Le Matin : Quelle vision avez-vous sur le rôle de «Zora» ?
Sanaa Akroud : Un rôle moderne, ce n'est pas une nouvelle expérience vu que le téléfilm était produit bien avant, mais cette fois-ci on a essayé d'évoquer de nouvelles situations se manifestant dans les nouvelles relations que noue «Zora». La série «Aqba lik» traite en 1er lieu le problème de la communication, non seulement entre «Zora» et ses partenaires, mais aussi la communication entre trois copines qui ont chacune un problème quelconque, sans oublier la communication avec les parents. Le but de cette série est loin d'être une offense aux hommes, on n'essaye pas de salir leur image. On veut juste montrer que «Zora» a aussi des défauts et pas uniquement, ses partenaires tantôt elle se précipite en les jugeant mal parfois, tantôt elle ne sait quoi faire. Le message principal qu'on veut passer c'est que dans n'importe quelle relation; qu'elle soit familiale, conjugale ou professionnelle, on a droit à des sacrifices et on doit « faire » des sacrifices. Mais «Zora » elle, ne comprendra ça que tardivement.
Pourquoi vous êtes-vous éclipsée dans les derniers épisodes de «Aqba lik» ?
Pour la simple raison qu'il n'y a pas que «Zora» dans toute l'histoire. Ces problèmes ne sont pas les seuls à traiter, mais il y a celui de Karim, de Chourouk, de Sophia, de Lamiae… Certes la vie de couple de «Zora» est l'axe autour duquel tourne le film mais aussi le téléfilm, mais impliquer d'autres situations comme le divorce et la trahison ne ferait de mal à personne, au contraire ce sont des problèmes qu'il ne faut surtout pas omettre. D'autre part, il faut laisser la chance à ces jeunes talents, Dounia Boutazout (Lamiae), Fatima Zahra Bennacer (Sophia), Adnane Mouhejja (Moulay Hmed)… de nous montrer leurs capacités et de sortir de leurs coquilles. Franchement, le personnage de « Zora » commencera à devenir désagréable si je paraissais dans tous les épisodes, les 20 passés sont suffisants pour passer le message, presque une nouvelle situation à chaque épisode, un nouveau partenaire, une nouvelle déception.
En revenant sur vos expériences, à quelle héroïne ressemblez-vous le plus alors, celle qui incarne le plus votre personnalité ?
D'abord je ne dirais pas qu'elle ressemble à ma personnalité, mais plutôt reflète une petite partie de ma personnalité. Mon héroïne préférée était «Douiba» avec son regard d'enfant, je dirais «Romana» aussi ce personnage qui use de sa ruse pour arriver à ses fins. Le reste des rôles était pour m'affirmer et me satisfaire moi-même, et il est rare d'y trouver quelque chose qui m'est propre. Ma personnalité est complètement différente des rôles que je joue. Sanaâ a une personnalité calme et timide au point d'éviter les contacts directs avec les gens, elle a son propre monde où elle se sent en état d'euphorie. Mais il est vrai que dans ces rôles-là, on laisse forcément une empreinte personnelle comme notre façon de parler, notre accent, nos gestes, etc.
Le rôle que vous avez incarné dans «Ihki ya Shahrazad» porterait-il votre empreinte personnelle ? vous ne le savez que bien, ce rôle n'a pas cessé de créer des vagues de désapprobation notamment de la part de certains milieux…
La révolte oui ! Se révolter contre l'injustice fait partie de ma personnalité. Sanaâ Akroud n'accepte pas l'injustice ! Je dirais qu'une partie de ma personnalité se cache dans le rôle de «Nahid», qui a fait face à l'injustice d'un mari ingrat, qui ne voulait pas assumer sa paternité, une femme qui a eu le courage de boycotter ses actes devant le parlement. Je défends la femme qui ne croise pas les bras devant une oppression quelconque et je suis dans son camp, en revanche je suis totalement contre celle qui dit qu'elle n'a rien à faire, un homme c'est un homme, il reste le symbole de toute force et de toute l'autorité.
Les critiques ne vous ont-elles pas fait vaciller sur le terrain artistique ?
