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Les participants tirent la sonnette d'alarme

Le débat national sur l'environnement et le développement durable a fait escale à Fès les 8 et 9 février.

Les participants tirent la sonnette d'alarme
La santé de la population est en danger à cause de l'utilisation des eaux usées à des fins agricoles au niveau de certains vergers.
Il a réuni politiques, opérateurs économiques, universitaires et acteurs locaux de la société pour enrichir le processus de concertation sur la charte nationale de l'environnement et du développement durable lancé au niveau des 16 régions du Royaume, sur plusieurs étapes, depuis le 18 janvier. Ainsi, les questions liées à l'environnement de la région, son urbanisation intensive, la surexploitation des aquifères, l'assèchement rapide de la nappe et les pollutions diverses de l'eau, de l'air et du sol ont été débattues par les participants à cette rencontre. Il en ressort que la pollution des eaux vient en tête des problèmes environnementaux de la région notamment le bassin du Sebou, le fleuve le plus pollué du Maroc. Et il y a de quoi.

D'après les chiffres avancés par Mohamed Ould- Dada, Directeur de l'Académie régionale de Fès-Boulemane, qui était en charge de présenter l'état des lieux de la région ainsi que ses perspectives, les rejets liquides domestiques sont estimés à environ 29.630.568 mm3 /an dont 91,7% proviennent de la préfecture de Fès alors que les industries comme les huileries d'olives, le textile, les levureries, les abattoirs, les laiteries, les tanneries, génèrent une pollution totale de 23 mille T DB05/an dont 75% sont issues de la préfecture de Fès. Les déchets solides ménagers se chiffrent de leurs côté à des milliers de tonnes par jour tandis que ceux dangereux s'élèvent à 19736 t/an répartis entre les déchets médicaux 344 t/an et 19 392 t/an. Le tout est déversé souvent sans traitement préalable dans les milieux naturels. Ce qui entraine inéluctablement une dégradation de la qualité des ressources en eau aussi bien superficielles que souterraines avec tout ce qu'elle représente comme danger sur la santé humaine et l'écosystème.

Le développement de l'activité agricole et industrielle au niveau de Fès-Boulemane sont également à l'origine de la surexploitation des aquifères, l'assèchement des cours d'eau et la chute du niveau de la nappe profonde de Fès-Meknès.
Celle-ci connait un déficit annuel de 100 m3/ an. Ce qui hypothèque à terme l'avenir de la région qui fait aussi face à de sérieuses menaces d'inondations. Et là, 17 zones à risque ont été repérées au niveau de la région et sont à l'étude selon Ouald Dada. A cela s'ajoute la déforestation et la dégradation de forêts, l'extension de l'habitat insalubre, l'épuisement des réserves foncières au sein des villes. Comme les problèmes de santé sont l'expression des relations entre l'homme et son environnement. La dégradation de ce dernier au niveau de la région contribue à la persistance de certaines maladies transmissibles telles que les gastroentérites, les maladies vectorielles, etc…La santé de la population est en danger à cause également de l'utilisation des eaux usées à des fins agricoles au niveau de certains vergers.

La qualité des produits agricoles dans les périmètres du moyen Sebou a d'ailleurs été à l'origine de la suspension du financement pour l'aménagement de ces périmètres. Pour faire face à la problématique de dégradation de l'environnement naturel avec ses risques aussi bien sanitaires qu'économiques, plusieurs actions sont lancées au niveau national et régional. Mohamed Ould-Dada parle dans son intervention de la déclinaison de ces différentes actions et ces programmes au niveau régional. Il indique que dans le cadre du programme national d'assainissement liquide et d'épuration des eaux usées, il est prévu la mise en place de 7 stations d'épuration en milieu urbain et des projets d'assainissement liquide au niveau de 7 centres urbains et 18 centres ruraux. Le programme national de mise à niveau environnemental des écoles rurales devrait toucher quelque 352 écoles alors que le programme de gestion des déchets ménagers et assimilés prévoit la mise en place de deux décharges contrôlées et la réhabilitation de trois décharges existantes au niveau de la région.

S'agissant de la prévention des risques, le département de l'environnement a réalisé un système d'information géographique sur les risques majeures à l'échelle nationale qui devrait servir de support pour l'élaboration de plans d'actions régionaux et locaux. La pollution industrielle demeure aussi une épine dans le pied de la région. Et si 26 projets de dépollution industrielle ont été réalisés dans le cadre du FODEP avec un montant de 43,49 MDH, il reste encore plusieurs unités industrielles qui, en l'absence de systèmes de traitements et de prétraitements, sont à l'origine de fortes charges polluantes.

Renforcement du dispositif de veille environnementale

En matière de surveillance, prévention et veille environnementale, plusieurs projets sont avancés. Il s'agit entre autres des mises en place de l'Observatoire régional de l'environnement et du développement durable OREDD, du Comité régional des études d'impact sur l'environnement, de l'Observatoire régional de développement de la veille territoriale, la création de l'observatoire régional de santé et la consolidation des programmes sanitaires. A cela s'ajoutent le contrôle et l'exploitation des carrières, la surveillance et le suivi de la qualité des ressources en eaux. Il est question aussi de sensibiliser les usagers sur la loi sur l'eau, l'organisation des campagnes de sensibilisation parmi les élèves, la population et les établissements publics et privés.
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