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Jeudi 02 Mai 2024
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«Mémoire, art et valeurs»

Joan Miro, le peintre espagnol du siècle dernier, avait peint un magnifique tableau auquel il donna le nom du « Poisson qui chante ».

«Mémoire, art et valeurs»
Abdelaziz boussousse et Smail Elfadili exposent jusqu'au 8 janvier à la galerie la Découverte.
Les tableaux de l'artiste-peintre Abdelaziz Boussoussa qui expose avec son ami Smail El Fidali El Wazzani dans la galerie la Découverte (Nadira) de Rabat jusqu'au 8 janvier sont fidèles à cette image des poissons qui chantent. Les tableaux pleins de vie, de couleurs, d'émotion rappellent le symbole de vie, de fécondité et de force dans les différentes religions. Nombre de manuscrits chrétiens nous sont ainsi parvenus depuis Oxyrhynque, ville du poisson égyptien.

Le poisson était alors aussi associé à l'ancre. Pour le peintre A.Boussoussa, l'ancre est devenue encre, qui accompagne le mouvement et la dynamique du trait qui se transforme en traits pour indiquer des valeurs comme la tolérance, la sagesse, la solidarité, l'amitié... qui seules permettent de cohabiter, de vivre ensemble, de dialoguer, de se respecter. La valeur du respect est presque obsessionnelle dans ces tableaux: respect des autres, respect de la nature, de l'environnement, respect de l'alimentation, respect de la culture de chacun en ces temps de mondialisation et de chocs des civilisations. Devant chaque tableau, tous les sens sont en émoi devant ces couleurs de vie, devant ces formes parfaitement maîtrisées et devant ce qu'elle suscite en termes de réflexions et de significations.

L'œil et l'esprit sont ainsi interpellés, pour décrypter les formes et les motifs qui vous parlent et qui vous inspirent à leur tour. Pour les tableaux de Smail El Fidali El Wazzani, point de décryptage car tout est là dans une approche figurative, merveilleusement reproduite dans l'émotion de ce patrimoine retrouvé, de ses souvenirs et de ses images qui propulsent un passé qui déjà s'estompe : rituels et événements festifs, représentations d'un monde de sérénité, scènes de vie familiale, cérémonies du thé ou du bendir, fragments de mémoire du Msid, chants et danses d'une région… un monde encore préservé mais qui, déjà sous les coups de boutoir de la mondialisation, est dépecé. D'où l'importance de ces tableaux, ces archives du passé sensible qui conserve cette mémoire, la transmette, la sauvegarde et la transforme en capital immatériel et patrimoine culturel.

Pour les sociologues, cette fonction de transmission est essentielle car « ce patrimoine culturel immatériel, transmis de génération en génération, est recréé en permanence par les communautés et groupes en fonction de leur milieu, de leur interaction avec la nature et de leur histoire, et leur procure un sentiment d'identité et de continuité, contribuant ainsi à promouvoir le respect de la diversité culturelle et la créativité humaine ainsi qu'à l'exigence du respect mutuel entre communautés, groupes et individus, et d'un développement durable». Chaque tableau est accompagné d'un papillon, bleu, noir, multicolore qui déploie ses ailes, signe de légèreté, mais aussi de renaissance, d'espoir, d'éveil à la sagesse comme cela est dit dans les traditions spirituelles et philosophiques.

Chaque tableau se réclame de symbole très riche à la mesure du temps traversé par ce papillon qui «a volé sans discontinuité au travers des siècles et qui est aujourd'hui plus que jamais présent. A petits battements d'ailes, la tendance papillon a envahi notre univers. Papillonner, c'est butiner, à droite à gauche: serait-ce être libre ou bien éphémère ? Orphique, fugace et fragile, il symbolise tout à la fois l'imagination, le rêve et la réalité, ll y a bien des choses à dire sur ce petit insecte. Au sortir de sa gangue, sur les ailes du paradoxe, il se décline, comme sur mesure… Pour chacun, réussite et couronnement après l'effort, recherche fragile d'un idéal de beauté, il symbolise l'immortalité, la nature… libre cours à la magie de l'imagination ! » L'exposition de ces deux jeunes peintres, tous deux originaires de Ouezzane, membres de l'association Dar Ouezzane pour la culture et les arts traditionnels, de l'association Symposium des jeunes et du syndicats des artistes plasticiens marocains, laisse libre cours à la magie de l'imagination et sont une véritable invite à l'émotion.

Promotion de jeunes talents

Organisée conjointement par le ministère de la Culture et l'Association marocaine d'art photographique, l'exposition « Mille et un doigts » rassemble une pléiade de jeunes photographes, tous des étudiants à l'Institut Supérieur de l'Information et de la Communication où la formation à la photo journalistique fait partie de leur cursus d'études. Seize jeunes photographes furent choisis pour accomplir ce travail sur le thème choisi par l'AMAP. Il s'agit de Aïcha Alwaqaf, Zhor Baki, Rim Battal, Afaf Bouchikhi, Salma Bounjara, Karima Chakiri, Mohamed El Aji, Mounia El Aboudi, Fatima Ezzohra Ennda, Chafik Faiz, Imane Lahrach, Badr Lebnioury, Oussama Rhaleb, Amina Sriri, Zarah Zeroual, Sanae Zouine. Ils ont tous fait montre d'une grande sensibilité et d'une appréciation vis-à-vis du sujet de l'artisan marocain.
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