Pas du tout. Celui qui veut me donner quelque chose, qu'il la laisse pour lui». Il faut discuter la performance et non le rôle en tant que tel. «Ihki ya Shahrazad» est une œuvre réussie d'un célèbre réalisateur et relate des histoires qu'on confronte tous les jours et qui nous choquent. Je lance un message à ces gens-là qui essayent de salir nos images : qu'ils cessent de critiquer sans fondement, qu'ils cessent de salir l'honneur des gens et violer leur vie privée. Je veux m'adresser à la presse qui ne cesse de critiquer, que ce soit un bon ou mauvais rôle, je leur dis que cette méthode qu'ils utilisent, celle de porter atteinte à l'honneur des autres, est d'une grande bassesse.
Et que si je voulais répondre à leur offense j'aurais creusé dans leurs vies personnelles et évoqué leurs mères et sœurs et leur passé, mais cela ne servirait à rien, ça serait de l'enfantillage, vu que c'est une méthode incongrue. Un autre message à la presse : cessez de vous mêler de la vie des autres, et encore cessez de vendre vos articles au détriment de nos vies privées ! Il y a de l'hypocrisie dans tout cela, quand il s'agit d'Angelina Jolie ou de Sharon Stone, ils ne cessent de répéter que ce sont de vraies actrices et l'on n'ose même pas critiquer, et lorsqu'il s'agit d'une actrice marocaine qui va de l'avant, on ne fait que ternir son image.
Les gens parlent d'une métamorphose, car ils avaient pris l'habitude
de vous voir dans «Douiba», «Romana
et Bartal», et d'un seul coup vous voila dans
«Ihki ya Shahrazad» dans un rôle et un style différents, qu'en dites-vous ?
Mais oui, je suis une actrice, cela signifie que je peux jouer les rôles que je veux et me mettre dans la peau de plusieurs personnages. «Douiba» n'a aucune relation avec ma personnalité, «Romana» non plus. Personne ne connaît vraiment Sanaa, personne ne connaît mes goûts (couleurs, musique…) personne ne sait ce que j'aime manger, où je dors…
Quelle a été la réaction de Mbarek Akroud et Mme Zayna en regardant ce film ?
Mes parents sont fiers de moi et prient toujours pour ma réussite et mon bonheur, que ce soit dans ma vie professionnelle ou privée. Ils m'aiment beaucoup et respectent ma vocation. C'est le consentement de mes parents qui me fait avancer et rayonner. Je remercie Dieu pour cela.
Si on vous propose un rôle où vous devez être chauve par exemple, l'accepteriez-vous ?
Si c'est un bon rôle pourquoi pas. Je le jouerai avec plaisir, il faut juste qu'il ait un poids, non un rôle banal, je me raserai les cheveux avec plaisir. Je ne tiens à rien en fait, surtout pas à mes cheveux, je ne tiens qu'à mes parents, mes enfants et mon mari.
Comment gérez-vous votre célébrité ? Arrivez-vous à la concilier avec votre vie quotidienne ?
J'ai un tempérament timide et je suis un peu isolée, ce qui m'intrigue ce sont les films, la littérature et non les festivals et cérémonies… je n'y assiste que si un réalisateur insiste. Je n'aime pas cette ambiance, « la foule me fait peur ». Je préfère rester chez moi entre mes livres et écrits quand je n'ai rien à tourner, que d'assister aux fêtes et aux soirées. Quant à mon comportement avec les gens, c'est un comportement normal, timide et tranquille, parfois en les croisant je ne trouve rien à dire devant leurs compliments. Pour être claire, la célébrité ne m'a pas transformée, car on est juste de passage, tout cela peut s'évaporer à n'importe quel moment, pourquoi alors ne pas rester tel qu'on est.
*Journaliste stagiaire.
