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L'escale du soufisme et du sacré

L'escale du soufisme et du sacré
Bab Al Makina, porte monumentale bâtie en 1886 sous le règne de Moulay El Hassan, abritera les concerts du soir.
Avec ses zawayas, ses medersas et ses mosquées dédiées au soufisme, Fès a vu, le long de sa riche histoire, de prestigieux maîtres soufis se succéder en quête du sacré, du dikr et de spiritualité. Et c'est par ce que dans le cœur de tout être humain réside un élan pour le sacré, la quête se poursuit toujours. Elle se manifeste aujourd'hui à travers le Festival de Fès des musiques sacrées du monde qui rassemble annuellement les différents chants sacrés du monde : arabes, perses, indiens, africains, corses ou encore les groupes de gospel et des formations d'artistes internationaux et nationaux pour une rencontre avec le soufisme et le sacré.

Orchestrée par l'Association Esprit de Fès, la 16e édition du Festival de Fès des musiques sacrées du monde invite du 04 au 12 juin intellectuels, artistes, chercheurs dans le soufisme et personnalités de tout bord à un voyage initiatique. Il s'agit, d'après Mohamed Kabbaj, président de la Fondation Esprit de Fès, de l'apprentissage du monde, la découverte de l'autre, la connaissance de soi et la quête de la spiritualité. «L'homme connaît ici ce qu'il ne connaît pas là-bas», écrivait Ibn Arabi, dont l'œuvre entière constitue une invitation au voyage. Le même grand poète mystique considérait tout voyage comme une aspiration à Dieu «venant de Lui, en Lui et vers Lui». «C'est sous le signe des vertus du voyage initiatique que se place cette 16e édition du Festival», précise-t-il dans la présentation de cet événement.

Ce voyage se traduit par une programmation des spectacles aussi bien riche que diversifiée, répartie sur les sites mythiques de la ville de Fès. Ainsi, Bab Al Makina, porte monumentale bâtie en 1886 sous le règne de Moulay El Hassan, abritera les concerts du soir. La première soirée sera dédiée au Ballet royal du Cambodge : Création «Preah Thaung et Neang Neak, la Légende de la Création du Royaume Cambodge» et qui est une chorégraphie de S.A.R. la Princesse Norodom Buppha Devi. Les autres soirées seront animées, entre autres, par Ben Harper acoustic des Etats-Unis, Africa Spirit, ensemble soufi Mtendeni Maulid de Zanzibar et les Maîtres Tambours du Burundi. Le musée Batha, ancien palais, érigé par Moulay El Hassan (1873 – 1894), abritera de son côté les concerts de l'après-midi. Dans ce lieu chargé d'histoire, le festival commence avec la Danse acrobatique et rituelle des temples de l'Orissa, orchestrée par les jeunes danseurs Gotipuas du Raghurajput Heritage, Village de l'Inde. Il abritera aussi Shakila Saidi et le Rajab Suleiman Trio de Tanzanie, l'art du taarab dans la tradition swahilie, Ahmed Essyad et l'ensemble Accroche Note du Maroc et de France.

Parmi les temps forts du Festival figure La Nuit de la Médina. Celle-ci sera marquée par un voyage musical et initiatique au cœur de la médina de Fès, dans ses plus beaux sites: Musée Batha, Dar Tazi, Dar Mokri, Dar Adiel, Snagogue Ben Danan. Elle sera animée, entre autres, par Camille avec Clément Ducol de France, l'ensemble Constantinople et Barbara Furtuna de Iran-Canada-France. Le Groupe «Canti Di A Terra» y célébra également le sacré à travers les polyphonies corses et les musiques d'Iranau côté de Ustad Gholam Hossain et son ensemble Chants soufis et luth robab d'Afghanistan, Epi – Mongolie avec leurs chants nomades des steppes, et Gülay Hacer Toruk avec ses Chants sacrés et populaires d'Anatolie.

Au Musée Batha et Bab Al Makina, les spectateurs sont appelés à découvrir, entre autres, les productions de l'Ensemble SamulNori Hanullim du Corée du Sud, Tambours sacrés, Shahram Nazeri - Hafez Nazeri et l'ensemble Rumi –Iran, Parvathy Bâul de l'Inde et l'art des poètes mystiques Bauls du Bengale. ... Le voyage initiatique du mystère à la révélation se poursuit aussi à travers les Rencontres de Fès au Musée Batha. Il s'agit là d'une invitation vers le voyage intérieur, dans les écritures, le pèlerinage, l'exil et le voyage mythique. Et pour partager des moments festifs avec le grand public, le Festival dans la ville propose plusieurs concerts animés par de prestigieuses formations marocaines de musique soufi ou chaabi. Ainsi, à Bab Boujloud, à Dar Tazi, à Ait Skato, se défileront au fil des jours du festival Issawas de Fès, Amayno, Tachinouite, l'ensemble de Lalla Rahoum El Bakkali, Hadra CHEFCHAOUNIA, Najat ATABOU, Gnaoua, Jilala et Jilaliyate de Fès.

Ces soirées grand public seront aussi marquées par les spectacles, entre autres, de Nouri, Abidates R'ma, Mtendeni Maulid du Zanzibar, les musiciens du Nil, les Tambours du Burundi, la Tarika Shaymia du Gharb, Oulad El Mokhtar, Rhany, Hel'Mkan, Tarika El Kadiria de Meknès et Abdelaziz Stati. Le rossignol de l'Atlas Rouicha, Jil Jilala, Ahl Touat Dar Dmana de Ouezzane, Hatim Amor, Ribab Fusion, Tarika Skalia et les fameux Gospel seront également de la partie pour un voyage diversifié et riche dans différents types de traditions musicales.

La culture au rendez-vous

Le sacré se manifeste aussi à Fès par un autre festival qui murit d'une année à l'autre. Il s'agit du Festival de Fès de la culture soufie qui est à sa quatrième édition et du Forum : «Une âme pour la mondialisation». Ils auront lieu du 17 au 24 avril 2010 dans le Palais Batha, Riads et Jardins andalous de Fès. Des thèmes tels que «Mystique et Poésie» ou «Les biens communs de notre humanité» seront déclinés sous forme d'échanges d'idées, d'expressions poétiques, artistiques et musicales. Cette année, la poésie sera notre invitée d'honneur.

Les organisateurs annoncent compter sur la poésie pour élargir le champ de la conscience et de la pensée et une autre vision de la société où l'alliance entre projet politique et quête de beauté pourrait initier une «Poétique de civilisation». La conférence de presse sera donnée le 17 mars à Casablanca.
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