«Depuis une semaine environ, j'ai d'énormes difficultés à uriner. J'ai très envie, mais impossible de faire sortir quoi que ce soit, sauf quand la vessie est pleine. Et même à ce moment, il me faut plusieurs minutes pour que les premières gouttes arrivent à sortir et je dois me forcer pour faire sortir un peu plus que quelques gouttes. Et quand je termine, ma vessie n'est pas tout à fait vide, mais le reste ne veut pas sortir», confie Ahmed, 50 ans, à son ami Abdelkarim. Ce dernier lui répond que c'est peut-être la prostate. "Prostate. Mais de quoi s'agit-il exactement?", s'interroge Ahmed.
D'abord, il faut noter que la prostate n'est pas une maladie. C'est un organe génital masculin situé à un carrefour stratégique entre la voie urinaire et la voie génitale. Située en avant du rectum, juste sous la vessie, elle a classiquement la taille et la forme d'une châtaigne, mesurant environ 3 à 4 cm de long et 3 à 5 cm de large. Sa taille et son poids varient selon l'âge du sujet. De quelques grammes seulement à la naissance, elle atteint environ 15 à 20 grammes entre 25 et 40 ans. Elle augmente ensuite régulièrement, et avec l'apparition de l'adénome ou l'hypertrophie bénigne de la prostate, elle peut parfois dépasser 100 grammes.
C'est une glande exocrine, c'est-à-dire qu'elle est composée de structures qui secrètent des substances déversées dans des canaux spécifiques. A noter que ces substances sont essentielles à la bonne composition du sperme afin qu'il puisse être fécondant. A l'arrière et en haut de la prostate s'abouchent les vésicules séminales et les canaux déférents. Ces derniers apportent le liquide séminal en provenance des testicules.
Après l'âge de quarante ans, la prostate est pointée du doigt lors de l'apparition des troubles urinaires : attendre le jet d'urine plusieurs minutes, avoir un jet plus faible qu'avant, ou surtout lorsqu'il faut pousser fort pour uriner. Ces troubles urinaires peuvent être les signes d'un adénome de la prostate. Il s'agit d'une maladie bénigne, d'installation lente et progressive, qui se développe sur des années. Elle se traduit par une augmentation du volume de la prostate pouvant entraîner des difficultés pour uriner de plus en plus gênantes avec le temps. Le canal de l'urètre qui traverse la prostate peut être comprimé et étiré lorsque la prostate est grosse ou rigide. D'autre part, la vessie, qui repose sur la prostate, peut être "irritée" par les mêmes modifications de la glande. C'est pour cela que les manifestations de la prostate malade sont le plus souvent une fréquence anormale d'uriner et une faiblesse du jet.
Ainsi, l'hypertrophie finit par obstruer suffisamment l'urètre pour gêner la simple action d'uriner. Par ailleurs, le débit et la force du jet d'urine faiblissent, ce qui augmente le temps de la "pause-pipi" et laisse une sensation détestable de vessie incomplètement vidée.
Souvent la miction se termine, voire se prolonge, goutte à goutte. A noter que la stagnation de l'urine favorise la prolifération de microbes, risque d'infections urinaires à répétition, et la formation de calculs. Une autre complication, plus grave encore, peut être le reflux jusqu'aux reins de l'urine "piégée" dans la vessie.
En réaction à ce barrage, la vessie elle-même "s'irrite": Le besoin d'uriner devient impérieux et les mictions aussi fréquentes que peu abondantes et parfois les "fuites" perturbent les nuits et même les activités quotidiennes de personnes sujet de ces maladies.
Les maladies de la prostate peuvent toucher l'homme jeune (prostatite aiguë) mais aussi et surtout l'homme à partir de 40-50 ans.
Contrairement à certaines idées, les maladies bénignes de la prostate (prostatite aiguë ou chronique, hypertrophie bénigne) ne favorisent pas l'apparition d'un cancer.
Les trois peuvent même coexister chez un même individu, ce qui complique parfois la tâche du médecin.
Mais, avant d'utiliser ces spécialités en vente sans ordonnance, il est souhaitable de consulter un médecin si des signes de prostatisme apparaissent ou s'aggravent, l'établissement d'un diagnostic précis étant très important, surtout avec l'apparition de signes plus sérieux comme la douleur ou les brûlures en urinant, la fièvre ou la présence de sang dans l'urine. D'ailleurs, à partir de 50 ans, le contrôle médical régulier de la prostate est justifié.
