"A force de mentir, je n'arrive plus à le croire", dit-il. Et d'ajouter : "Il trouve des issues à tout. Parfois, il me dit qu'il va passer la nuit chez son ami. Mais, tous les deux partent en voyage ou chez des personnes que je n'apprécie pas». «Hamza ne fait que mentir tout le temps. Je me demande si c'est normal à son âge ? », s'interroge-t-il. Même son de cloche chez Fouzia. «Ma fille me cache tout. J'ai beau gronder, discuter et communiquer avec elle, en vain", dit-elle. "L'autre jour, elle a prétendu dormir chez sa meilleure amie, laquelle a raconté la même histoire à ses parents. En réalité, tous deux ont passé la nuit chez une autre… "
Selon cette mère, les mensonges de sa fille étaient difficiles à accepter.
"Ses fréquentations me faisaient peur. J'ai appris qu'elle était sous l'influence négative d'une personne plus âgée", dit-elle avec amertume. Le cas de Fatima Zahra est plus grave. Il y a un manque de communication avec sa fille. "Après le départ de mon mari, je me suis retrouvée seule avec Nada", précise douloureusement cette mère. "Elle ne dit jamais ce qu'elle pense, ne veut pas s'exprimer.
Elle répond avec un oui ou un non. Personne ne la connaît, même ses amies, car elle parle peu". L'été dernier, Nada a annoncé à sa maman qu'elle est enceinte. "Choc total!", s'exclame Fatima Zahra. "Elle ne sortait que pour voir ses amies Fatiha, Hanane ou Sara, elle ne partait que pour dormir chez l'une d'elles. J'ai appris qu'elle fumait, mais, lorsque je posais la question, elle assurait qu'elle déteste les cigarettes et les fumeurs", ajoute-t-elle.
A leur âge, les adolescents font tout pour éviter les confrontations avec les parents. Ils cherchent à éviter les prises de bec et les frustrations. Le mensonge reste leur moyen fiable. «Ils cherchent à passer de bons moments entre eux.
Mais ils doivent nous avertir. Nous sommes là pour eux», souligne Fouzia . Certains parents mettent l'accent sur la perte de confiance. Ils ont l'impression d'être trompés. L'adolescence marque la fin de la transparence entre un enfant et ses parents.
L'adolescence marque, chez les jeunes, l'entrée dans une époque de relative occultation qu'il faut accepter pour ne pas brimer leur autonomie. A noter que les parents doivent dissocier la dissimulation du gros mensonge. Par ailleurs, le fait de falsifier une signature ou piquer dans le porte-monnaie familial est plus grave.
Cela nécessite une prise de position ferme. Les parents doivent avoir une période de surveillance. Lorsque l'adolescent est pris en flagrant délit de mensonge, les parents ne doivent pas remettre leur amour en question. Il ne faut pas lui coller l'étiquette de menteur.
Et surtout, il est souhaitable de ne pas raconter l'incident à toute la famille, aux voisins et à l'école. Une sanction bien proportionnée ou une réparation de son acte préjudiciable permettra à l'enfant d'établir la confiance avec ses parents.
Parfois, inconsciemment, ils reproduisent le comportement de parents qui feraient mieux de lever le voile plutôt que de stigmatiser leurs mensonges. Les parents auront soin à réfléchir aux origines possibles du mensonge : l'adolescent est-il en difficulté au collège ? Lui donnent-ils assez d'argent de poche ? ...
Ce sont ses expériences, ses échecs et ses tentatives qui vont dessiner l'adulte qu'il deviendra. Il refuse l'autorité parentale. Et c'est tout. Il essaie de trouver une bouffée d'oxygène, quelques espaces de liberté dans une société toujours plus sclérosante qui contrôle chacun de ses actes. Ce petit adulte ressent le besoin irrépressible de se mesurer à la vie, au monde et à la société. Ses positions doivent être excessives et caricaturales pour se poser de façon repérable aux yeux des autres. Tout irait bien mieux si on acceptait une bonne fois pour toute les adolescents et essayer de dialoguer avec eux. Un dialogue, plus au moins égal à égal, qui les responsabilise. Les problèmes des adolescents vont se régler avec le temps, surtout si on ne les stigmatise pas ou que l'on ne diabolise pas leurs comportements, comme s'ils étaient définitivement inscrits dans leur personnalité.
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Explication: Mohamed Serbouti • sociologue
Il y a plusieurs raisons qui poussent l'adolescent à mentir soit par réaction à une situation où il se sent incapable de gérer, soit par défense au cas d'agression inattendue. Mais les raisons les plus explicatives c'est la socialisation négative émanant d'une famille ou d'un groupe, instables, perturbés. C'est une question de conditionnement. Si le père ment dans sa vie quotidienne (face à sa femme, au policier du feu rouge, etc.) comment voulez-vous que l'adolescent n'imite pas compte tenu que c'est son idéal modèle.
A partir de quand et de quel âge le mensonge devient-il inquiétant ?
Le mensonge est toujours inquiètant aussi bien chez l'adolescent que chez l'adulte. C'est une réaction malsaine et crée un climat ou plutôt une culture de la triche et de la non-confiance. Cependant, le mensonge chez l'adulte n'est plus un jeu (si on peut le considérer ainsi), mais devient une pathologie qui sera difficile à guérir.
Que dire et proposer à son fils lorsqu'il est pris en flagrant délit de mensonge ?
Ce n'est pas seulement lors d'une situation de flagrant délit qu'il faut essayer d'en parler ou de trouver des solutions. Il me semble primordial de gérer la situation dès les premiers pas de l'enfant. C'est une question de toute une vie. Ne dit-on pas que l'enfant est le père de l'adulte. C'est en formant un enfant sur les bonnes conduites et comportement qu'on aura un adulte bon citoyen utile aussi bien pour la société que pour lui. En somme un individu équilibré.