Sanaa Akroud : Un rôle moderne, ce n'est pas une nouvelle expérience vu que le téléfilm était produit bien avant, mais cette fois-ci on a essayé d'évoquer de nouvelles situations se manifestant dans les nouvelles relations que noue «Zora». La série «Aqba lik» traite en 1er lieu le problème de la communication, non seulement entre «Zora» et ses partenaires, mais aussi la communication entre trois copines qui ont chacune un problème quelconque, sans oublier la communication avec les parents. Le but de cette série est loin d'être une offense aux hommes, on n'essaye pas de salir leur image. On veut juste montrer que «Zora» a aussi des défauts et pas uniquement, ses partenaires tantôt elle se précipite en les jugeant mal parfois, tantôt elle ne sait quoi faire. Le message principal qu'on veut passer c'est que dans n'importe quelle relation; qu'elle soit familiale, conjugale ou professionnelle, on a droit à des sacrifices et on doit « faire » des sacrifices. Mais «Zora » elle, ne comprendra ça que tardivement.
Pourquoi vous êtes-vous éclipsée dans les derniers épisodes de «Aqba lik» ?
Pour la simple raison qu'il n'y a pas que «Zora» dans toute l'histoire. Ces problèmes ne sont pas les seuls à traiter, mais il y a celui de Karim, de Chourouk, de Sophia, de Lamiae… Certes la vie de couple de «Zora» est l'axe autour duquel tourne le film mais aussi le téléfilm, mais impliquer d'autres situations comme le divorce et la trahison ne ferait de mal à personne, au contraire ce sont des problèmes qu'il ne faut surtout pas omettre. D'autre part, il faut laisser la chance à ces jeunes talents, Dounia Boutazout (Lamiae), Fatima Zahra Bennacer (Sophia), Adnane Mouhejja (Moulay Hmed)… de nous montrer leurs capacités et de sortir de leurs coquilles. Franchement, le personnage de « Zora » commencera à devenir désagréable si je paraissais dans tous les épisodes, les 20 passés sont suffisants pour passer le message, presque une nouvelle situation à chaque épisode, un nouveau partenaire, une nouvelle déception.
En revenant sur vos expériences, à quelle héroïne ressemblez-vous le plus alors, celle qui incarne le plus votre personnalité ?
D'abord je ne dirais pas qu'elle ressemble à ma personnalité, mais plutôt reflète une petite partie de ma personnalité. Mon héroïne préférée était «Douiba» avec son regard d'enfant, je dirais «Romana» aussi ce personnage qui use de sa ruse pour arriver à ses fins. Le reste des rôles était pour m'affirmer et me satisfaire moi-même, et il est rare d'y trouver quelque chose qui m'est propre. Ma personnalité est complètement différente des rôles que je joue. Sanaâ a une personnalité calme et timide au point d'éviter les contacts directs avec les gens, elle a son propre monde où elle se sent en état d'euphorie. Mais il est vrai que dans ces rôles-là, on laisse forcément une empreinte personnelle comme notre façon de parler, notre accent, nos gestes, etc.
Le rôle que vous avez incarné dans «Ihki ya Shahrazad» porterait-il votre empreinte personnelle ? vous ne le savez que bien, ce rôle n'a pas cessé de créer des vagues de désapprobation notamment de la part de certains milieux…
La révolte oui ! Se révolter contre l'injustice fait partie de ma personnalité. Sanaâ Akroud n'accepte pas l'injustice ! Je dirais qu'une partie de ma personnalité se cache dans le rôle de «Nahid», qui a fait face à l'injustice d'un mari ingrat, qui ne voulait pas assumer sa paternité, une femme qui a eu le courage de boycotter ses actes devant le parlement. Je défends la femme qui ne croise pas les bras devant une oppression quelconque et je suis dans son camp, en revanche je suis totalement contre celle qui dit qu'elle n'a rien à faire, un homme c'est un homme, il reste le symbole de toute force et de toute l'autorité.
Les critiques ne vous ont-elles pas fait vaciller sur le terrain artistique ?
