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Obsèques à Casablanca du regretté Mohamed Abed Al-Jabri

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Les obsèques du grand philosophe marocain Mohamed Abed Al-Jabri, décédé lundi à l'âge de 75 ans, se sont déroulées mardi au cimetière Chouhada à Casablanca.
L'inhumation de la dépouille du regretté, qui a eu lieu après la prière d'Adohr, s'est déroulée en présence de Mohamed Moâtassim, conseiller de S.M. le Roi, de Ahmed Toufiq, ministre des Habous et des Affaires islamiques, de plusieurs membres du gouvernement et nombre de personnalités du monde de la politique, de la culture et des arts et des sciences, des membres de la société civile et des amis du défunt. Après la lecture de versets du Saint Coran, l'assistance a imploré le Tout- Puissant de préserver S.M. le Roi Mohammed VI et de combler le Souverain en la personne de S.A.R. le Prince Héritier Moulay El Hassan et de
S.A.R. le Prince Moulay Rachid et de l'ensemble de la Famille Royale.

Des prières ont été élevées au Très-Haut pour entourer le défunt de Sa Sainte Miséricorde.
A cette occasion, M. Moâtassim a donné lecture au message de condoléances adressé par le Souverain à la famille du regretté Mohamed Abed Al-Jabri.
Dans ce message, S.M. le Roi a exprimé «aux membres de la famille du disparu, à son honorable épouse et à ses fils dévoués, ainsi qu'à sa famille politique au sein de l'Union socialiste des forces populaires, ses admirateurs et ses amis des milieux de la culture, de la pensée et de la création, les vives condoléances et la sincère compassion, suite à la disparition d'un des grands penseurs marocains, qui a donné l'exemple de l'intellectuel qui s'est accompli lui-même avec mérite, sérieux et rectitude, faisant preuve, à travers toute sa contribution et durant sa vie, des vertus propres aux penseurs illustres, par la persévérance et l'abnégation et des qualités des militants convaincus dans l'engagement politique sincère en faveur de l'unité et du progrès de son pays, servant ses causes justes avec dévouement et loyalisme».

Le Souverain a, en outre, «souligné que le cher disparu demeurera immortel dans le registre de la pensée marocaine et arabe, grâce aux oeuvres intellectuelles de valeur qu'il a léguées et son apport pionnier à la culture marocaine et à la pensée du monde arabo-islamique, dont la renommée a rayonné dans toutes ses contrées en ce que ses travaux se basent sur des concepts et approches modernes, en matière d'analyse et de lecture de son patrimoine cognitif et civilisationnel rayonnant, mettant en exergue le rôle saillant du penseur au sein de l'université marocaine en tant que l'un des professeurs d'avant-garde, chercheur attitré et théoricien hors pair durant plus d'un demi-siècle».

Dans une oraison funèbre, Habib EL Malki, membre du bureau politique de l'USFP, a souligné que le message de condoléances adressé par S.M. le Roi à la famille du défunt traduit les sentiments de tous les Marocains et reflète la considération et la grande estime dont jouit cet intellectuel hors pair.
Il a également mis en exergue le travail intellectuel, la pensée et l'œuvre de qualité et prolifique du défunt qui, a-t-il ajouté, a été un militant fidèle et un nationaliste convaincu avant de conclure «qu'avec le décès de Mohamed Abed Al-Jabri, le Maroc perd un de ses grands hommes».
Né le 27 décembre 1935 à Figuig, le regretté est universellement reconnu comme l'un des grands philosophes et spécialistes contemporains de la pensée dans le monde arabo-islamique.
Titulaire d'un doctorat en philosophie décerné par la Faculté des lettres de Rabat en 1970, il a enseigné la philosophie et la pensée arabe et musulmane dans cette même institution.
Le défunt a été un militant actif depuis le début des années 50 et l'un des dirigeants de l'Union socialiste des forces populaires (USFP), dont il a été membre du bureau politique, avant de délaisser l'action politique pour se consacrer entièrement à la pensée et aux recherches académiques.

Il est l'auteur de la «Critique de la raison arabe» (Naqd al-aql al-arabi- 1984) en quatre volumes et de la «Critique de la raison islamique».
Parmi ses œuvres d'importance figurent également «Tribalisme et Etat : repères pour une théorie khaldounienne de l'histoire musulmane» (1970), «Lumières sur la problématique de l'enseignement au Maroc» (1973), «Introduction à la philosophie des sciences» (1976), «Pour une vision progressiste de nos problèmes intellectuels et éducatifs» (1977), «Nous et la tradition», «Lecture contemporaine de notre patrimoine philosophique» (1980), «Le discours arabe contemporain: étude analytique et critique» (1982), «La formation de la raison arabe» (1984), La «structure de la raison arabe» (1986), «Les politiques de l'enseignement dans le Maghreb arabe» (1988), «Problématiques de la pensée arabe contemporaine» (1988), «Le Maroc contemporain: particularité et identité... modernité et développement» (1988), «La raison politique arabe» (1990), «Le dialogue de l'Orient et de l'Occident» (1990) et «Tradition et modernité: études et débats» (1991). M. Al-Jabri a publié également «Introduction à la critique de la raison arabe» (1994), «La question culturelle» (1994), «Les intellectuels dans la civilisation arabo-musulmane : l'infortune d'Ibn Hanbal et le drame d'Averroès» (1995), «La question de l'identité: l'arabité, l'Islam et... l'Occident» (1995), «Religion, Etat et l'application de la loi religieuse» (1996) et le «Projet du renouveau arabe» (1996).



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