Des médicaments pris en parallèle comme certains antidépresseurs, antipsychotiques, antiallergiques, anti-coliques ou gouttes oculaires peuvent compliquer la miction. En cas de doute, il faut demander l'avis d'un médecin spécialiste.
Le but du traitement est de faire disparaître les troubles urinaires et de s'attaquer à l'augmentation du volume de la prostate.
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EXPLICATION : Abdelatif
Achibet • médecin généraliste.
"On n'opère pas toutes les prostates, seuls 10 % environ relèvent de la chirurgie"
Qu'est-ce que la prostate ?
La prostate est une glande masculine de la taille d'un noix dont le poids est estimé de 15 à 25 grammes, lorsque elle commence à augmenter de volume ou de modification de consistance, elle engendre des troubles de miction gênants variables pouvant entraver la qualité de la vie. Les difficultés d'uriner chez l'homme après 50 ans sont dominées par les problèmes prostatiques particulièrement l'hypertrophie bénigne de la prostate appelée communément l'adénome prostatique. Cependant il y a la hantise du cancer qu'il ne faut pas oublier, ainsi que d'autres pathologies moins fréquentes en particulier les complications infectieuses (prostatites, séquelles cicatricielles de l'urètre), voire exceptionnellement les problèmes neurologiques.
Quelles sont les symptômes des problèmes de la prostate ?
C'est souvent des mictions très fréquentes de petits volumes aussi bien nocturnes que diurnes avec un faible jet urinaire. Il y a aussi les brulures mictionnelles ou les blocages de miction. On parle alors de rétention d'urine. Le cancer de prostate peut être longtemps asymptomatique. Ce sont des douleurs osseuses qui viennent le révéler. C'est dire l'intérêt de dépistage systématique après 50 ans.
Quel est le diagnostic ?
En plus de la symptomatologie citée ci-dessus, deux éléments orientent la stratégie diagnostique: le toucher rectal et le dosage des PSA qui constitue une marque spécifique de la prostate. L'échographie vient compléter l'exploration permettant ainsi d'évaluer le volume, la consistance, le retentissement vésical surtout ainsi que rénal. La scintigraphie est utile dans certains cas pour rechercher des complications et décider le choix du traitement adapté. On n'opère pas toutes les prostates, seuls 10 % environ relèvent de la chirurgie.
Quels sont les traitements disponibles ?
Les hypertrophies bénignes sont souvent traitées médicalement avec une bonne efficacité (alpha bloquant et finasteride).
La technique chirurgicale est simple et dépend surtout du volume.
D'abord, il faut noter que la prostate n'est pas une maladie. C'est un organe génital masculin situé à un carrefour stratégique entre la voie urinaire et la voie génitale. Située en avant du rectum, juste sous la vessie, elle a classiquement la taille et la forme d'une châtaigne, mesurant environ 3 à 4 cm de long et 3 à 5 cm de large. Sa taille et son poids varient selon l'âge du sujet. De quelques grammes seulement à la naissance, elle atteint environ 15 à 20 grammes entre 25 et 40 ans. Elle augmente ensuite régulièrement, et avec l'apparition de l'adénome ou l'hypertrophie bénigne de la prostate, elle peut parfois dépasser 100 grammes.
C'est une glande exocrine, c'est-à-dire qu'elle est composée de structures qui secrètent des substances déversées dans des canaux spécifiques. A noter que ces substances sont essentielles à la bonne composition du sperme afin qu'il puisse être fécondant. A l'arrière et en haut de la prostate s'abouchent les vésicules séminales et les canaux déférents. Ces derniers apportent le liquide séminal en provenance des testicules.
Après l'âge de quarante ans, la prostate est pointée du doigt lors de l'apparition des troubles urinaires : attendre le jet d'urine plusieurs minutes, avoir un jet plus faible qu'avant, ou surtout lorsqu'il faut pousser fort pour uriner. Ces troubles urinaires peuvent être les signes d'un adénome de la prostate. Il s'agit d'une maladie bénigne, d'installation lente et progressive, qui se développe sur des années. Elle se traduit par une augmentation du volume de la prostate pouvant entraîner des difficultés pour uriner de plus en plus gênantes avec le temps. Le canal de l'urètre qui traverse la prostate peut être comprimé et étiré lorsque la prostate est grosse ou rigide. D'autre part, la vessie, qui repose sur la prostate, peut être "irritée" par les mêmes modifications de la glande. C'est pour cela que les manifestations de la prostate malade sont le plus souvent une fréquence anormale d'uriner et une faiblesse du jet.
