Toutefois, le besoin de comprendre et tâter le pouls des uns et des autres à propos de la nouvelle stratégie Halieutis cantonne les sensibilités au second plan. Ce fut la raison d'être même d'un « Collectif pêche et développement durable » qui organise pour la première fois un débat à bâtons rompus, le 4 janvier prochain à Casablanca. Sous le thème « Halieutis à l'épreuve de la réalité du terrain », ministère de tutelle, fédérations, associations professionnelles, chambres maritimes et syndicats, prendront part à cet espace d'échange. Parlementaires, société civile et chercheurs seront aussi de la partie, dans le souci de n'exclure personne d'un débat qui concerne tous les Marocains.
Selon ses initiateurs, le Collectif n'ambitionne pas de sortir avec des recommandations ou adopter une position ferme à l'égard des choix du département de tutelle. Il espère avant tout arriver à une meilleure assimilation des changements majeurs qui s'opèrent dans le secteur de la pêche à la lumière des orientations d'Halieutis et des différents plans d'aménagement, dont les tout récents ont concerné la collecte d'algues et la pêche des crevettes. En effet, depuis le lancement le 29 septembre 2009 du plan Halieutis (voir encadré), suivi de sa déclinaison par le biais d'appels d'offres publiés depuis janvier 2010, plusieurs paramètres manquent toujours au tableau final de la stratégie. Au terme d'un an et demi, les intervenants dans le secteur veulent avoir une meilleure visibilité et, pourquoi pas, un premier bilan. N'en déplaise à ces derniers, Aziz Akhennouch, ministre de l'Agriculture et de la Pêche maritime, semble moins pressé. Lors d'un récent point de presse, il a laissé entendre qu'une première évaluation ne pourrait avoir lieu que dans 5 ou 6 mois.
En tout cas, un panel de la prochaine rencontre du collectif mettra en exergue les réponses apportées par la stratégie gouvernementale pour le développement d'une pêche économiquement efficace, socialement équitable et écologiquement soutenable. Ce sont là en fait les trois composantes d'une gestion à la limite du parfait dont la mise en œuvre souffrira toujours d'éléments difficilement contrôlables. Justement, la question du contrôle a toujours posé problème, notamment pour faire respecter les repos biologiques, incontournables pour la régénération de la ressource halieutique. Des pratiques frauduleuses, à la peau dure, continuent de sévir dans des pêcheries à haute valeur ajoutée comme celle du poulpe. Les dernières mises en garde de l'Institut national de recherche halieutique (INRH) quant à la baisse critique du stock du poulpe sont éloquentes à ce sujet.
Cette préoccupation fera l'objet d'un second panel qui se focalisera sur la gouvernance du secteur de la pêche maritime. Une gouvernance qui évolue dans un contexte difficile marqué par l'état critique de la plupart des pêcheries. Au Conseil de gouvernement du 16 décembre, un projet de décret a été adopté fixant les conditions et les modalités de pêche des espèces nécessitant une réglementation spécifique en raison d'usages locaux ou de circonstances particulières. Raison avancée : la situation préoccupante des stocks halieutiques qui commencent à donner des signes d'essoufflement de la production, résultat d'une surexploitation et d'une exploitation non régulée.
Quant aux accords de pêche qui lient le Maroc à la Russie ou à l'UE, c'est une autre paire de manches dans la mesure où certaines de leurs dispositions peuvent entrer en conflit avec celles d'Halieutis. Le critère de débarquement des prises dans les ports marocains est, par exemple, de tout temps nargué par les exploitants russes ou européens. Mais encore faut-il aussi reconnaître ses torts. Le gouvernement est appelé à investir plus dans les infrastructures pour se faire mieux entendre et respecter lorsqu'il impose le passage par les ports marocains. Dans trois mois, fin mars 2011, l'accord de pêche avec l'UE expirera. Les discussions sur son renouvellement, si elles existent, sont inaudibles pour le commun des mortels.
Selon ses initiateurs, le Collectif n'ambitionne pas de sortir avec des recommandations ou adopter une position ferme à l'égard des choix du département de tutelle. Il espère avant tout arriver à une meilleure assimilation des changements majeurs qui s'opèrent dans le secteur de la pêche à la lumière des orientations d'Halieutis et des différents plans d'aménagement, dont les tout récents ont concerné la collecte d'algues et la pêche des crevettes. En effet, depuis le lancement le 29 septembre 2009 du plan Halieutis (voir encadré), suivi de sa déclinaison par le biais d'appels d'offres publiés depuis janvier 2010, plusieurs paramètres manquent toujours au tableau final de la stratégie. Au terme d'un an et demi, les intervenants dans le secteur veulent avoir une meilleure visibilité et, pourquoi pas, un premier bilan. N'en déplaise à ces derniers, Aziz Akhennouch, ministre de l'Agriculture et de la Pêche maritime, semble moins pressé. Lors d'un récent point de presse, il a laissé entendre qu'une première évaluation ne pourrait avoir lieu que dans 5 ou 6 mois.
En tout cas, un panel de la prochaine rencontre du collectif mettra en exergue les réponses apportées par la stratégie gouvernementale pour le développement d'une pêche économiquement efficace, socialement équitable et écologiquement soutenable. Ce sont là en fait les trois composantes d'une gestion à la limite du parfait dont la mise en œuvre souffrira toujours d'éléments difficilement contrôlables. Justement, la question du contrôle a toujours posé problème, notamment pour faire respecter les repos biologiques, incontournables pour la régénération de la ressource halieutique. Des pratiques frauduleuses, à la peau dure, continuent de sévir dans des pêcheries à haute valeur ajoutée comme celle du poulpe. Les dernières mises en garde de l'Institut national de recherche halieutique (INRH) quant à la baisse critique du stock du poulpe sont éloquentes à ce sujet.
Cette préoccupation fera l'objet d'un second panel qui se focalisera sur la gouvernance du secteur de la pêche maritime. Une gouvernance qui évolue dans un contexte difficile marqué par l'état critique de la plupart des pêcheries. Au Conseil de gouvernement du 16 décembre, un projet de décret a été adopté fixant les conditions et les modalités de pêche des espèces nécessitant une réglementation spécifique en raison d'usages locaux ou de circonstances particulières. Raison avancée : la situation préoccupante des stocks halieutiques qui commencent à donner des signes d'essoufflement de la production, résultat d'une surexploitation et d'une exploitation non régulée.
Quant aux accords de pêche qui lient le Maroc à la Russie ou à l'UE, c'est une autre paire de manches dans la mesure où certaines de leurs dispositions peuvent entrer en conflit avec celles d'Halieutis. Le critère de débarquement des prises dans les ports marocains est, par exemple, de tout temps nargué par les exploitants russes ou européens. Mais encore faut-il aussi reconnaître ses torts. Le gouvernement est appelé à investir plus dans les infrastructures pour se faire mieux entendre et respecter lorsqu'il impose le passage par les ports marocains. Dans trois mois, fin mars 2011, l'accord de pêche avec l'UE expirera. Les discussions sur son renouvellement, si elles existent, sont inaudibles pour le commun des mortels.
