Les agréments de taxis sont très sollicités par les jeunes chômeurs, les chauffeurs, les retraités ou encore par des employés à la recherche d'un revenu financier supplémentaire. Ces documents sont généralement octroyés par le ministère de l'Intérieur aux anciens combattants ou encore aux personnes handicapées, en situation précaire et bien d'autres. Les détenteurs d'agréments les louent pour de longues durées, 6 à 10 ans, moyennant une somme mensuelle de 1.500 DH.
Toutefois, il faut payer une somme pour entrer sur le marché des taxis qui varie de 80.000 à 120.000 DH. Appelée «hlawa», cette somme est livrée au propriétaire du taxi au noir. Si on veut louer l'agrément pour une durée de 5 ans, il faut alors payer un loyer mensuel de 2.000 DH et une «hlawa» allant jusqu'à 60.000 DH. «Avec l'avènement sur le marché des fonctionnaires qui ont bénéficié du départ volontaire, la valeur d'un agrément avoisine aujourd'hui les 200.000 DH payés sous la table. C'est pour cela que les détenteurs de ce document ne veulent pas renouveler les contrats avec les anciens chauffeurs», déplore un représentant syndical des chauffeurs de taxi. Les personnes qui ne veulent pas payer de noir doivent, par contre, s'acquitter d'un loyer de 2.500 DH par mois en plus d'une caution de deux à quatre mois d'avance.
Autre souci pour les chauffeurs de taxi, les voitures utilisées doivent être enregistrées au nom des détenteurs d'agréments ; sinon, l'autorisation de mise en circulation ne sera pas délivrée par la wilaya. Afin de trouver une échappatoire à cette clause contraignante, le contrat de location de l'agrément doit absolument souligner que la voiture restera la propriété de l'exploitant du taxi, même si elle est au nom du détenteur de l'agrément.
Une clause du contrat indique également l'obligation du transfert du véhicule au chauffeur, son premier propriétaire, contre la restitution de l'agrément. Néanmoins, certains chauffeurs de taxi travaillent souvent à la journée sans avoir la propriété du véhicule ou de l'agrément. Ces derniers gagnent en moyenne 100 dirhams par jour. Un gage de confiance est ainsi nécessaire entre ces différents partenaires afin de garantir un bon gain et surtout un bon état du véhicule. Il faut dire que ce ne sont pas les magouilles qui manquent au secteur des taxis.
Certains chauffeurs augmentent leurs recettes journalières en gonflant ou en falsifiant les factures d'entretien. En outre, ils ne prennent pas soin du véhicule. Bref, pour être sûr du rendement d'un taxi, il faut être à la fois propriétaire d'agrément, de véhicule et chauffeur.
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QUESTIONS À : Rabik Laghnimi•
secrétaire général régional du syndicat des taxis.
Les chauffeurs de taxis vivent une situation déplorable. Nous avons soumis nos réclamations aux responsables de la ville et mené des pourparlers avec eux mais en vain. Aujourd'hui, on veut que nos voix soient écoutées. Les nouveaux chauffeurs de taxis ne peuvent plus travailler sans couverture sociale. De même, on ne tolère plus qu'un taximan qui a plusieurs années d'expérience soit à la merci du détenteur de l'agrément. Ce dernier peut, selon la loi, mettre fin au contrat de location et, de fait, mettre une personne au chômage, sachant que les chauffeurs de taxis ont des familles et des charges quotidiennes à payer. J'estime que dans la relation entre les conducteurs et les propriétaires des agréments, ces derniers sont toujours gagnants. Ils encaissent de grandes sommes en ‘'noir'' et se permettent toujours de chercher qui peut donner plus.
Toutefois, il faut payer une somme pour entrer sur le marché des taxis qui varie de 80.000 à 120.000 DH. Appelée «hlawa», cette somme est livrée au propriétaire du taxi au noir. Si on veut louer l'agrément pour une durée de 5 ans, il faut alors payer un loyer mensuel de 2.000 DH et une «hlawa» allant jusqu'à 60.000 DH. «Avec l'avènement sur le marché des fonctionnaires qui ont bénéficié du départ volontaire, la valeur d'un agrément avoisine aujourd'hui les 200.000 DH payés sous la table. C'est pour cela que les détenteurs de ce document ne veulent pas renouveler les contrats avec les anciens chauffeurs», déplore un représentant syndical des chauffeurs de taxi. Les personnes qui ne veulent pas payer de noir doivent, par contre, s'acquitter d'un loyer de 2.500 DH par mois en plus d'une caution de deux à quatre mois d'avance.
Autre souci pour les chauffeurs de taxi, les voitures utilisées doivent être enregistrées au nom des détenteurs d'agréments ; sinon, l'autorisation de mise en circulation ne sera pas délivrée par la wilaya. Afin de trouver une échappatoire à cette clause contraignante, le contrat de location de l'agrément doit absolument souligner que la voiture restera la propriété de l'exploitant du taxi, même si elle est au nom du détenteur de l'agrément.
Une clause du contrat indique également l'obligation du transfert du véhicule au chauffeur, son premier propriétaire, contre la restitution de l'agrément. Néanmoins, certains chauffeurs de taxi travaillent souvent à la journée sans avoir la propriété du véhicule ou de l'agrément. Ces derniers gagnent en moyenne 100 dirhams par jour. Un gage de confiance est ainsi nécessaire entre ces différents partenaires afin de garantir un bon gain et surtout un bon état du véhicule. Il faut dire que ce ne sont pas les magouilles qui manquent au secteur des taxis.
Certains chauffeurs augmentent leurs recettes journalières en gonflant ou en falsifiant les factures d'entretien. En outre, ils ne prennent pas soin du véhicule. Bref, pour être sûr du rendement d'un taxi, il faut être à la fois propriétaire d'agrément, de véhicule et chauffeur.
QUESTIONS À : Rabik Laghnimi•
secrétaire général régional du syndicat des taxis.
«Ce sont les propriétaires des agréments qui sont gagnants»
• Qu'est-ce qui a déclenché ce sit-in ?Les chauffeurs de taxis vivent une situation déplorable. Nous avons soumis nos réclamations aux responsables de la ville et mené des pourparlers avec eux mais en vain. Aujourd'hui, on veut que nos voix soient écoutées. Les nouveaux chauffeurs de taxis ne peuvent plus travailler sans couverture sociale. De même, on ne tolère plus qu'un taximan qui a plusieurs années d'expérience soit à la merci du détenteur de l'agrément. Ce dernier peut, selon la loi, mettre fin au contrat de location et, de fait, mettre une personne au chômage, sachant que les chauffeurs de taxis ont des familles et des charges quotidiennes à payer. J'estime que dans la relation entre les conducteurs et les propriétaires des agréments, ces derniers sont toujours gagnants. Ils encaissent de grandes sommes en ‘'noir'' et se permettent toujours de chercher qui peut donner plus.
