Menu
Search
Lundi 22 Décembre 2025
S'abonner
close
Lundi 22 Décembre 2025
Menu
Search

Réorganisation de l'ONA et la SNI, quels enseignements ?

Après la disparition annoncée de l'ONA et la SNI simultanément, que va-t-il se passer ? C'est un nouvel holding unique qui émerge repositionné sur un mode et un périmètre d'interventions radicalement transformés. Cette opération, qui porte en elle des signaux puissants et sans ambigüité, est annonciatrice d'avancées considérables.

Réorganisation de l'ONA et la SNI, quels enseignements ?
La décision du plus grand ensemble industriel et financier du Royaume de se doter d'une vocation d'actionnaire professionnel et d'abandonner le mode congloméral ne sera pas économiquement neutre pour la vie marocaine des affaires. Par ce moyen, de grands fleurons du capitalisme marocain seront remis sur le marché. Dans l'immédiat, ce sont Cosumar, Lesieur et l'ensemble Centrale Laitière-Bimo-Sotherma qui sont concernés. Le nouvel ensemble n'y siégera qu'en qualité d'actionnaire minoritaire, certes, actif au sein du conseil d'administration, mais désormais sans exercice du contrôle. Ce mouvement va se poursuivre au cours des prochaines années : le contrôle des autres participations (les Marjane, Wana et autres Optorg…) pourrait être cédé soit sous forme d'introduction en Bourse, soit par du gré à gré. Voila de quoi susciter une euphorie comparable à celle des privatisations pendant la décennie 90, et étendre considérablement la part des valeurs liquides sur le marché.

En augmentant la proportion de son flottant, la place marocaine va gagner en attractivité auprès des opérateurs internationaux. Ces derniers sont, en effet, particulièrement attentifs à cet indicateur et de plus en plus soucieux de prendre pied sur les marchés des pays émergents. En réduisant la cascade des holdings par leur fusion et en les retirant de la cote, le nouvel ensemble se recentre sur son nouveau et unique métier d'investisseur professionnel sobre, consacrant son expertise à amener ses actifs à un stade de développement mature. La nouvelle entité sera, dit-on, ‘'une structure ramassée'' dont les grandes décisions alterneront des options d'incubateur d'entreprises, seul ou en partenariat avec des leaders mondiaux, avec des options de cession dès lors que les entreprises en question auront atteint un stade de développement pérenne.

Voilà qui augure de la naissance de futurs champions nationaux. La refocalisation annoncée autour d'une nouvelle vision et l'abandon de la vocation de groupe intégré multi- métier est spectaculaire. Mais ce mouvement n'est pas une surprise, il s'inscrit dans une dynamique qui, de part le monde, voit les conglomérats devenir obsolètes et de moins en moins pertinents et ainsi disparaître ou se spécialiser dans un nombre plus limité de métiers. Il est salutaire, puisqu'il fait franchir un nouveau palier dans la gouvernance des entreprises. On verra apparaître des entreprises dont le contrôle est entre les mains du marché. Un management responsabilisé devant les organes d'administrations, elles-mêmes renforcées par des expertises pointues et jouant leur rôle de contre-pouvoirs. Le tout sanctionné par le marché lors d'assemblées générales dignes de ce nom qui rendent la parole aux vrais propriétaires de ces entités, c'est-à-dire l'ensemble des actionnaires.
Lisez nos e-Papers