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Naissance d'un courant réformiste

Naissance d'un courant réformiste
Une zone de turbulence à gérer à la veille du congrès.
A deux mois de la tenue de son congrès, le Mouvement populaire vit encore sous le rythme des dissensions. Les protestations se suivent de part et d'autre sans pour autant avoir un impact concret. Baptisé la coordination nationale pour un mouvement démocratique, uncourant réformiste a vu le jour samedi dernier. Son initiateur n'est autre que Mohamed Fadili, le vice-secrétaire général et l'ex-chef de l'Union démocratique. Les voix dissonantes pointent du doigt la direction du parti qui «marginalise» les cadres et «impose» les orientations et le choix des congressistes «afin de reproduire les mêmes structures avec les mêmes personnes et les mêmes responsables», s'insurge-t-on.

La date du congrès figure parmi les points de discorde. Les meneurs de ce mouvement réclament en effet l'ajournement de cette date pour que les préparatifs se déroulent dans les meilleures conditions. Le secrétaire général Mohand Laenser réfute toutes les accusations signalant que les trois protestataires du courant (Fadili, Aouni et Mourabit) ont assisté du bout en bout aux travaux de la commission préparatoire qui a opté pour les 11, 12 et 13 juin. «C'est le congrès qui tranchera en tout», résume-t-il. La prochaine messe harakie s'avère une véritable épreuve pour le parti. La franchise sera de mise pour calmer les ardeurs. Le congrès est appelé à opérer une refonte totale du parti afin qu'il retrouve son éclat et stoppe l'hémorragie interne qui a trop duré, apprend-on.

En effet, les protestations au sein du parti de l'épi ne datent pas d'aujourd'hui. Depuis les préparatifs aux élections législatives de 2007, on note une ébullition interne sans pour autant que des initiatives concrètes soient mises en œuvre pour changer la situation. Des voix individuelles se sont élevées pour dénoncer le manque de démocratie interne. Mais, jamais les récalcitrants n'ont tenté d'unir leurs rangs. La méfiance serait l'une des causes principales de l'absence de coordination entre les Harakis, explique la parlementaire Fatima Moustaghfir qui a claqué la porte du bureau politique il y a quelques mois en guise de protestation. «Le courant réformiste a toujours existé. Mais, le blocage a trait à la crédibilité. Nous avons perdu confiance les uns dans les autres.

Que quelqu'un, à titre d'exemple, démissionne du bureau politique et revient le lendemain sur sa décision est la forme la plus concrète conduisant vers le manque de crédibilité», indique-t-elle. La position du parti dans l'échiquier politique en est également pour beaucoup dans le malaise actuel. Les problèmes qui ont émergé lors du passage du MP à l'opposition se sont attisés davantage après les élections communales.
Certes le parti de l'épi est arrivé en cinquième position. Mais les résultats étaient bien trop maigres par rapport aux trois formations fusionnées. Le passage au gouvernement a été la goûte qui a fait déborder le vase.
Si quelques voix s'élevaient carrément contre le passage à la majorité appelant à attendre les échéances de 2012, d'autres n'ont pas apprécié de délaisser certains profils «plus expérimentés».

Les Harakis regrettent-ils la fusion ? Ceux qui sont issus du Mouvement populaire sont accusés d'essayer autant que faire se peut de s'accaparer les responsabilités et d'être toujours au-devant de la scène aux dépens des autres militants. Selon Fatima Moustaghfir, l'union des mouvements était plus efficace car les trois formations se concurrençaient. « La fusion était opérée de bonne foi. Mais, les harakis du Mouvement populaire ont marginalisé les autres pour qu'il reste en tête du peloton», précise-t-elle.

Lutter contre la marginalisation

Dans un communiqué, le mouvement de la coordination nationale pour un mouvement démocratique populaire signale qu'il « a décidé de lancer une dynamique idéologique, politique et organisationnelle à l'intérieur du Mouvement populaire afin d'enraciner les principes de la démocratie interne et du renouvellement de l'élite».
Le courant se dit déterminé à lutter contre la marginalisation et la sélectivité dans le choix des militants et des militantes. Le mouvement prie tous les Harakis de le rejoindre. Réussira-t-il à atteindre les objectifs escomptés ? Difficile, dit-on de part et d'autre, car le courant n'a pas assez de temps pour mobiliser les troupes au niveau local.
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