Selon cette mère, les mensonges de sa fille étaient difficiles à accepter.
"Ses fréquentations me faisaient peur. J'ai appris qu'elle était sous l'influence négative d'une personne plus âgée", dit-elle avec amertume. Le cas de Fatima Zahra est plus grave. Il y a un manque de communication avec sa fille. "Après le départ de mon mari, je me suis retrouvée seule avec Nada", précise douloureusement cette mère. "Elle ne dit jamais ce qu'elle pense, ne veut pas s'exprimer.
Elle répond avec un oui ou un non. Personne ne la connaît, même ses amies, car elle parle peu". L'été dernier, Nada a annoncé à sa maman qu'elle est enceinte. "Choc total!", s'exclame Fatima Zahra. "Elle ne sortait que pour voir ses amies Fatiha, Hanane ou Sara, elle ne partait que pour dormir chez l'une d'elles. J'ai appris qu'elle fumait, mais, lorsque je posais la question, elle assurait qu'elle déteste les cigarettes et les fumeurs", ajoute-t-elle.
A leur âge, les adolescents font tout pour éviter les confrontations avec les parents. Ils cherchent à éviter les prises de bec et les frustrations. Le mensonge reste leur moyen fiable. «Ils cherchent à passer de bons moments entre eux.
Mais ils doivent nous avertir. Nous sommes là pour eux», souligne Fouzia . Certains parents mettent l'accent sur la perte de confiance. Ils ont l'impression d'être trompés. L'adolescence marque la fin de la transparence entre un enfant et ses parents.
L'adolescence marque, chez les jeunes, l'entrée dans une époque de relative occultation qu'il faut accepter pour ne pas brimer leur autonomie. A noter que les parents doivent dissocier la dissimulation du gros mensonge. Par ailleurs, le fait de falsifier une signature ou piquer dans le porte-monnaie familial est plus grave.
Cela nécessite une prise de position ferme. Les parents doivent avoir une période de surveillance. Lorsque l'adolescent est pris en flagrant délit de mensonge, les parents ne doivent pas remettre leur amour en question. Il ne faut pas lui coller l'étiquette de menteur.
Et surtout, il est souhaitable de ne pas raconter l'incident à toute la famille, aux voisins et à l'école. Une sanction bien proportionnée ou une réparation de son acte préjudiciable permettra à l'enfant d'établir la confiance avec ses parents.
Parfois, inconsciemment, ils reproduisent le comportement de parents qui feraient mieux de lever le voile plutôt que de stigmatiser leurs mensonges. Les parents auront soin à réfléchir aux origines possibles du mensonge : l'adolescent est-il en difficulté au collège ? Lui donnent-ils assez d'argent de poche ? ...
Refus d'autorité
L'adulte sait toujours ce qui est bon pour l'adolescent. Parfois, ce n'est pas vrai. Problème : celui-ci n'adhère jamais à son projet. La pédagogie est bien plus l'apprentissage du respect de l'organisation sociale, que la quête de son bien-être. Le jeune est le principal acteur de sa transformation.Ce sont ses expériences, ses échecs et ses tentatives qui vont dessiner l'adulte qu'il deviendra. Il refuse l'autorité parentale. Et c'est tout. Il essaie de trouver une bouffée d'oxygène, quelques espaces de liberté dans une société toujours plus sclérosante qui contrôle chacun de ses actes. Ce petit adulte ressent le besoin irrépressible de se mesurer à la vie, au monde et à la société. Ses positions doivent être excessives et caricaturales pour se poser de façon repérable aux yeux des autres. Tout irait bien mieux si on acceptait une bonne fois pour toute les adolescents et essayer de dialoguer avec eux. Un dialogue, plus au moins égal à égal, qui les responsabilise. Les problèmes des adolescents vont se régler avec le temps, surtout si on ne les stigmatise pas ou que l'on ne diabolise pas leurs comportements, comme s'ils étaient définitivement inscrits dans leur personnalité.
Explication: Mohamed Serbouti • sociologue
«Le mensonge crée un climat de triche et de non-confiance»
Pour quelles raisons l'adolescent se met à mentir ?Il y a plusieurs raisons qui poussent l'adolescent à mentir soit par réaction à une situation où il se sent incapable de gérer, soit par défense au cas d'agression inattendue. Mais les raisons les plus explicatives c'est la socialisation négative émanant d'une famille ou d'un groupe, instables, perturbés. C'est une question de conditionnement. Si le père ment dans sa vie quotidienne (face à sa femme, au policier du feu rouge, etc.) comment voulez-vous que l'adolescent n'imite pas compte tenu que c'est son idéal modèle.
A partir de quand et de quel âge le mensonge devient-il inquiétant ?
Le mensonge est toujours inquiètant aussi bien chez l'adolescent que chez l'adulte. C'est une réaction malsaine et crée un climat ou plutôt une culture de la triche et de la non-confiance. Cependant, le mensonge chez l'adulte n'est plus un jeu (si on peut le considérer ainsi), mais devient une pathologie qui sera difficile à guérir.
Que dire et proposer à son fils lorsqu'il est pris en flagrant délit de mensonge ?
Ce n'est pas seulement lors d'une situation de flagrant délit qu'il faut essayer d'en parler ou de trouver des solutions. Il me semble primordial de gérer la situation dès les premiers pas de l'enfant. C'est une question de toute une vie. Ne dit-on pas que l'enfant est le père de l'adulte. C'est en formant un enfant sur les bonnes conduites et comportement qu'on aura un adulte bon citoyen utile aussi bien pour la société que pour lui. En somme un individu équilibré.
