Menu
Search
Vendredi 10 Mai 2024
S'abonner
close
Vendredi 10 Mai 2024
Menu
Search
Accueil next Spécial Marche verte

Les étudiants s'engagent…

Etre étudiant ou être acteur associatif ne s'excluent pas. La preuve est apportée par Mounia, Mustapha, Fouzia et Latifa, quatre jeunes étudiants embarqués avec une vingtaine de leurs camarades dans une aventure nommée SIFE FSR (Students in Free Entreprise de la Faculté des Sciences de Rabat). Mise en place en novembre dernier, cette association a pour ambition d'améliorer le niveau de vie des personnes en difficulté par la création d'activités génératrices de revenus.

Les étudiants s'engagent…
Pour leur baptême de feu, les compères de SIFE FSR ont pris Salé et Témara en ligne de mire.
Pour leur baptême de feu, les compères de SIFE FSR ont pris Salé et Témara en ligne de mire, dans la perspective d'étendre leur action à tout le Royaume. Ils comptent y mener des projets innovants qui s'inspirent grandement de la réalité socioéconomique de la région. Ainsi, le projet Feroyouth (NDLR jeunesse de la ferronnerie) vise l'insertion par l'emploi des jeunes délinquants du centre de redressement de Salé. L'action de l'association consiste à mettre à leur disposition des plaques de fer qu'ils modèlent selon leurs goûts pour en créer des objets d'art originaux. "Nous leur avons donné libre cours pour concevoir les designs et matérialiser leurs visions artistiques afin de laisser leur créativité s'exprimer. Sans exagération, les résultats ont été épatants et ont dévoilé le talent affirmé de ces jeunes qui ne demandait que le moment propice et les conditions favorables pour émerger", s'enthousiasme Mounia, étudiante en troisième année de sciences physiques et chef de sponsoring à SIFE FSR. Si le projet de Feroyouth s'adresse aux jeunes délinquants, celui de Toufaout (la lumière du jour en amazigh) a pour cible une tranche sociale pas moins défavorisée: les filles et les femmes qui se trouvent sous le joug de l'analphabétisme et de la pauvreté.

Pour les aider à s'en affranchir, l'association les a intégrées dans un petit commerce de confection de bougies, d'où vient d'ailleurs le nom du projet. "Comme début, et modicité des ressources oblige, on a visé cinq femmes démunies. Bien évidemment, ce chiffre est appelé à croître une fois nous arriverons à rallier à notre cause des sponsors, des pourvoyeurs de fonds….C'est, à juste titre, la bataille que nous engageons actuellement", fait savoir la chef de sponsoring de SIFE FSR. A côté de la dimension sociale manifeste de leur action, les jeunes étudiants de la Faculté des sciences ont une conscience environnementale très aiguë. Leur troisième projet phare nommé Compost Bio en est une belle illustration. "Nous sommes partis du constat que la plupart des déchets rejetés par les foyers et les restaurants sont des déchets organiques.

C'est alors que l'idée de mettre à profit cet énorme gâchis a mûri dans nos têtes. La démarche est simple : nous ramassons les déchets organiques des restaurants et des décharges publiques, nous les trions minutieusement et nous les transformons en engrais moyennant nos connaissances scientifiques en la matière", explique Mounia. Leur expérience, ils comptent en faire profiter les agriculteurs qui continuent à payer cher pour des engrais artificiels et extrêmement nuisibles à l'environnement. "A moyen terme, l'objectif est de les encourager à confectionner eux-mêmes ces fertilisants pour qu'ils puissent réaliser une autosuffisance là-dessus. A long terme, ils pourront vendre leurs engrais faits main à d'autres agriculteurs et bénéficier de leurs rentes. Par là, nous aurions fait d'une pierre deux coups : d'une part améliorer le niveau de vie de ces personnes et, d'autres part, contribuer à la préservation de l'environnement", indique Fouzia, vice-présidente de l'association. Tout en nourrissant de larges ambitions, les étudiants de SIFE FSR gardent les pieds sur terre.

Le succès de leurs premières démarches ne leur dissimule pas les multiples difficultés qui se présentent sur leur chemin. Entre autres, la question du financement est la plus pressante, selon Mounia. "Pour le projet Feroyouth comme pour celui de Toufaout, la matière première est très onéreuse. Faute de sponsoring, nous nous débrouillons tant bien que mal pour la payer: cotisations des étudiants, appui financier de notre établissement, organisation de soirées Gala et de concerts musicaux…mais cela est loin d'être suffisant, eu égard surtout aux frais faramineux de nos projets", assure-t-elle. Malgré ce blocage de taille, il n'a jamais été question pour eux d'abandonner la partie. "La quête des sponsors est déjà lancée. Nous avons réussi à nouer un partenariat avec une association locale qui s'intéresse aux filles en situation de détresse et d'autres avec les ministères de l'Artisanat et du Développement social et avec Véolia se profilent à l'horizon", fait savoir Mounia et de conclure, enthousiaste : "Le projet de SIFE FSR nous tient à cœur.

Il est désormais notre raison d'exister. Plus encore, c'est une flamme d'espoir que nous avons allumée dans la vie de nombreuses personnes et il ne sera jamais question pour nous de la laisser s'éteindre".
------------------------------------------------------------------

SIFE dans le monde

Créée en 1973 aux Etats-Unis, Students in Free Entreprise est présente dans 1900 universités et grandes écoles à travers le monde et compte parmi ses adhérents des dizaines de milliers d'étudiants universitaires des quatre coins du globe.
Cette organisation non gouvernementale à but non lucratif a pour vocation d'enseigner aux jeunes les principes de l'entrepreneuriat et de jeter les passerelles de collaboration entre les universités, les entreprises et la société civile. SIFE organise annuellement un championnat mondial qui met en compétition les équipes des différents pays représentés et qui aboutit sur la consécration de l'équipe la plus dynamique et la plus innovante.
Pour se qualifier au championnat mondial, un championnat national est organisé à l'intérieur de chaque pays entre les équipes de chaque ville, toutes formations confondues. Dans notre pays, c'est SIFE Maroc, la version marocaine de SIFE regroupant 37 universités et grandes écoles marocaines qui se charge d'organiser cet événement très attendu par les jeunes étudiants.
Lisez nos e-Papers