Une nuit ça va, plusieurs, bonjour les dégâts

Mais cette pratique peut devenir courante et fausse l'équilibre au sein d'une famille. Avant la naissance de l'enfant, les parents lui réservent une chambre. Ils semblent avoir les idées très claires et bien arrêtées sur la question : l'enfant doit dormir dans son lit. Pourtant, ils craquent devant les pleurs, les cauchemars de leurs bouts de choux durant les premières années. Après des allers et retours dans la chambre de l'enfant, la solution ultime est de l'amener au lit parental. On dira pas beaucoup sur l'épuisement des parents lorsqu'un enfant dort mal, pleure, appelle sans cesse, et du coup le co-sleeping se présente comme une solution idoine permettant à toute la famille de se reposer, à la maman de câliner son rejeton. Par ailleurs, il y a une différence entre la nuit exceptionnelle dans le lit des parents, quand, par exemple, l'enfant est malade ou qu'il n'arrive pas à s'endormir tout seul. Un fait qui, s'il ne reflète pas la volonté des parents, constitue néanmoins un hic. De même, il peut être vecteur de tension en cas de mésentente dans le couple. Les recherches sur cette solution sont denses et partagées entre partisans et opposants. Ceux qui adhèrent à la solution soutiennent que le fait pour un enfant de dormir entre papa et maman est important pour sa croissance. L'enfant se sent en toute sécurité, souligne-t-on.

Il est sous la protection de ses parents et peut dormir profondément ; ce qui contribue à augmenter le développement de l'hormone de croissance sécrétée pendant le sommeil. Cette pratique favorise le renforcement de la relation entre la mère et son enfant. D'autres professionnels de la petite enfance estiment que le co-sleeping peut être dangereux pour le nouveau-né. La première raison est liée à l'étouffement du nourrisson qui peut provoquer sa mort. En effet, blotti contre sa mère, le tout-petit pourrait s'étouffer sans même que la maman ne s'en rende compte. Il est opportun de faire très attention aux espaces qui entourent le lit. D'autre part, l'enfant doit s'habituer peu à peu à se séparer physiquement de sa mère. A noter que dormir seul dans son propre lit est le début de l'apprentissage de l'autonomie dans la croissance de l'enfant. Autres arguments soutenus par les opposants qui incitent les parents à ne pas laisser l'enfant dormir avec eux : si par exemple un des parents est fumeur, l'enfant est exposé au tabagisme passif. Enfin, l'habituer à partager le lit parental dès son jeune âge, rend très difficile son adaptation à dormir seul dans sa propre chambre. Une situation qui de surcroît brise l'intimité des parents, et surtout met l'enfant dans une situation d'insécurité.
---------------------------------------------------------------------------

Céder ou être ferme

Plutôt être clément. Le tout-petit ne peut pas s'en passer de sa maman sans une période de transition. Progressivement, et petit à petit, il faut le laisser dormir seul. C'est un processus inéluctable d'apprentissage de l'individuation. Pour cela, il faut user, tant bien que mal et d'une manière mesurée, de fermeté tendre. «Il faut aider l'enfant à faire la transition en lui offrant des compensations : veilleuse, doudou et en instituant un rituel du coucher». Surtout, c'est la parole qui va le rassurer. Beaucoup d'enfants ont peur de l'abandon du sommeil. «A demain» peut faire disparaître cette crainte «. La simplicité se révèle toujours payante, car elle permet de comprendre la situation : «Tu vois, les parents dorment ensemble, mais toi aussi plus tard. Pour le moment, tu as ton doudou». Car l'enjeu, c'est d'inculquer la notion d'espace personnel. (www.psychonet.fr)