Menu
Search
Vendredi 19 Décembre 2025
S'abonner
close
Vendredi 19 Décembre 2025
Menu
Search

«Help, ma femme est agressive !»

Alors que la société marocaine s'engage dans un combat pour lutter contre les violences pratiquées contre les femmes, une autre violence surgisse au sein des couples. Les actrices de cette violence sont des femmes qui frappent, insultent et parfois assassinent leurs maris.

«Help, ma femme est agressive !»
Le Centre d'écoute de l'UAF reçoit constamment les appels de maris violentés.
Le délit exécuté récemment à Fès par une épouse a actualisé le débat sur l'existence de cette violence au sein de la société marocaine et les formes qu'elle prenne. En effet, cette femme a coupé l'organe génital de son mari.
Les chirurgiens du CHU-Hassan II de Fès ont réussi l'opération de le réimplanter. Si les uns s'accordent à dire qu'il s'agit d'un réflexe de protection pour se défendre, d'autres témoins assurent que la violence n'a pas de sexe et qu'elle peut être produite autant par la femme que par l'homme.

«J'ai deux enfants. Au début, ma vie avec ma femme était une partie de bonheur. Tout allait bien jusqu'au jour ou elle a été ''proie d'un avortement''. Au commencement de cette crise, Fatiha refusait toute relation charnelle entre nous. Au fil des jours, notre quotidien est devenu plein d'insultes. Elle m'insultait devant les enfants et elle est consciente que si je reste avec elle, c'est uniquement pour garder un cadre familial pour ces derniers».

Ayoub est donc victime de violences verbale et psychologique de la part de sa femme. Ces deux formes de violences conjugales, caractérisées par des cris et des hurlements, créent un sentiment d'insécurité, de peur et instaurent une profonde détresse psychologique. Ces formes de violences sont, malheureusement, de plus en plus fréquentes, selon Fatima Maghnaoui, vice-présidente de l'Union de l'action féminine (UAF). Le Centre d'écoute de cette association reçoit constamment les appels de maris violentés. Membre d'une association féminine, Fatima explique que la violence conjugale est la copie d'une autre violence tacite.
«Une violence psychologique entraîne une violence physique. Une violence verbale peut produire une ''violence économique'' et vis-versa. La violence est une réaction est non un acte indépendant».

Saïd, Casablancais de 45 ans, explique: ''Sincèrement, le fait que des femmes violentent des hommes existe. C'est juste que maintenant on ose en parler. Il est clair que ces femmes sont moins nombreuses que les hommes". De son côté, Houssine, jeune étudiant, souligne: «Ce phénomène d'homme battu par sa femme est plus connu en Occident que dans notre société habituée à la suprématie masculine. Notre héritage culturel prône cette idée. L'homme est le fondateur et le maître de la cellule familiale, alors comment avec cette conception, un homme battu dévoile son malheur ? On peut assurer que tout le monde va le prendre pour un faible, un ''moins que rien''.

Il faut dire qu'au Maroc, il existe une association pour hommes battus qui les aide». Si un nombre important de jeunes ont assuré l'existence de ce fléau qui prend de plus en plus d'ampleur au milieu des familles marocaines, d'autres ont préféré nier l'existence d'un tel fait. Comme Anass, ils sont beaucoup à dénoncer la totalité des indépendances octroyées à la femme. «L'indépendance matérielle et financière est une arme à double tranchant. Certaines femmes se permettent de ridiculiser leurs maris parce qu'elles touchent un salaire mieux que eux ou parce qu'elles ont un emploi et qu'elles peuvent gagner leur vie. L'égalité ne veut pas dire le manque de respect», indique Anass.

Pour répondre aux propos de ce jeune homme, Halima, une Casablancaise rencontrée à la place Mohammed V, précise: «Je suis femme au foyer et d'après mon expérience, je peux assurer qu'il existe des hommes qui méritent la maltraitance.
Mon mari me trompe à tort et à travers. Il gaspille son argent dans les bars et revient à la maison soulé. La première fois que je l'ai frappé, il a été affaibli par l'alcool.

C'était suite à une dispute. Je ne cache pas que je l'insulte et que je l'oblige, maintenant, à me donner son salaire. De la sorte, je sais que je ne serai pas obligée d'emprunter de l'argent de mes proches pour faire vivre mes enfants».
Halima coupe les vivres à son mari et le violente d'une manière continue. La ''violence qu'elle produit est économique'' et elle se traduit par une privation d'accès aux ressources financières. L'infraction qu'elle accomplit est censurée par la loi marocaine qui interdit tout genre de violence au sein d'un couple de mariés.

Défense des droits des hommes

Le Réseau marocain pour la défense des droits des hommes a vu le jour le 29 février 2008. La création de ce Réseau s'est faite en trois grandes étapes. La première étape a été la cellule de réflexions où nous avons eu l'idée en 2006 de créer ce Réseau, soit deux ans après l'entrée en vigueur du nouveau code de la famille. La deuxième étape (début du mois de février 2007) a été la création du Comité préparatoire. Et enfin, la troisième phase est la création de la fondation. Le Réseau regroupe des intellectuels, des militants associatifs, des professeurs, des fonctionnaires. L'association ne comprend pas seulement des hommes mais également des femmes. Ils sont d'ailleurs représentés au niveau de toutes les instances du Réseau, à savoir le Comité préparatoire, l'assemblée générale et le Bureau central. Le Réseau a des représentants dans toutes les villes, notamment, à Tanger, Ksar El Kébir, Casablanca, Mohammedia, Salé, Marrakech, Agadir.
Lisez nos e-Papers