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«Je veux créer une musique qui a une dimension profonde»

On l'a longtemps connu comme le guitariste du groupe Numydia. Il est concertiste, compositeur et surtout explorateur de musique et de sonorités nouvelles. C'est le musicien Tarik Hilal qui se lance dans de nouveaux horizons artistiques. Il signe le premier fruit de sa carrière solo «contemplating earth». L'artiste nous parle de cet album, ses duos et ses projets.

«Je veux créer une musique qui a une dimension profonde»
LE MATIN : Vous avez signé un nouvel album "Contemplating earth". Comment le présentez-vous ?

Tarik Hila :
«Contemplating earth» est pour moi l'aboutissement de l'ensemble de mon parcours dans la musique et dans la guitare. Dans cet album, j'ai foncé dans une nouvelle aventure de composition où j'ai radicalement changé ma méthode de création afin de libérer mon esprit créatif. En fait, je ne donne pas une forme précise à mon travail mais je donne libre cours à mon inspiration. Cela me permet souvent d'atterrir dans des styles et des couleurs sonores que je n'ai jamais explorés. C'est ce qui a fait que "Contemplating earth" est un album éclectique et sans frontières musicales dans le sens où ses sonorités et ses thèmes vont du jazz aux musiques marocaines en passant par le flamenco, la musique latino-américaine et aussi les Muwashahates andalous.

Dans quel style placez-vous votre musique? Et que voulez-vous dire par la "Space Music" ?

Ma musique valse entre Flamenco, les musiques marocaines et les musiques du monde. La «Space music», c'est un style de musique qui se base sur la création d'ambiances sonores relaxantes avec des effets spéciaux et des bruitages de la nature. Dans mon dernier, il y a un aspect de la «Space Music » dans quelques morceaux mais ce n'est pas le style dominant.

Est-ce que le flamenco et la musique électroacoustique a son public au Maroc, surtoout que les autres jeunes s'adonnent à une musique plus moderne et plus "nayda"?

Chaque musique a son public et partout il y a des styles plus médiatisés que d'autres. Cela ne veut pas dire que ces derniers sont mieux appréciés par les gens mais plutôt parce que leur démarche nécessite une forte médiatisation. Concernant le flamenco et les autres musiques jouées à la guitare, ils ont un public assez large au Maroc mais un peu discret. En plus, c'est un choix personnel. Je joue ce style parce que je cherche à créer une musique originale, alternative à ce qui se passe sur la scène nationale et surtout une musique qui a une dimension culturelle et artistique profonde.

Tarik Hilal évolue depuis peu en solo, pourquoi ce choix sachant bien que l'expérience de Numydia était très riche ?

L'arrêt du groupe Numydia est dû au fait que certains de ses membres se sont installés à l'étranger et en dehors de Rabat. L'œuvre de Numydia était le fruit d'un travail collectif qui regroupait le goût de chacun de ses membres et leur apport artistique. Mon travail en solo m'a donné une nouvelle énergie et une nouvelle identité puisque j'ai pu élargir ma palette de sonorité.

Quels enseignements gardez-vous d'ailleurs de ce parcours ?

Numydia était une expérience très riche pour moi. Dans le groupe, c'était un apprentissage mutuel entre ses membres et un travail musical très participatif. Chacun avait sa touche personnelle et sa propre approche de la musique. C'était une école où nous avons développé chacun un vrai sens de partage musical et créatif.

Comment voyez-vous la nouvelle scène musicale au Maroc ?

Ça va de mieux en mieux bien qu'il reste beaucoup à faire. Les festivals se sont avérés très bénéfiques pour la scène musicale au Maroc. Mais je pense qu'il reste à développer des programmations hors festivals. En automne et en hiver, des activités musicales au sein des salles couvertes permettront de remédier au vide qui existe dans cette phase de l'année et permettront également de promouvoir des styles de musique qui ne peuvent pas être interprétés dans les grandes scènes en plein air telle que la musique classique.

Quels sont vos projets ?

Mes projets actuellement tournent autour de "Contemplating earth". Je veux partager cet album avec le public à travers des concerts, des émissions TV et Radio mais aussi à travers les autres médias.
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Une musique partagée

Si Tarik Hilal a choisi de mener une carrière solo, cela ne l'a pas empêché de partager le micro avec d'autres artistes. « Contemplating Earth » nous présente le talent du musicien mais dévoile également le savoir-faire d'autres artistes puisqu'il comporte deux duos. « Le premier duo est avec Nabyla Maân et l'autre avec Abdallah Lasri qui est un chanteur d'opéra marocain basé en Allemagne. » nous explique Tarik Hilal.
Le duo avec Nabyla Maân est une reprise d'un grand classique des Muwashahates andalous qui s'appelle "Lamma bada Yatathanna". «Nous avons essayé de donner une nouvelle couleur à cette chanson et de l'interpréter d'une manière originale. On a utilisé là dessus des sonorités de flamenco et de musique arabe. » ajoute-t-il avant d'enchaîner «Pour le deuxième duo, c'est un travail de co-composition sur un poème de Abou Alhassane Alchachtari, qui est un poète andalou ayant vécu au 13e siècle. Vu l'origine du poème, on a donné à la chanson un timbre andalous en plus d'une petite touche de musique turque.
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