Ainsi, l'hypertrophie finit par obstruer suffisamment l'urètre pour gêner la simple action d'uriner. Par ailleurs, le débit et la force du jet d'urine faiblissent, ce qui augmente le temps de la "pause-pipi" et laisse une sensation détestable de vessie incomplètement vidée.
Souvent la miction se termine, voire se prolonge, goutte à goutte. A noter que la stagnation de l'urine favorise la prolifération de microbes, risque d'infections urinaires à répétition, et la formation de calculs. Une autre complication, plus grave encore, peut être le reflux jusqu'aux reins de l'urine "piégée" dans la vessie.
En réaction à ce barrage, la vessie elle-même "s'irrite": Le besoin d'uriner devient impérieux et les mictions aussi fréquentes que peu abondantes et parfois les "fuites" perturbent les nuits et même les activités quotidiennes de personnes sujet de ces maladies.
Les maladies de la prostate peuvent toucher l'homme jeune (prostatite aiguë) mais aussi et surtout l'homme à partir de 40-50 ans.
Contrairement à certaines idées, les maladies bénignes de la prostate (prostatite aiguë ou chronique, hypertrophie bénigne) ne favorisent pas l'apparition d'un cancer.
Les trois peuvent même coexister chez un même individu, ce qui complique parfois la tâche du médecin.
Diagnostic précoce
Etablir un dialogue avec un médecin est le premier reflex. Cependant, l'automédication est fort répandue. Des extraits de diverses plantes, sous forme de comprimés, capsules ou liquides, sont traditionnellement utilisés pour soulager les troubles bénins de la prostate.Mais, avant d'utiliser ces spécialités en vente sans ordonnance, il est souhaitable de consulter un médecin si des signes de prostatisme apparaissent ou s'aggravent, l'établissement d'un diagnostic précis étant très important, surtout avec l'apparition de signes plus sérieux comme la douleur ou les brûlures en urinant, la fièvre ou la présence de sang dans l'urine. D'ailleurs, à partir de 50 ans, le contrôle médical régulier de la prostate est justifié.
Des médicaments pris en parallèle comme certains antidépresseurs, antipsychotiques, antiallergiques, anti-coliques ou gouttes oculaires peuvent compliquer la miction. En cas de doute, il faut demander l'avis d'un médecin spécialiste.
Le but du traitement est de faire disparaître les troubles urinaires et de s'attaquer à l'augmentation du volume de la prostate.
EXPLICATION : Abdelatif
Achibet • médecin généraliste.
"On n'opère pas toutes les prostates, seuls 10 % environ relèvent de la chirurgie"
Qu'est-ce que la prostate ?
La prostate est une glande masculine de la taille d'un noix dont le poids est estimé de 15 à 25 grammes, lorsque elle commence à augmenter de volume ou de modification de consistance, elle engendre des troubles de miction gênants variables pouvant entraver la qualité de la vie. Les difficultés d'uriner chez l'homme après 50 ans sont dominées par les problèmes prostatiques particulièrement l'hypertrophie bénigne de la prostate appelée communément l'adénome prostatique. Cependant il y a la hantise du cancer qu'il ne faut pas oublier, ainsi que d'autres pathologies moins fréquentes en particulier les complications infectieuses (prostatites, séquelles cicatricielles de l'urètre), voire exceptionnellement les problèmes neurologiques.
Quelles sont les symptômes des problèmes de la prostate ?
C'est souvent des mictions très fréquentes de petits volumes aussi bien nocturnes que diurnes avec un faible jet urinaire. Il y a aussi les brulures mictionnelles ou les blocages de miction. On parle alors de rétention d'urine. Le cancer de prostate peut être longtemps asymptomatique. Ce sont des douleurs osseuses qui viennent le révéler. C'est dire l'intérêt de dépistage systématique après 50 ans.
Quel est le diagnostic ?
En plus de la symptomatologie citée ci-dessus, deux éléments orientent la stratégie diagnostique: le toucher rectal et le dosage des PSA qui constitue une marque spécifique de la prostate. L'échographie vient compléter l'exploration permettant ainsi d'évaluer le volume, la consistance, le retentissement vésical surtout ainsi que rénal. La scintigraphie est utile dans certains cas pour rechercher des complications et décider le choix du traitement adapté. On n'opère pas toutes les prostates, seuls 10 % environ relèvent de la chirurgie.
Quels sont les traitements disponibles ?
Les hypertrophies bénignes sont souvent traitées médicalement avec une bonne efficacité (alpha bloquant et finasteride).
La technique chirurgicale est simple et dépend surtout du volume.