueur, mais celle-ci a disparu», a ajouté Emanuele Papi. Enfin à souligner que le nouveau programme de la mission archéologique maroco-italienne, débuté en 2010, vise à la reconstruction de l'histoire totale du site à travers le temps, à partir des plus anciennes attestations préhistoriques jusqu' à l'abandon de l'habitat au XVe ap. J.-Ch siècle quand il se déplaça sur le site de Larache près de la mer. La reconstruction est basée sur de nouvelles sources archéologiques créées par l'application et l'expérimentation de nouvelles technologies, telles que les prospections géophysiques, le relevé du terrain avec GPS satellitaire, les relevés des monuments avec ''station totale'', la gestion informatique des données par le système de l'information géographique.
Techniques de construction
Les résultats de la première mission archéologique maroco-italienne ont permis la reconstruction de la topographie de la colline avec le réseau de voies et la localisation des structures visibles sur le terrain (murs, fours, tombes, etc.), le relevé et l'étude de détail des remparts et des portes avec l'identification des phases de construction, du matériel utilisé, des techniques de construction et des différents chantiers ouverts pour la construction des fortification dès l'époque romaine (IIe siècle ap. J.-Ch.) à travers l'époque tardive (IVe siècle ap. J.-Ch.) jusqu'à l'époque islamique. Autre résultat réalisé,l'identification de l'organisation de la ville sur 5 ha (environ 1/4 de la surface totale), avec des quartiers industriels, thermes, entrepôts, maisons, rues, citernes etc.