Pas du tout. Celui qui veut me donner quelque chose, qu'il la laisse pour lui». Il faut discuter la performance et non le rôle en tant que tel. «Ihki ya Shahrazad» est une œuvre réussie d'un célèbre réalisateur et relate des histoires qu'on confronte tous les jours et qui nous choquent. Je lance un message à ces gens-là qui essayent de salir nos images : qu'ils cessent de critiquer sans fondement, qu'ils cessent de salir l'honneur des gens et violer leur vie privée. Je veux m'adresser à la presse qui ne cesse de critiquer, que ce soit un bon ou mauvais rôle, je leur dis que cette méthode qu'ils utilisent, celle de porter atteinte à l'honneur des autres, est d'une grande bassesse.
Et que si je voulais répondre à leur offense j'aurais creusé dans leurs vies personnelles et évoqué leurs mères et sœurs et leur passé, mais cela ne servirait à rien, ça serait de l'enfantillage, vu que c'est une méthode incongrue. Un autre message à la presse : cessez de vous mêler de la vie des autres, et encore cessez de vendre vos articles au détriment de nos vies privées ! Il y a de l'hypocrisie dans tout cela, quand il s'agit d'Angelina Jolie ou de Sharon Stone, ils ne cessent de répéter que ce sont de vraies actrices et l'on n'ose même pas critiquer, et lorsqu'il s'agit d'une actrice marocaine qui va de l'avant, on ne fait que ternir son image.
Les gens parlent d'une métamorphose, car ils avaient pris l'habitude
de vous voir dans «Douiba», «Romana
et Bartal», et d'un seul coup vous voila dans
«Ihki ya Shahrazad» dans un rôle et un style différents, qu'en dites-vous ?
Mais oui, je suis une actrice, cela signifie que je peux jouer les rôles que je veux et me mettre dans la peau de plusieurs personnages. «Douiba» n'a aucune relation avec ma personnalité, «Romana» non plus. Personne ne connaît vraiment Sanaa, personne ne connaît mes goûts (couleurs, musique…) personne ne sait ce que j'aime manger, où je dors…
Quelle a été la réaction de Mbarek Akroud et Mme Zayna en regardant ce film ?
Mes parents sont fiers de moi et prient toujours pour ma réussite et mon bonheur, que ce soit dans ma vie professionnelle ou privée. Ils m'aiment beaucoup et respectent ma vocation. C'est le consentement de mes parents qui me fait avancer et rayonner. Je remercie Dieu pour cela.
Si on vous propose un rôle où vous devez être chauve par exemple, l'accepteriez-vous ?
Si c'est un bon rôle pourquoi pas. Je le jouerai avec plaisir, il faut juste qu'il ait un poids, non un rôle banal, je me raserai les cheveux avec plaisir. Je ne tiens à rien en fait, surtout pas à mes cheveux, je ne tiens qu'à mes parents, mes enfants et mon mari.
Comment gérez-vous votre célébrité ? Arrivez-vous à la concilier avec votre vie quotidienne ?
J'ai un tempérament timide et je suis un peu isolée, ce qui m'intrigue ce sont les films, la littérature et non les festivals et cérémonies… je n'y assiste que si un réalisateur insiste. Je n'aime pas cette ambiance, « la foule me fait peur ». Je préfère rester chez moi entre mes livres et écrits quand je n'ai rien à tourner, que d'assister aux fêtes et aux soirées. Quant à mon comportement avec les gens, c'est un comportement normal, timide et tranquille, parfois en les croisant je ne trouve rien à dire devant leurs compliments. Pour être claire, la célébrité ne m'a pas transformée, car on est juste de passage, tout cela peut s'évaporer à n'importe quel moment, pourquoi alors ne pas rester tel qu'on est.
Prête à surmonter tous les défis
Petite de taille certes, mais elle a pu gagner une grande place sur le terrain artistique et ce dans peu de temps. Sanaâ semblerait prête à surmonter tous les défis de ce domaine et lutter jusqu'à son dernier souffle pour étinceler dans le métier qu'elle a tant aimé. Sans oublier que sa ville natale Taroudant et la présence de ses parents n'ont pu être que bénéfiques pour elle. La jeune actrice a été cultivée dans une terre fertile par son père, arrosée d'amour et de poésie par sa mère, et cueillie par une main sûre qui n'est autre que l'art.*Journaliste stagiaire.
