La baisse de l'euro et la hausse du dollar suscitent moult interrogations sur les perspectives d'évolution future de la monnaie nationale. Il faut dire que pas plus tard que la semaine allant du 27 mai au 2 juin 2010, le dirham s'est apprécié de 0,11% par rapport à l'euro et s'est déprécié de 0,46% vis-à-vis du dollar américain. La monnaie unique a poursuivi sa dépréciation entamée depuis décembre 2009, pour côtoyer brièvement, mardi dernier, le seuil de 1,19 dollar. Cet affaiblissement est imputable principalement à la multiplication des craintes des opérateurs financiers quant à l'impact négatif que pourraient avoir les mesures d'austérité adoptées par la plupart des pays de la zone euro sur les perspectives de croissance économique.
Dès lors et eu égard au poids important dont bénéficient ces deux monnaies dans le panier de devises qui oriente les décisions des autorités monétaires marocaines dans la fixation du cours du dirham, bon nombre d'opérateurs se posent des questions sur les impacts probables de cette nouvelle conjoncture internationale sur l'économie marocaine. En effet, le compte courant de la balance des paiements enregistre pour la deuxième année consécutive un déficit important avoisinant les 5% du PIB. De plus, l'aggravation des déficits extérieurs a affecté le niveau des réserves qui ne cesse de baisser (178 MMDH à fin mars 2010 contre 207 MMDH en 2007), soit l'équivalent de quelque 7 mois d'importations à fin 2009 contre plus de 8 mois en 2007. Ces éléments conjoncturels, malgré leur importance, ne doivent pas occulter l'importance des déterminants structurels de l'économie nationale qui est intégrée au reste du monde davantage par les importations que par les exportations. Ces dernières n'en couvrent que 42% à fin 2009 (111,9 MMDH pour les exportations, 265 MMMDH pour les importations).
Le comité scientifique du CMC se demande ainsi si la perte de compétitivité des exportations n'est pas à dépister plutôt du côté de la faiblesse des gains de productivité et de la hausse des coûts de facteurs que dans la hausse de la parité du dirham, consécutive à la dépréciation de la monnaie européenne. Par ailleurs, le trend baissier qui caractérise l'évolution de l'euro, corrélativement à l'aggravation des déficits publics de certains pays membres (Grèce, Espagne, etc.) pourrait s'inverser du fait des mesures d'ajustement et d'austérité prises récemment par les gouvernements de ces mêmes pays. De plus, l'appréciation de l'évolution du cours du dirham devrait tenir compte, outre des évolutions du taux de change bilatéral (dirham-euro, dirham-dollar) mais également de celles enregistrées en termes de change effectif réel.
Au-delà de ces fluctuations monétaires et de leurs impacts économiques, les réformes institutionnelles accumulées au Maroc devraient entraîner un renouvellement des approches suivies jusqu'alors en matière de détermination de la parité de la monnaie nationale. Pour l'Observatoire privé de l'économie marocaine, «la politique de ciblage de l'inflation devrait s'accompagner, à l'avenir, d'une gestion différente des pratiques actuelles de la politique de change au Maroc pour pouvoir tirer bénéfice de l'ouverture économique et être en mesure de relever les défis de l'échéance 2012 et ceux découlant du «Statut avancé». Des réformes d'envergure, tendant à une plus grande convertibilité du dirham et à une véritable mise à niveau du secteur productif, sont indispensables si l'on veut que la libéralisation des échanges soit une locomotive du processus de relance de la croissance au Maroc. Certes, le Royaume n'a pas été profondément touché par la crise, mais il n'a pas, non plus, tiré grand bénéfice des potentialités, importantes, qu'offre la stratégie d'ouverture.
