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Normalement, le jeûne ne doit occasionner aucun dégât sur la santé. Au contraire, le changement de pratiques alimentaires qui accompagne le mois de Ramadan doit être un changement positif. Le jeûne produit sur le corps des réactions à la fois biologiques et psychiques, la sensation de faim disparaît jour après jour pour laisser la place à un certain bien-être.
En effet, les modifications du métabolisme conduisent à la sécrétion d'acides de différentes glandes et réactivent d'autres glandes dont le bon fonctionnement est mis en veilleuse en raison d'un système alimentaire monotone et invariable pendant longtemps. Et ce n'est pas tout, le corps du jeûneur doit profiter normalement d'une chute du taux de cholestérol dans le sang, ce qui réduirait considérablement les risques d'accidents cardio-vasculaires et cérébro-vasculaires et prévient l'apparition de l'hypertension. Mais puisque les gens ont plutôt tendance à consommer des aliments riches en lipides aux dépens de fruits et légumes, ce mois sacré devient vite synonyme de problèmes de santé et de prise de poids. C'est le cas de Nawal, mère de famille, qui ne peut résister à la tentation de manger des aliments riches en calories après plus de 15 heures de faim et de soif. «Pendant la journée, je ne peux pas éviter de préparer tous les plats qui me passent par la tête. Même rassasiée après le ftour je me force à dîner, sans oublier le shour. Il n'y a pas d'autres choix, il faut faire le plein pour pouvoir supporter une si longue journée de jeûne.
Résultat : j'ai pris 2 kg de plus depuis le début Ramadan», lance-t-elle. La peur d'avoir faim le lendemain pousse beaucoup de gens à ne pas mettre des limites logiques à leurs alimentations. Du coup, ils consomment sans compter pour « reconstituer » leurs réserves induites durant la journée. Le changement d'habitudes alimentaires se révèle donc néfaste dans beaucoup de cas. La plupart des jeûneurs deviennent boulimiques.
Même le budget consacré au mois de Ramadan est plus important. Les gens achètent tout ce qu'on leur propose. Ils n'arrivent pas à surmonter leurs envies et tentations et s'acharnent sur des aliments qu'ils ne devraient pas prendre. Ils mélangent salés avec sucrés, fritures avec matières grasses, sans penser aux conséquences. Même si certains sont conscients que les excès sont les pires ennemis de la santé : au meilleur des cas, l'on prend du poids.
En temps normal, l'organisme a besoin d'un apport journalier en vitamines, sels minéraux, lipides, glucides et protéines répartis à travers trois repas principaux et une petite collation facultative «le goûter». Pendant le Ramadan, ces besoins nutritionnels ne changent pas. La seule différence est que ces repas sont décalés dans le temps. Il est donc préférable de fragmenter ou d'espacer ses rations alimentaires au lieu de trop manger en une seule fois. En plus de la cuisine hypercalorique, produits sucrés et toutes sortes de pâtisserie, les gens ne bougent pas pendant le mois de Ramadan.
Devant la télé, dans les cafés ou d'une maison à une autre, rares sont ceux qui pensent à bouger. Comment digérer alors tout ce qu'on a mangé. Peut-être seuls ceux qui partent faire leur prière des «Tarawih» parviennent à digérer leur ftour. Pour la majorité des autres, la bonne digestion est loin d'être assurée.
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Explication: Abdellatif Achibet • Médecin généraliste
Cette année, Ramadan coïncide avec le cycle d'été caractérisé par une période de jeûne longue et chaude et par conséquent un environnement favorisant la déshydratation. Sur le plan nutritionnel, il correspond à un jeûne diurne d'où une inversion énergétique biologique et hormonale un mois durant, L'apport excessif et non équilibré des nutriments ainsi que la mauvaise gestion du rapport énergie disponible et activité physique pendant le jeûne va entraîner une fabrication plus accrue de masse graisseuse, d'où des répercussions sur l'équilibre pondéral.
Comment peut-on remédier à cette prise de poids ?
