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Flash-back pictural

La galerie Mohamed El Fassi accueille, depuis le 26 novembre, une prestation bien singulière de l'artiste-peintre Benyounès Amirouche.

Flash-back pictural
Le travail pictural de Benyounès Amirouche s'inscrit entre abstraction et figuration.
S'intitulant « Flash-back », l'exposition s'identifie dans la mémoire et le rêve en nous invitant à revisiter des scènes et des sujets à travers le temps et l'espace.
«Ma peinture repose sur une thématique de la mémoire. J'exploite, après sélection subtile, des objets plats et différents documents iconographiques portant une dimension nostalgique. Le collage, l'assemblage, les techniques mixtes représentent les procédés qui orientent et traduisent ma vision esthétique, dans la mesure où mon intervention purement plastique se manifeste pour "désorienter l'image", et ce jusqu'à saturation de plasticité qui fait refleurir ''le maintenant et l'antérieur, l'ici et l'ailleurs, le réel et l'imaginaire''…

Mon œuvre est donc un acte pictural qui remonte à travers le temps et l'espace, une invitation cosmique d'échange et de partage», explique l'artiste. Dans son atelier B.A, nous ne pouvons que rester ébahis devant les multiples oeuvres qu'il nous offre dans cet espace qui fait fonction d'un musée de sa mémoire.«C'est dans cet atelier de la mémoire que réside le sens (les sens) des dernières combines de Benyounès Amirouche; des sens qui s'inscrivent dans les interstices mobiles de sa mémoire-atelier-musée: traces impersonnelles et personnelles, traces hétérogènes et multiples animant le jeu (au sens de «ludique» et de «espace») de l'œuvre (comme objet plastique) et de la vie (objets intégrés dans l'œuvre)», souligne le professeur universitaire Abderrahim Kamal.
Et d'ajouter que c'est dans l'intervalle d'un travail d'abstraction et de figuration à la fois que le peintre-plasticien s'installe. «La vie comme objets de l'ordinaire, comme de la puissance/du potentiel et comme acte (on voit le travail et les traces de l'exécution, on voit la main), qui structurent et déploient l'idée-affect de ces travaux ».

Ce dialogue passé-présent fusionne pour céder la place à une mémoire qui communique avec l'observateur et l'interpelle vers de multiples questionnements.«C'est cette ambivalence que les travaux de B. Amirouche interrogent. Les combinatoires mnésiques et plastiques s'associent pour aboutir à des recompositions faites de récupération et de recyclage aux dimensions ludiques, auto-biographiques et où l'effet est tantôt léger tantôt tragique», explique Abderrahim Kamal.

Ce sont des images, des corps, des objets, entre autres, (chacun portant sa mémoire) que l'artiste assemble, combine ou intègre pour raconter un passé loin ou proche. «Créer pour moi, c'est récupérer: récupération hybride de ce qui me touche et touche mes semblables.

Ma mémoire ne m'appartient pas; elle s'insère dans une ‘'fabulation'' où les déterminants de la matière plastique ordonnent l'œuvre dans des suites et des séries hors de mon vouloir. Je ne suis que l'exécutant d'un projet qui me précède et me succède (m'excède). Un projet qui a, vraisemblablement, commencé avant moi. L'idée m'advient naturellement par prégnance. Elle m'a conçu avant que je ne la conçoive », précise B. Amirouche. Ainsi, s'enchaîne dans cette exposition, qui se poursuit jusqu'au 12 décembre, des textes, des contextes, des visages, des corps, dont certains sont des stars de la chanson ou du cinéma et d'autres peints par l'artiste lui-même et que lui seul peut reconnaître.

D'autres configurations figurent parmi ses assemblages, mettant en relief des formes géométriques, notamment des carrés, rectangles, cercles aux limites poreuses et aux couleurs variables. Ce sont ces différents formes, images, objets, couleurs et sensations qui constituent le temps, les âges, les époques et les ambiances de Benyounès Amirouche.

Biographie de l'artiste

Natif de Oujda, Benyounès Amirouche est plasticien, critique d'art et professeur d'arts plastiques. Il a enseigné l'histoire de l'art moderne à la Faculté des lettres et des sciences humaines de Meknès (Université Moulay Ismail) de 2004 à 2009. Ex-président de l'association ¨ANFAS¨ d'arts plastiques à Meknès (1992-93, 1995-96), Benyounès Amirouche est membre actif dans plusieurs associations culturelles, notamment l'Union des écrivains marocains, l'Association des critiques d'art au Maroc et l'Association marocaine d'art photographique. L'artiste-peintre est aussi auteur et traducteur de nombreux articles, essais et études relatifs aux arts plastiques et à l'image en général. Il a, également, publié des études dans des revues académiques et culturelles du monde arabe, dont ''Alam Alfikr'', ''Thakafat'', ''Nizwa'', ''Arrafid'', ''Al Bayane'', ''Nawaffid'', ''Oman, Al Founoun'', ''Fikr wa Nakd'', ''Athakafa Al Maghribia'', ''Alamat'', ''Afak'', ''Zon-art'', ''Matrice des arts''…
Ses nombreuses expositions au Maroc et à l'étranger, depuis 1983, lui ont valu, en 1996, le Prix du jury au 6e Salon international d'art contemporain sur la musique, Saint- Barthelémy d'Anjou, en France.
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