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Un souk au cœur de la capitale de l'Europe

Un souk hebdomadaire qui baigne dans une ambiance chaleureuse et colorée. Reportage.

Un souk au cœur de la capitale  de l'Europe
Celui qui visite la capitale de l'Europe pour la première fois et descend à la gare du Midi sera surpris d'y voir un marché qui ressemble à s'y méprendre aux souks hebdomadaires du «bled». Un marché qui s'étale partout où il peut autour de la gare. «Le marché se tient uniquement le dimanche. Les marchands s'installent de bonne heure et restent jusqu'à 14h. C'est le plus grand marché régional. Spécialisé dans les produits alimentaires et les délices qui rappellent les pays d'origine, ce marché propose fruits et légumes de tous les pays, herbes et épices, olives, fromages et poissons.

Il est tellement grand qu'une matinée entière est nécessaire pour en faire le tour», explique Abdelfattah. Ce dernier, qui habite Bruxelles depuis des années, ajoute : «Les visiteurs peuvent aussi y trouver des plantes, des chaussures, des vêtements, des CD, des DVD de musique ou de films du Maghreb, d'Asie et d'Afrique…». Les senteurs et les couleurs sont diverses. Une odeur extraordinaire se répand. On y trouve toutes les épices nécessaires à un bon tajine : du safran, du piment, du cumin… Hassan a déployé son étalage. Il est l'un des marchands d'épices les plus connus sur le marché. Son stand est à l'angle d'une célèbre boutique espagnole «Economato» qui vend des vêtements et d'autres outillages de maison à prix cassé.

Quelques mètres plus loin, on trouve les vendeurs de vêtements. Dans un grand brouhaha, on marchande, on interpelle les passants, on négocie avec les clients, l'accent arabe se fait reconnaître. On se croyait vraiment dans un marché casablancais ou dans un souk hebdomadaire d'une autre ville du Maroc.
«Oui effectivement, on ne se sent pas dépaysé ici !», dit Hicham, qui vient chaque dimanche faire ses courses dans ce marché. Il se déplace ici surtout pour sentir l'odeur du bled. Il souligne : « Chaque dimanche, je viens ici me procurer des produits marocains. Ce sont les mêmes produits que chez nous, et leur qualité est bonne». Ce marché, qui doit son nom à sa proximité de la gare bruxelloise du Midi, est un lieu cosmopolite par excellence. A côté des Marocains, l'on trouve des Asiatiques, des Africains ou encore des Sud-américains. Ils sont tous là. Chacun tient son commerce. «Ici, les gens sont de toutes les couleurs.

Les marchands et la clientèle représentent à eux tous un grand échiquier de cultures et d'origines», selon les termes de Rachid, marchand de vêtements marocains. Il ajoute que chaque dimanche, durant toute la matinée, toutes les artères qui jouxtent la gare sont envahies par une marée humaine. « Qu'il pleuve ou qu'il vente, ce rendez-vous hebdomadaire est toujours respecté. Rien n'est introuvable ici. De la menthe au safran, du dentifrice au portable, de la pâtisserie marocaine aux nems asiatiques… tout est là et chacun y trouve exactement ce qu'il recherche». Les commerçants viennent de toute la Belgique, en atteste les nombreuses voitures portant des plaques d'immatriculations d'autres villes belges. "En plus des Maghrébins qui sont présents en force, l'on trouve des marchands originaires d'Europe de l'Est, d'Afrique subsaharienne, du Pakistan ou de Turquie", soutient Rachid.

La gare du Midi

La gare de Bruxelles-Midi (en néerlandais : Station Brussel-Zuid) est la plus grande gare de Bruxelles et de Belgique. Cette gare, qui était un terminus lors de son inauguration en 1869, est devenue une gare de passage depuis l'ouverture de la jonction Nord-Midi. Ainsi, la ligne de chemin de fer du Midi, destinée tout d'abord à relier Bruxelles à Mons puis, par la suite, à la frontière française et au-delà, a été créée en 1839. Son terminus était installé à proximité du centre de la ville, dans un bâtiment de bois construit à l'emplacement de l'ancien cloître du couvent des Bogards, là où se situe aujourd'hui la place Rouppe. Les voies pénétraient en ville par la large avenue du Midi, devenue aujourd'hui l'avenue de Stalingrad.

La gare des Bogards prendra très vite le nom de «Gare du Midi». Le succès du nouveau mode de transport est immédiat, le réseau des chemins de fer belge s'accroit rapidement et devient le plus dense du continent. Déjà on envisage de relier la gare du Midi à la gare du Nord, projet qui ne sera réalisé que plus d'un siècle plus tard. Vers 1860, la gare du Midi arrive à saturation et sa situation trop proche du centre commence à poser des problèmes. Il est décidé d'en construire une nouvelle de plus grande dimension, en dehors des boulevards qui forment le pentagone bruxellois, sur le territoire de la commune de Saint-Gilles.
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