En évitant de tomber dans les erreurs fréquemment commises lors de cette période. Parmi ces erreurs on trouve une mauvaise gestion de l'hydratation (pauvreté des boissons liquides) et la rupture du jeûne par des aliments très sucrés et très caloriques et riches en gras. A titre de comparaison, l'apport énergétique du ftour seul pour un homme peut atteindre 5.000 à 8.000 calories, alors que l'énergie calorique totale de la journée idéale avoisine 2.500 à 2.700 calories. Les gens ont aussi tendance à ne pas trop consommer de légumes, crudités et fruits, d'où peu de fibres de vitamines et oligo-minéraux Il y a aussi des erreurs dans le comportement, notamment la mauvaise répartition des repas, le sommeil insuffisant, s'allonger après avoir manger, les sports intensifs sans précaution pour certains, l'acharnement de jeûner de certains malades malgré l'excuse, ainsi que la sédentarité (télévision).
Faire du sport, est-ce que c'est conseillé ?
Dans le cadre du sport et des loisirs, des précautions s'imposent. Ainsi, il est possible de pratiquer le sport deux à trois heures après la rupture du jeûne tout en privilégiant la marche d'une manière progressive.
La pratique d'une activité physique intense ou d'un sport est incompatible en l'absence de compensation de la déshydratation. Pendant le jeûne, les performances physiques et sportives sont donc nettement diminuées. L'entraînement intensif à jeun augmente le risque de déshydratation, d'hypoglycémie voire de troubles cardiaques.
Quel est le menu idéal à prendre pendant ce mois de Ramadan ?
Pour une rupture du jeûne idéale, la priorité va à la réhydratation d'abord tout en évitant un apport massif d'énergie qui se transformerait très rapidement en graisses. Il est recommandé de commencer par les liquides, puis les solides: un grand verre de lait, des dattes non mielleuses sans abuser (deux à trois), une soupe (un seul bol de préférence), chorba, potage ou semoule au blé dur, dérivés laitiers particulièrement les fromages maigres ou 0 % de matières grasses. Il faut aussi prendre du pain complet (60 g) ou une crêpe sans miel ou msemen nature, un œuf dur, du thé ou café avec modération (effet diurétique néfaste), une boisson chaude (particulièrement la tisane) est recommandée. Bien sûr, il ne faut pas oublier l'eau.
Le dîner doit être léger (3 heures après le Ftour), tout en évitant les tagines trop gras, les viandes rouges et surtout ne pas s'allonger tout de suite.
Le shour est nécessaire 30 minutes avant le début du jeûne, où sont recommandés les céréales, les crudités, les viandes, volailles ou poissons. A consommer des fruits et des liquides suffisamment.
*Journaliste stagiaire
En effet, les modifications du métabolisme conduisent à la sécrétion d'acides de différentes glandes et réactivent d'autres glandes dont le bon fonctionnement est mis en veilleuse en raison d'un système alimentaire monotone et invariable pendant longtemps. Et ce n'est pas tout, le corps du jeûneur doit profiter normalement d'une chute du taux de cholestérol dans le sang, ce qui réduirait considérablement les risques d'accidents cardio-vasculaires et cérébro-vasculaires et prévient l'apparition de l'hypertension. Mais puisque les gens ont plutôt tendance à consommer des aliments riches en lipides aux dépens de fruits et légumes, ce mois sacré devient vite synonyme de problèmes de santé et de prise de poids. C'est le cas de Nawal, mère de famille, qui ne peut résister à la tentation de manger des aliments riches en calories après plus de 15 heures de faim et de soif. «Pendant la journée, je ne peux pas éviter de préparer tous les plats qui me passent par la tête. Même rassasiée après le ftour je me force à dîner, sans oublier le shour. Il n'y a pas d'autres choix, il faut faire le plein pour pouvoir supporter une si longue journée de jeûne.
Résultat : j'ai pris 2 kg de plus depuis le début Ramadan», lance-t-elle. La peur d'avoir faim le lendemain pousse beaucoup de gens à ne pas mettre des limites logiques à leurs alimentations. Du coup, ils consomment sans compter pour « reconstituer » leurs réserves induites durant la journée. Le changement d'habitudes alimentaires se révèle donc néfaste dans beaucoup de cas. La plupart des jeûneurs deviennent boulimiques.
Même le budget consacré au mois de Ramadan est plus important. Les gens achètent tout ce qu'on leur propose. Ils n'arrivent pas à surmonter leurs envies et tentations et s'acharnent sur des aliments qu'ils ne devraient pas prendre. Ils mélangent salés avec sucrés, fritures avec matières grasses, sans penser aux conséquences. Même si certains sont conscients que les excès sont les pires ennemis de la santé : au meilleur des cas, l'on prend du poids.
