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Un «divertissement» à croquer à pleines dents

Si vous avez envie de passer un petit moment de détente, allez faire un tour dans l'une des salles de cinéma ; Lynx, Ritz, ABC si vous êtes à Casablanca ou au cinéma Roxy si vous vous trouvez à Tanger. A l'affiche, le dernier film de Wael Ihssan « Ramadane Mabrouk Abou Al Alamain Hamouda », avec la star égyptienne Mohamed Hinidi.

Un «divertissement» à croquer à pleines dents
Le choc des cultures du prof et de ses élèves donne lieu à des situations hilarantes.
Fidèle à son registre, ce dernier revient, avec un rôle comique qui frôle la caricature, à savoir celui d'un instituteur pas trop consciencieux, une espèce d'énergumène obsédé par son travail et tourmenté par sa noble mission d'instruire les jeunes de son village et de sauvegarder la langue arabe. Dans l'école où il officie, Ramadan est considéré comme un ogre. Sévère avec ses élèves, il n'épargne pas, non plus, ses supérieurs. Critiquant leur complaisance et leur laisser aller, il ne tolère pas leur esprit corrompu et fustige, leur servitude vis-à-vis des parents des élèves.

Ce Don Quichotte des temps modernes se bat avec toutes ses forces, au point d'en devenir ridicule, pour sauver l'Education et l'Enseignement dans son village. En même temps, à des centaines de kilomètres de son patelin, c'est une autre réalité qui sévit dans ce secteur. Loin des méthodes archaïques adoptées par notre héros, une école moderne prône une stratégie autre et pèche par un excès de tolérance et d'ouverture d'esprit. Résultat, les élèves sont souverains et les instituteurs mal traités voire persécutés par leurs disciples indisciplinés. Les enfants des notables et autres ministres font la loi dans l'irrespect totale des règles de l'établissement.

Excédé par cet état des choses, le ministre de l'Education dont le propre rejeton étudie dans la dite école, décide de transférer son fils, en guise de punition, à l'école où enseigne Ramadan. Le premier contact entre les deux personnes ne se fait pas sans heurt. Mais l'instit refuse de se laisser intimider par le fils du ministre et lui flanque une bonne raclée. Une fois le papa informé de cette action, il récompense Ramadan et l'affecte à l'école de tous les troubles pour y instaurer un peu d'ordre. Le petit fonctionnaire se trouve alors face à une horde de jeunes insurgés qui entrent dans un bras de fer avec leur maître. Et c'est ainsi que commence une cascade d'événements aussi loufoques les uns que les autres.

Le choc des cultures du prof et de ses élèves donne lieu à des situations hilarantes. En plus de son combat pour enseigner la langue arabe à des jeunes plutôt tournés vers l'Occident, Ramadan tente de les empêcher de se laisser séduire par une jeune chanteuse libanaise (Serene Abdel Nour) qui les laisse sans voix. Mais l'inévitable arrive et le petit instit tombe amoureux de la star. Deux mondes antinomiques s'affrontent mais finissent par se rencontrer…
Pendant les 90 minutes que dure le film, Mohamed Hinidi entraîne le spectateur dans l'univers limité, et trop carré, du petit campagnard qui ne vie que pour sa profession. Son physique aidant, le comédien multiplie les procédés pour arracher le sourire au spectateur. Impliqué jusqu'à la moelle dans son rôle, il réussit à nous convaincre par un jeu dynamique. Grâce à son énergie débordante, il parvient à insuffler au personnage toute sa dimension comique. Une énergie qui n'est pas sans rappeler celle des anciens comédiens.
Bon spectacle à tous.

Un cinéma qui séduit toujours

En dépit de tous les problèmes qu'il connaît depuis quelque temps, le cinéma égyptien reste le plus important du monde arabophone. De par son histoire et la richesse de son répertoire, il reste très prisé par le public du monde arabe. Faut-il rappeler que dès 1917, l'Égypte compte quatre-vingts salles. Le premier film entièrement national au niveau de l'équipe, Leila, date de 1927. Au cours des années trente et quarante se développe un genre typiquement égyptien, la comédie musicale, qui va connaître dès le début du parlant, un immense succès populaire dans tout le monde arabe. Des chanteurs et chanteuses deviennent de véritables idoles, grâce au cinéma et à la radio : Oum Kalthoum (6 films entre 1935 et 1947, dont Le Chant de l'espoir d'Ahmed Badrakhan, 1937), Farid el-Atrache (24 films entre 1940 et 1960). Le premier film parlant (La Rose blanche) de Mohamed Karim en 1932, avec le chanteur Abdelwahab, est un film «chantant». Aujourd'hui encore, ce genre continue de faire les beaux jours du cinéma égyptien.
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