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Un tournant décisif dans l'histoire de la résistance

Toutes les composantes patriotiques du Royaume du Maroc célèbrent, ce lundi dans la fierté et la détermination, le 66e anniversaire de la présentation du Manifeste de l'Indépendance. Il s'agit d'un tournant décisif et une page glorieuse de l'histoire de la lutte menée par le peuple marocain sous la conduite du Trône Alaouite pour la liberté et l'indépendance.

Un tournant décisif dans l'histoire de la résistance
Le 11 janvier 1944, le Parti de l'Istiqlal nouvellement créé, présentait à S.M. le Sultan Sidi Mohammed Ben Youssef un texte intitulé «Ouathiqat Al Istiqlal», le Manifeste de l'Indépendance. Un document qui illustre un événement dans le processus de la lutte héroïque menée par les Marocains pour la libération et l'indépendance du pays et le parachèvement de son intégrité territoriale. Les signataires du Manifeste avaient alors réclamé la fin du régime de protectorat imposé au Maroc par le traité du 30 mars 1912.

Cet événement a éveillé le sens de la résistance au sein du peuple marocain, surtout que feu S.M. Mohammed V avait réitéré, lors de sa visite historique à Tanger en 1947, les revendications contenues dans le Manifeste, et refusé ainsi de se plier aux autorités coloniales qui ont exilé le regretté Souverain, déclenchant ainsi la résistance qui a permis le retour du père de la Nation et la proclamation de l'indépendance du Royaume. Il s'agissait de réclamer l'indépendance du Maroc «dans son intégralité nationale sous l'égide de Sa Majesté Sidi Mohammed Ben Youssef».

La réponse de la Résidence fut une forte pression sur Sa Majesté le Sultan pour qu'il se démarque de l'idée de l'indépendance, et le lancement d'une série d'arrestations de nationalistes. Le 28 janvier de la même année, une large vague d'arrestations a frappé les rangs du Parti de l'Istiqlal et a notamment conduit à l'emprisonnement de son secrétaire général, feu Ahmed Balafrej. Des vagues de soulèvements et de manifestations se sont soldées par de nombreuses victimes, en particulier dans les villes de Fès, de Rabat et de Salé.

De nombreux résistants furent traduits devant le tribunal militaire pour atteinte à l'ordre public et furent mis à mort. 67 personnes ont signé ce Manifeste. Tous font partie du panthéon marocain : grands résistants avant l'indépendance, les signataires sont devenus ensuite les symboles du Maroc libre et les hommes clés de la construction du nouveau Maroc. Le défunt Roi Hassan II a fait de cet anniversaire plein de significations une fête nationale. En effet, le 11 janvier 1944, le Manifeste de l'Indépendance avait été présenté au héros de l'indépendance, feu S.M. Mohammed V, que Dieu l'ait en Sa Sainte Miséricorde.
Des copies du document avaient été remises aux autorités coloniales et aux représentants des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne à Rabat et envoyées au représentant de l'Union soviétique.

La tenue en janvier 1943 de la Conférence d'Anfa à Casablanca avait été l'occasion pour feu S.M. Mohammed V, héros de l'indépendance, de rencontrer le Président américain de l'époque, Franklin Roosevelt, et le Premier ministre britannique, Winston Churchill.Feu S.M. Mohammed V avait, ainsi, saisi cette opportunité pour soumettre à la conférence l'idée de l'indépendance du Maroc et d'une adhésion du Royaume à la Charte Atlantique.
Laquelle idée avait reçu le soutien du Président américain qui a qualifié de logique l'ambition du Maroc de reconquérir sa liberté. Un an après cette conférence, les nationalistes, sous la conduite de feu S.M. Mohammed V, avaient élaboré un document portant sur les principales revendications, particulièrement l'indépendance.

Homme visionnaire, S.M. Mohammed V, que Dieu ait son âme, leur donna des suggestions et modifications et les guida pour la sélection des personnes qui seront chargées de présenter ces revendications, en tenant compte de la diversité sociale et surtout de la représentativité de l'ensemble des régions dans la réalisation de cet événement historique de grande envergure.
Le Manifeste de l'Indépendance comportait en particulier des revendications relatives à l'indépendance du pays sous la conduite du Roi du Maroc, Sidi Mohammed Ben Youssef, ainsi que des démarches auprès des pays concernés pour garantir cette indépendance et l'intégration du pays au sein du groupe des Etats ayant approuvé la Charte de l'Atlantique.

Le document insistait en particulier sur l'intérêt royal porté au mouvement de réformes et à la création d'un régime politique de la choura garantissant les droits et devoirs de toutes les composantes du peuple marocain.
La présentation du Manifeste de l'Indépendance avait été suivie par une vague de manifestations, particulièrement le soulèvement du 29 janvier 1944, qui avait fait de nombreux martyrs.
Dans ce climat de lutte que le Trône et le peuple menaient en parfaite symbiose, les autorités coloniales et leurs supplétifs avaient tenté en vain de semer la discorde entre le Souverain et son peuple en vue d'empêcher le pays d'accéder à une indépendance inéluctable.