En temps normal, l'organisme a besoin d'un apport journalier en vitamines, sels minéraux, lipides, glucides et protéines répartis à travers trois repas principaux et une petite collation facultative «le goûter». Pendant le Ramadan, ces besoins nutritionnels ne changent pas. La seule différence est que ces repas sont décalés dans le temps. Il est donc préférable de fragmenter ou d'espacer ses rations alimentaires au lieu de trop manger en une seule fois. En plus de la cuisine hypercalorique, produits sucrés et toutes sortes de pâtisserie, les gens ne bougent pas pendant le mois de Ramadan.
Devant la télé, dans les cafés ou d'une maison à une autre, rares sont ceux qui pensent à bouger. Comment digérer alors tout ce qu'on a mangé. Peut-être seuls ceux qui partent faire leur prière des «Tarawih» parviennent à digérer leur ftour. Pour la majorité des autres, la bonne digestion est loin d'être assurée.
Explication: Abdellatif Achibet • Médecin généraliste
«L'apport excessif des nutriments entraîne une fabrication accrue des graisses»
Pourquoi les gens ont tendance à prendre du poids pendant le mois de Ramadan ?Cette année, Ramadan coïncide avec le cycle d'été caractérisé par une période de jeûne longue et chaude et par conséquent un environnement favorisant la déshydratation. Sur le plan nutritionnel, il correspond à un jeûne diurne d'où une inversion énergétique biologique et hormonale un mois durant, L'apport excessif et non équilibré des nutriments ainsi que la mauvaise gestion du rapport énergie disponible et activité physique pendant le jeûne va entraîner une fabrication plus accrue de masse graisseuse, d'où des répercussions sur l'équilibre pondéral.
Comment peut-on remédier à cette prise de poids ?
En évitant de tomber dans les erreurs fréquemment commises lors de cette période. Parmi ces erreurs on trouve une mauvaise gestion de l'hydratation (pauvreté des boissons liquides) et la rupture du jeûne par des aliments très sucrés et très caloriques et riches en gras. A titre de comparaison, l'apport énergétique du ftour seul pour un homme peut atteindre 5.000 à 8.000 calories, alors que l'énergie calorique totale de la journée idéale avoisine 2.500 à 2.700 calories. Les gens ont aussi tendance à ne pas trop consommer de légumes, crudités et fruits, d'où peu de fibres de vitamines et oligo-minéraux Il y a aussi des erreurs dans le comportement, notamment la mauvaise répartition des repas, le sommeil insuffisant, s'allonger après avoir manger, les sports intensifs sans précaution pour certains, l'acharnement de jeûner de certains malades malgré l'excuse, ainsi que la sédentarité (télévision).
Faire du sport, est-ce que c'est conseillé ?
Dans le cadre du sport et des loisirs, des précautions s'imposent. Ainsi, il est possible de pratiquer le sport deux à trois heures après la rupture du jeûne tout en privilégiant la marche d'une manière progressive.
La pratique d'une activité physique intense ou d'un sport est incompatible en l'absence de compensation de la déshydratation. Pendant le jeûne, les performances physiques et sportives sont donc nettement diminuées. L'entraînement intensif à jeun augmente le risque de déshydratation, d'hypoglycémie voire de troubles cardiaques.
Quel est le menu idéal à prendre pendant ce mois de Ramadan ?
Pour une rupture du jeûne idéale, la priorité va à la réhydratation d'abord tout en évitant un apport massif d'énergie qui se transformerait très rapidement en graisses. Il est recommandé de commencer par les liquides, puis les solides: un grand verre de lait, des dattes non mielleuses sans abuser (deux à trois), une soupe (un seul bol de préférence), chorba, potage ou semoule au blé dur, dérivés laitiers particulièrement les fromages maigres ou 0 % de matières grasses. Il faut aussi prendre du pain complet (60 g) ou une crêpe sans miel ou msemen nature, un œuf dur, du thé ou café avec modération (effet diurétique néfaste), une boisson chaude (particulièrement la tisane) est recommandée. Bien sûr, il ne faut pas oublier l'eau.
Le dîner doit être léger (3 heures après le Ftour), tout en évitant les tagines trop gras, les viandes rouges et surtout ne pas s'allonger tout de suite.
Le shour est nécessaire 30 minutes avant le début du jeûne, où sont recommandés les céréales, les crudités, les viandes, volailles ou poissons. A consommer des fruits et des liquides suffisamment.
*Journaliste stagiaire
