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Une Maghrébine en lice

Le vendredi 2 juillet 2010 est une date qui sera probablement gravée dans la mémoire des femmes. Et pour cause. L'Assemblée générale de l'ONU avait voté à cette date et à l'unanimité en faveur de la création d'une nouvelle entité pour la promotion des droits des femmes. Baptisée «ONU Femmes», cette nouvelle structure sera opérationnelle à compter du 1er janvier 2011.

Une Maghrébine en lice
Elle réunira à cet effet, les quatre agences et division œuvrant pour l'égalité hommes-femmes notamment le Fonds de développement des nations unies pour la femme (UNIFEM).
Ban Ki-Moon, secrétaire générale de l'ONU, devrait procéder prochainement à la désignation d'un ou d'une secrétaire général(e) adjoint(e), qui sera à la tête de l'ONU Femmes. Parmi les candidatures à retenir figure celle de Nebiha Gueddana, une responsable politique tunisienne qui a longtemps œuvré pour la promotion des droits de la femme arabe d'une manière générale et la femme tunisienne en particulier. C'est toutes les femmes maghrébines qui sont à l'honneur avec cette candidature. La désignation d'une femme arabe à la tête d'une telle institution internationale devrait sans nul doute avoir un impact positif sur la situation de la femme dans le monde arabe. Même si la concurrence sera rude entre les différents candidats, Nebiha Gueddana garde toutes ses chances d'être élue au poste de secrétaire générale adjointe. Plusieurs éléments jouent en effet en sa faveur.

Cette femme battante est originaire du Maghreb. Une région où la situation de la femme s'est beaucoup améliorée notamment en Tunisie et au Maroc. Sa longue expérience dans la lutte pour la promotion des droits de la femme est un élément clé dans sa candidature. Professeur en médecine et responsable politique, Nebiha Gueddana, 60 ans, a été classée, par «The Earth Times» parmi les 100 femmes et hommes qui ont influencé les principaux projets de développement dans le monde. Elle fut nommée, successivement, Secrétaire d'Etat chargée des Affaires Sociales, de la Femme et de la Famille de 1989 à 1993, et Présidente de la Commission nationale pour l'égalité des chances et l'application des lois de 1997 à 2000.

Sa double compétence scientifique et de leader politique l'amène à assumer des responsabilités en Tunisie et dans le monde. Dans ce sens, elle est experte auprès du Programme de Développement des Nations unies ainsi qu'auprès du Comité du Directeur Général de l'Organisation mondiale de la santé et se distingue par sa contribution active à la fondation en 1994 du Partenariat sud-sud en population et développement, entité qui regroupe 25 pays d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine dont elle fut la Première Présidente. Elle est actuellement membre actif de son comité exécutif.

Cohérence
Une longue expérience donc pèse en faveur de cette dame qui en cas d'une désignation probable, elle aura à gérer une entité dont la création devrait permettre une meilleure coordination et cohérence dans le travail effectué par l'ONU en faveur des femmes à l'échelle mondiale. Ainsi, le mandat d'ONU Femmes comprendra d'une part le soutien des institutions et structures intergouvernementales dans la formulation des politiques globales, des standards et des normes, et d'autre part, l'aide aux Etats membres dans la mise en œuvre de leurs politiques en fournissant un soutien technique et financier aux pays qui en font la demande.

Cette nouvelle entité aidera également le système des Nations unies à réaliser ses propres engagements en matière d'égalité hommes-femmes en effectuant un suivi régulier des progrès réalisés. Par ailleurs, ONU Femmes aura pour mission d'améliorer les actions et projets concrétisés par d'autres structures du système des Nations unies notamment l'UNICEF, le PNUD, ou encore le FNUAP, qui vont poursuivre leur travail pour l'égalité des genres et sur l'autonomisation des femmes. Un gros travail attend donc le futur secrétaire adjoint. Nebiha Gueddana, la candidate arabe, en est consciente.

«Je peux vous assurer que si le choix de Monsieur Ban Ki-moon considérait ma candidature comme la plus appropriée pour ce poste, mon mandat en tant que secrétaire générale adjointe de «ONU Femmes», serait des plus avantageux pour la cause des femmes et nous aurons ainsi contribué à l'avancement de nos sociétés », affirme-t-elle dans sa déclaration d'intention. Et de conclure : «Il saura aussi démontrer, par son choix, qu'une femme issue d'un pays en développement, africain, arabe et musulman, peut être à la tête d'une Institution œuvrant pour l'égalité entre les hommes et les femmes partout dans le monde».

Fonctionnement...

ONU Femmes sera financée en grande partie tant par des contributions volontaires que par le budget ordinaire de l'ONU. Les États Membres se sont accordés pour considérer que la somme de 500 millions de dollars (soit le double du budget combiné actuel des quatre agences qui composeront la nouvelle entité) représentait l'investissement minimum nécessaire pour ONU Femmes. Cet organisme aura à répondre à une demande internationale très grande. L'UNIFEM est présent dans 80 pays aujourd'hui, où il répond aux besoins les plus pressants. Au départ, ONU Femmes continuera à travailler dans ces pays. La priorité sera donnée aux initiatives nationales pour l'amélioration des capacités et, au fil du temps, ONU Femmes se renforcera suffisamment pour pouvoir appuyer tout pays requérant une assistance. Mais les responsables affirment que la réalisation de cet objectif dépendra cependant de la disponibilité des ressources humaines et financières.
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