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Le Sahara et les contradictions algériennes

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C'est à coup sûr une logique démente qui continue de présider à l'évolution du conflit du Sahara. Elle ne répond, on aura beau essayé de soutenir le contraire, à aucun critère et à nulle raison. M. Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations unies, tout à son poids international, exigerait-il du polisario notamment qu'il fasse des efforts dans les négociations, que celui-ci monte alors sur ses ergots pour dénoncer un prétendu «soutien au Maroc». Il recourt à la manœuvre dilatoire et, au mieux, à l'esquive. Il est tout de même étrange que notre pays, qui s'inscrit d'emblée dans l'esprit de l'ONU, en soit réduit à négocier avec un fantomatique mouvement séparatiste qui n'a aucune légitimité historique et qui est né, en 1973, dans les fourgons des services algériens et franquistes.

On ne saurait oublier aussi que le problème du Sahara n'a jamais été autre chose qu'un conflit d'hégémonie algérienne dans la région, dont les racines historiques remontent à…quasiment l'année 1845 !
Spolié dans ses territoires orientaux, du sud-est notamment, le Royaume du Maroc n'a jamais cessé de revendiquer son Sahara à l'ouest. Cette revendication a été posée en bonne et due forme dès 1956, aux puissances coloniales qu'étaient la France et l'Espagne, ensuite aux Nations unies, avant même que l'Algérie ne soit devenue un Etat reconnu en juillet 1962, et-ce qui n'est pas le moindre signe-avant même que le pseudo-polisario ne voie le jour et n'existe. Le droit, notamment international, pourra-t-il aussi facilement être comptable de la mémoire et de l'histoire ? S'il s'est nourri depuis les années soixante de concepts comme l'autodétermination, le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, il a en revanche plaidé pour l'unité nationale, l'intégrité territoriale, le regroupement et le fédéralisme. Or, dans l'affaire du Sahara, la mystification algérienne aura été telle que la communauté internationale en est venue à perdre les repères.

Le gouvernement algérien, lié en principe au Maroc par un accord signé en janvier 1969 à Ifrane, n'avait cessé de proclamer que le Sahara occidental était marocain et rien d'autre. Houari Boumedienne, Abdelaziz Bouteflika, son ministre des Affaires étrangères de l'époque, aujourd'hui président, affirmaient solennellement au Sommet arabe de Rabat en 1974 l'inaltérable marocanité du Sahara occidental. Mieux, ils avaient appelé les autres pays à soutenir le Maroc face à l'Espagne franquiste. Comment pourrait-on expliquer un si grave revirement d'attitude survenu par la suite dans la foulée de la récupération par le Maroc de son territoire et de la Marche verte en 1975 ? Comment le gouvernement algérien a-t-il pu troquer son soutien solennel et public par une animosité velléitaire ? On se prend à rêver que raison garder puisse un jour prévaloir ou revenir sur les sommets d'Alger. On ne cesse, a contrario, de mesurer les contradictions qui marquent le comportement d'un pouvoir algérien, alchimie d'une caste militaire et d'une bureaucratie, qui n'en démord pas de nourrir la hargne anti-marocaine chez son peuple et sabote la construction du Maghreb, seule alternative à la paix et au progrès dans la région.

Car on ne doit guère oublier qu'au registre des contradictions flagrantes du pouvoir algérien, il soutient avec acharnement et tous les moyens de la terre, l'autodétermination du prétendu « peuple sahraoui », mais qu'il la refusait « mordicus » à Cabinda et au peuple kurde que même le pouvoir féroce de Saddam Hussein considérait officiellement comme « un peuple à part entière ». Il n'avait jamais soutenu la revendication d'indépendance au peuple d'Erythrée face à Mengistu, cruel dictateur rouge éthiopien…

Le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) des Nations unies a mis des décennies avant d'accéder, encore que sur la pointe des pieds, aux camps de Tindouf. Il n'a pas réussi, le réussira-t-il un jour, à recenser les authentiques sahraouis des faux. C'est l'un des aspects essentiels de la mystification qui drape le conflit. A vrai dire, et les événements nous le confirment chaque jour, il n'y a pas d'authentiques sahraouis dans les camps de Tindouf et Lahmada que ceux qui sont séquestrés et qui avaient été déplacés de Lâayoune, Smara, Boujdour et conduits de force en 1976 par l'armée algérienne.

Ils représentent une minorité par rapport à la très large majorité qui vit au Maroc. Or, le gouvernement algérien, mettant à profit son machiavélisme, a fait rapatrier des milliers de Maliens, de Nigériens, de Mauritaniens et autres qui avaient fui les sécheresses successives des années quatre-vingt et quatre-vingt-dix pour les incorporer dans les rangs du polisario et leur conférer un statut de « réfugiés ». Il a cru ainsi se jouer des Nations unies et de la communauté internationale. Tant et si bien qu'il devient désormais nécessaire pour celle-ci de faire la part des choses dans cette affaire. Il y va de la justice et de la légalité.
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