Menu
Search
Mardi 23 Décembre 2025
S'abonner
close
Mardi 23 Décembre 2025
Menu
Search

Une humoriste bien de chez nous

C'est avec un large sourire aux lèvres et un regard plutôt timide que Rachida Khalil nous reçoit en cette fin de matinée. La comédienne est de passage à Casablanca pour se concentrer sur l'écriture de son nouveau spectacle « Une si belle époque » qui sera mis en scène par Gilles Galio.

Une humoriste bien de chez nous
Pour son public national et international, Rachida Khalil double d'efforts et ne cesse de rénover de style et de multiplier sa créativité. Ph. SAOURI
Tous les deux sont entrain de poser les derniers petits détails au texte et pensent déjà à la scénographie et même aux dates des tournées. Rachida annonce déjà sa présence sur les planches marocaines en janvier prochain.
Depuis des années maintenant, l'artiste est devenue addicted aux scènes du bled. Elle nous raconte ses souvenirs « Quand j'ai joué au Maroc la première fois, j'ai eu une sensation magnifique, je me suis rendue compte que, malgré moi, je faisais de l'humour marocain, je m'inspirais de notre patrimoine culturel. Il y a eu un vrai écho et je n'avais pas besoin de traduction, le message passait d'un seul coup. »

Pour son public national et international, Rachida Khalil double d'efforts et ne cesse de rénover de style et de multiplier sa créativité. Dans son prochain one-man show, l'artiste dresse un portrait sur la société à partir de son actualité tout en partant de la Belle époque pour arriver jusqu'à nos jours. Dans les différents tableaux qui composent l'œuvre, la comédienne se glisse sous la peau de nombreux personnages. Elle nous explique «Ce sont plusieurs tableaux qui se suivent et c'est comme un jeu de miroir. Dans le spectacle, je prends un phénomène de société ou un sentiment d'injustice, et j'essaye au maximum d'inverser les situations pour que les gens puissent se rendre compte de leur bêtise, ce qui réduit le champ de vision. Avec évidemment le maximum d'humour. »
Cet humour, Rachida Khalil l'a transformé d'une passion à un métier. C'est à l'âge de 16 ans que notre comédienne a découvert le théâtre. A l'époque, la petite Rachida se disait déjà que c'était ce qu'elle voulait faire. « J'ai adoré parce que cela me donnait la possibilité de pouvoir incarner plusieurs vies et plusieurs personnages. En fait, ce qui m'a toujours fait peur, c'est de faire la même chose durant toute ma vie. Et le métier d'humoriste ou de comédienne m'a permis de rentrer dans un système où je pourrais être quelqu'un d'autre en permanence » nous raconte-t-elle.

Nourrie de sa double culture marocaine et française, Rachida Khalil affiche fièrement son identité et défend ses droits sur la scène artistique.
Au bout de quelques années seulement, notre militante a réussi à s'imposer sur la scène. « Le fait d'être femme ne me dérange pas, ce qui m'intéresse, c'est de faire rire ou simplement faire passer mes émotions. En plus, je ne suis pas frustrée de ne pas être un homme. Le sens de l'humour, on l'a ou on ne l'a pas, et c'est ce qui compte pour moi.» déclare-t-elle. A travers ses gags, ses blagues, ses différents plateaux artistiques, l'actrice ne se contente pas de faire rire mais elle porte des messages et défend des principes. Femme et artiste engagée, Rachida pointe souvent du doigt le fanatisme, l'exclusion, le racisme et l'intolérance. Sur les planches, par sa plume et sur l'écran Rachida Khalil porte fièrement son costume de militante pour un avenir meilleur.

C'est ça l'audace !

Rachida Khalil est un brin de femme qui a l'audace par le biais de l'humour de nous léguer une part de vérité dans ce qui peut se faire dans le monde. Rachida n'apporte pas sa vérité à travers l'humour mais aussi à travers la littérature et le cinéma.
Sur son autre passion pour les lettres, elle déclare : «J'espère revenir à l'écriture, mais pour l'instant, je veux me consacrer à mon prochain spectacle qui est de l'écriture aussi.» Notre star attend par ailleurs de nouvelles propositions pour le cinéma. Elle annonce à cet effet : «J'attends les bonnes opportunités.
L'avantage pour moi, c'est que comme je m'amuse sur scène, je n'ai pas de nécessité absolue à accepter n'importe quoi. Donc, je vais attendre les bonnes propositions. S'il n'y en a pas, j'ai la possibilité de faire ce que j'aime, il n'y a donc pas de frustrations.»
Lisez nos e-Papers