Feu S.M. Mohammed V avait choisi le moment de défier la puissance d'occupation, en effectuant, le 9 avril 1947, sa visite historique à Tanger, au cours de laquelle il avait prononcé son discours historique réaffirmant les aspirations légitimes du peuple marocain à l'indépendance et son attachement aux valeurs sacrées de la nation. Le regretté Souverain avait ensuite renouvelé ses positions au cours de sa visite en octobre 1950 en France. Face à l'action du Souverain et à la symbiose entre le peuple et le glorieux Trône Alaouite, les autorités coloniales décident, le 20 août 1953, d'exiler feu S.M. Mohammed V, son compagnon de lutte, feu S.M. Hassan II et la Famille Royale, acte qui fut à l'origine du déclenchement des opérations de la Résistance, qui se sont poursuivies en crescendo jusqu'à la proclamation de l'indépendance et au retour de la Famille Royale. Feu S.M.
Mohammed V avait alors proclamé la fin du petit Jihad pour le recouvrement de la liberté et le début d'une nouvelle ère, celle du grand Jihad pour l'édification d'un Maroc nouveau, libre et indépendant. L'esprit de cette épopée a marqué à jamais le Maroc, comme en témoigne la détermination affichée par feu S.M. Hassan II tout au long de son règne pour le parachèvement de l'intégrité territoriale.

On assistera, ainsi, à la récupération de la ville de Sidi Ifni en 1969 et des provinces du Sud en 1975, grâce à la glorieuse Marche Verte, qui fut un grand événement national au bout duquel les couleurs nationales avaient retrouvé la place qui leur revient dans le ciel de Laâyoune le 28 février 1976, suivi le 14 août 1979 par le retour de la province d'Oued Eddahab à la mère patrie.
Les épopées se poursuivent sous le règne de S.M. le Roi Mohammed VI pour assurer la pérennité à l'intégrité territoriale, promouvoir le développement et parachever le processus démocratique. En célébrant ce 66e anniversaire de la présentation du Manifeste de l'Indépendance, la famille des anciens résistants et anciens membres de l'Armée de libération entend revivre les grands moments de cette épopée qui a marqué l'histoire du combat mené héroïquement par le Souverain et son peuple.
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Othman Jorio, grande figure nationaliste marocaine

L'année 2009 a été marquée par le décès, le 7 décembre 2009 à Rabat à l'âge de 93 ans, de Othman Jorio, grande figure nationaliste marocaine et l'un des signataires du Manifeste de l'Indépendance. Né en 1916, Othman Jorio s'est engagé en 1932 dans l'action de bénévolat au sein de l'Association de bienfaisance islamique.Initiateur de l'enseignement privé au Maroc à travers la création de l'école «Arrahmania», il poursuit son action militante à travers les écoles Mohammed V. Il a acquis le savoir dans l'enseignement original grâce à un groupe d'Oulema. Il avait accédé à des titres prestigieux, notamment «la Alimiya» en 1948 à l'Université Al Quaraouiyine. Il est l'auteur de plusieurs œuvres scientifiques et littéraires dont le manuel «Al Moutalaâ Al Arabia» pour le cycle primaire (1943). Il a aussi légué plusieurs textes littéraires et des chants patriotiques que le défunt enseignait à ses élèves, bravant la censure des autorités du protectorat qui l'ont empêché de les publier. Il avait de solides relations avec Ahmed Balafrej à l'école Guessous. Il a rédigé de nombreuses motions aboutissant au Manifeste de l'Indépendance adressé par les Ouléma, les jeunes, les ouvriers, les commerçants, les hommes d'affaires à Mohammed V- Il a publié plusieurs articles au journal « Al Atlas» et à la revue « Al-Maghreb ». Il a poursuivi son action nationale dans le cadre de l'enseignement privé à la tête de l'établissement des écoles Mohammed V qui a joué un rôle pionnier dans la formation des générations nationalistes et dans la préservation de la langue arabe et des valeurs islamiques.
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L'engagement patriotique de la femme marocaine

La seule femme signataire du Manifeste, Malika El Fassi, s'est éteinte le samedi 12 mai 2007.
Dans le message de condoléances adressé par le Souverain à la famille de feue Malika El Fassi, S.M. le Roi Mohammed VI a exprimé ses sentiments de compassion à la famille de la défunte «qui a traduit, tout au long de sa vie de lutte et de militantisme, le fort engagement de la femme, aux côtés de son frère l'homme, dans la bataille de la libération et de l'indépendance, sous la conduite de Notre auguste Grand-père, feu S.M. Mohammed V et Son compagnon de lutte, Notre auguste père, feu S.M. Hassan II», implorant Le Très-Haut de lui accorder Sa miséricorde pour les grands services qu'elle a rendus à son pays et de l'accueillir en Son vaste paradis.
La signature par cette nationaliste leader du Manifeste de l'Indépendance, aux côtés d'une élite du mouvement national, témoigne de l'engagement de la femme marocaine pour le recouvrement de l'intégrité nationale et territoriale du Royaume et la préservation de son identité, a ajouté S.M. le Roi. Le Souverain a souligné que rien ne peut compenser cette regrettable perte que les grandes qualités de dévouement, de nationalisme sincère et d'attachement aux constantes et aux valeurs de la nation que la défunte et son époux, feu Mohamed El Fassi, avaient léguées à leurs enfants et à leur patrie, le Maroc.
A noter que la défunte a été décorée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI du Grade de Grand Commandeur du Ouissam Al Arch Al Alaoui le 11 janvier 2005.
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