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Les Marocains seraient-ils moins pauvres qu'ils ne le pensent ?

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Les Marocains sont-ils aussi pauvres qu'ils le croient ? Comment perçoivent-ils l'évolution de leur niveau de vie ? Dans la dernière livraison de sa revue «Les Cahiers du plan», le HCP publie une étude qui essaye de répondre à ces deux questions. L'étude s'emploie à mettre en évidence les divergences et/ou les convergences entre la réalité et la perception en matière de développement humain. Se basant sur les enquêtes réalisées ces dix dernières années, elle montre dans quelle mesure la perception qu'ont les Marocains de leurs conditions de vie correspond à la réalité. L'analyse du Haut Commissariat au Plan montre ainsi que les Marocains pensent qu'ils sont plus pauvres qu'ils ne le sont en réalité ou du moins plus pauvres que ne le laissent croire les indices de développement humain. En effet, si les données de l'enquête sur les revenus et les niveaux des ménages (2007) montrent que la proportion des ménages pauvres « calculée objectivement » est de 6.5%, il n'en demeure pas moins que 30 % des ménages se considèrent relativement pauvres et près de 12 % se déclarent très pauvres.

Le HCP souligne que ces chiffres font ressortir «une divergence entre les données objectives et les perceptions des ménages». Il indique également que cette «divergence apparente» entre les perceptions et les données objectives s'expliquerait par le fait que l'approche objective se base sur une définition précise et unique selon laquelle sont classés tous les ménages alors que dans leurs déclarations, chaque ménage a sa propre référence au seuil de pauvreté. L'étude du HCP s'est intéressée par ailleurs à la perception de l'évolution globale des niveaux de consommation ou des revenus.

Elle s'est basée sur l'enquête relative à la consommation et aux dépenses des ménages (2001) et celle sur les revenus et les niveaux de vie (2007). Les résultats montrent que la proportion des ménages qui déclarent avoir perçu une amélioration de leurs niveaux de vie au cours des dix années (précédant l'interview) était beaucoup plus élevée en 2007 qu'en 2001. L'analyse des indicateurs des mêmes enquêtes montre qu'entre 1991 et 2001, la dépense annuelle moyenne par personne a baissé en termes réels de 2 % alors qu'entre 2001-2007, elle a augmenté de 2.3 % annuellement. Là, contrairement au taux de pauvreté, l'étude montre qu'il existe «un niveau de convergence assez élevé» des indicateurs objectifs et des perceptions des ménages en matière d'évolution du niveau de vie.

Poursuivant son analyse, le HCP décortique les données des enquêtes de 2001 et de 2007 en plus de celle de 2009 sur les perceptions et les priorités des ménages. Il en déduit que le chômage et la cherté de la vie sont des préoccupations majeures des ménages. Toutefois, concernant le chômage, le HCP souligne que cette préoccupation perd de son intensité entre 2001 et 2007. Là aussi, l'étude montre qu'il y a concordance entre la perception et la réalité, puisque la baisse de la proportion des ménages qui déclarent le chômage comme principale inquiétude pour l'avenir est conforme à la tendance baissière du chômage observée ces dernières années (son taux passe de 12.3% en 2001 à 9.6% en 2008).

S'agissant de la cherté de la vie, le HCP rappelle que l'indice du coût de la vie a évolué à un taux annuel moyen de 1.3 % au cours des années 2000-2001 et de 2,7% en 2006-2007. Il fait remarquer que ces données paraissent aller à l'encontre des perceptions des ménages qui s'inquiètent moins qu'avant de la cherté de la vie. Mais, selon lui, cela s'expliquerait «par le revenu disponible des ménages par habitant qui a connu entre 2001-2007 une hausse continue de 2.3 % par an en moyenne».
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