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«Je ne crois pas que nous sommes des surréalistes»

Pour sa première exposition au Maroc, Pal Sarkozy, qui est le père du Président de la République française, Nicolas Sarkozy, a choisi la ville de Marrakech. L'espace Al Maaden Golf Resorts a reçu les tableaux de Pal Sarkozy et de Werner Hornung.

«Je ne crois pas que nous sommes des surréalistes»
LE MATIN : Quelle est la chose qui inspire le plus le peintre Pal Sarkozy ?

PAL SARKOZY :
Les événements qui se déroulent dans les quatre coins de l'univers. Ces images de guerres, de conflits politiques, de pauvreté, de chômage et de maladie que les médias nous apportent tout au long de la journée. Ces malheurs humains sont parfois aggravés par certaines approches médiatiques. Ces approches engendrent, dans la plupart du temps, de l'égoïsme et donnent l'accès aux préjugés. Chemin qui conduit à la haine parfois et à l'indifférence dans un autre cas. Mes tableaux empruntent à ce quotidien ses acteurs, ses personnages et ses situations.

On a l'impression que vous décrivez là une véritable hostilité exercée par les hommes de la presse et de l'audiovisuel. Avez-vous des reproches à formuler envers les médias ?

Vous savez, cette violence médiatique n'est plus explicite, elle est implicite. Ces agissements hostiles ne sont plus normatifs, ils sont au-dedans de tout ce qui se présente à nous. Dès lors, les médias entrent dans un cercle vicieux, ils ne se contentent plus de transmettre l'information mais ils la provoquent parfois. Ils cherchent du sensationnel, le scoop. En collaboration avec Werner Hornung, avec qui j'ai réalisé cette exposition, nous essayons de décrire, en filigrane, ces calamités à travers les attitudes et les comportements des individus représentés dans les tableaux.

Pourquoi avoir choisi de réaliser des tableaux à deux. Quel est l'intérêt d'exécuter numériquement des toiles ?

L'intérêt est de mélanger deux techniques. Ma technique plutôt traditionnelle et la technique du design informatique que Werner Hornung exerce avec perfection. Cette coopération mêle le présent au futur. Le numérique entre aujourd'hui en tout. Actuellement, presque toutes les musiques sont numériquement arrangées. Un mathématicien utilise obligatoirement ce moyen. En effet, je suis pour l'intégration de cette technique en peinture. Outil formidable pour développer l'art pictural, le plus important c'est de pouvoir revenir en arrière pour rectifier et faire des retouches pour perfectionner l'œuvre. Ça fait un peu 5 ou 6 ans que nous pêchons ensemble. Mais on se connaît depuis une quarantaine d'années. Nous avons travaillé longtemps pour le même client. Par ailleurs, ce que vous voyez ce sont des imprimés, ce n'est pas de la peinture. Les originales se trouvent sur CD digital. La particularité de cette technique c'est de pouvoir ressortir 6 pièces l'une identique à l'autre. Il faut dire que cette technique permet de fixer des prix raisonnables pour les tableaux, elle révolutionne la classique méthode de peindre. C'est un pinceau différent, mais c'est un pinceau. Werner Hornung et moi nous sommes, je présume, des précurseurs de cette technique qui existe néanmoins depuis un moment.

Des critiques disent de vos tableaux qu'ils sont fantaisistes, d'autres les désignent comme étant de la peinture surréaliste. Sous quel toit on peut donc classer votre école picturale ?

Je ne crois pas que nous sommes des surréalistes. Moi-même je ne peux pas mettre sous une égide notre peinture. C'est aux spécialistes de trouver une dénomination à notre manière de réaliser les tableaux.

La femme revient souvent dans vos tableaux, pourquoi une telle présence ?

L'art a été toujours à l'écoute des êtres qui souffrent. Les femmes ont plus de problèmes que les hommes. Elles sont à l'origine du monde et l'orbite de la vie. Il faut dire que la femme comme l'émigration sont des centres d'intérêt pour moi.

Pourquoi le choix de la ville ocre pour votre première exposition ?

On connaît très bien Marrakech. C'est une ville que j'adore. J'étais très heureux quand on m'a proposé d'exposer dans cette ville. J'ai déjà visité Tanger, Rabat, Fès. Je suis venu la première fois avec la mère du président à Casablanca en 1950. On est arrivé dans un bateau parvenu de Bordeaux. On est resté une journée, mais c'était une journée inoubliable. Déjà à cette époque, la ville était une grande cité.

Vous avez une idée sur la peinture marocaine ?

Pas vraiment. Je n'ai pas pu rencontrer des peintres marocains. Mais je sais que c'est une peinture qui a acquis ses lettres de noblesse depuis longtemps.
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Pal Sarkozy et Werner Hornun

Après Madrid, Paris et d'autres villes européennes, Pal Sarkozy expose à Al Maaden Golf Resorts. D'origine hongroise, Pal Sarkozy est doté d'un véritable talent de dessinateur.
Il poursuit une carrière brillante dans le monde de la publicité en France. A 27 ans, il crée son propre studio de publicité et collabore avec des marques prestigieuses telles que la Maison Dior. A 78 ans, il se tourne vers la peinture, sa véritable passion.
Né en Allemagne, Werner Hornung, publicitaire confirmé, est arrivé à Paris au début des années 1970. Au-delà de son activité professionnelle dans son studio de création, Werner Hornung a cherché à se réaliser à travers ses propres créations artistiques.
Il expose ses propres tableaux sur Internet depuis plusieurs années et à l'occasion de concours organisés, il a gagné plusieurs prix. Pour Werner, ce qui prime dans l'art demeure indéniablement l'esprit créatif et non l'outil.
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