Ouverture commerciale et relance de la croissance sont-elles incompatibles avec le maintien d'une forte administration du secteur financier?, s'interroge-t-on. En tous les cas, une chose est sûre : «afin de pouvoir accompagner les changements économiques, le cadre de politique monétaire et de change doit être adapté en permanence», précise Bank Al-Maghrib. Ainsi, la nécessité de faire évoluer à moyen terme l'objectif de la politique monétaire et de change vers un régime de ciblage d'inflation et de change plus flexible découle du processus d'insertion du pays dans l'économie mondiale. Cette dynamique est en phase d'accélération, notamment du fait de l'approfondissement du démantèlement tarifaire avec l'UE et la signature d'accords de libre-échange avec de nouveaux pays. Les engagements pris par le Maroc, dans le cadre de ces accords, vont approfondir davantage son ouverture financière et commerciale. Pour ce faire, avait dernièrement estimé le wali de BAM, Abdellatif Jouahri, (rencontre initiée en novembre dernier, Ndlr), le Maroc doit consolider les éléments nécessaires à un passage réussi vers la stratégie du ciblage d'inflation.
Ces pré-requis s'articulent principalement autour de la préservation de la stabilité macro-économique, la poursuite des progrès en matière de transparence de la politique monétaire, la solidité du système financier ainsi que le renforcement de la capacité analytique technique et opérationnelle de la Banque centrale.
Dès lors et eu égard au poids important dont bénéficient ces deux monnaies dans le panier de devises qui oriente les décisions des autorités monétaires marocaines dans la fixation du cours du dirham, bon nombre d'opérateurs se posent des questions sur les impacts probables de cette nouvelle conjoncture internationale sur l'économie marocaine. En effet, le compte courant de la balance des paiements enregistre pour la deuxième année consécutive un déficit important avoisinant les 5% du PIB. De plus, l'aggravation des déficits extérieurs a affecté le niveau des réserves qui ne cesse de baisser (178 MMDH à fin mars 2010 contre 207 MMDH en 2007), soit l'équivalent de quelque 7 mois d'importations à fin 2009 contre plus de 8 mois en 2007. Ces éléments conjoncturels, malgré leur importance, ne doivent pas occulter l'importance des déterminants structurels de l'économie nationale qui est intégrée au reste du monde davantage par les importations que par les exportations. Ces dernières n'en couvrent que 42% à fin 2009 (111,9 MMDH pour les exportations, 265 MMMDH pour les importations).
Le comité scientifique du CMC se demande ainsi si la perte de compétitivité des exportations n'est pas à dépister plutôt du côté de la faiblesse des gains de productivité et de la hausse des coûts de facteurs que dans la hausse de la parité du dirham, consécutive à la dépréciation de la monnaie européenne. Par ailleurs, le trend baissier qui caractérise l'évolution de l'euro, corrélativement à l'aggravation des déficits publics de certains pays membres (Grèce, Espagne, etc.) pourrait s'inverser du fait des mesures d'ajustement et d'austérité prises récemment par les gouvernements de ces mêmes pays. De plus, l'appréciation de l'évolution du cours du dirham devrait tenir compte, outre des évolutions du taux de change bilatéral (dirham-euro, dirham-dollar) mais également de celles enregistrées en termes de change effectif réel.
Au-delà de ces fluctuations monétaires et de leurs impacts économiques, les réformes institutionnelles accumulées au Maroc devraient entraîner un renouvellement des approches suivies jusqu'alors en matière de détermination de la parité de la monnaie nationale. Pour l'Observatoire privé de l'économie marocaine, «la politique de ciblage de l'inflation devrait s'accompagner, à l'avenir, d'une gestion différente des pratiques actuelles de la politique de change au Maroc pour pouvoir tirer bénéfice de l'ouverture économique et être en mesure de relever les défis de l'échéance 2012 et ceux découlant du «Statut avancé». Des réformes d'envergure, tendant à une plus grande convertibilité du dirham et à une véritable mise à niveau du secteur productif, sont indispensables si l'on veut que la libéralisation des échanges soit une locomotive du processus de relance de la croissance au Maroc. Certes, le Royaume n'a pas été profondément touché par la crise, mais il n'a pas, non plus, tiré grand bénéfice des potentialités, importantes, qu'offre la stratégie d'ouverture.
Ouverture commerciale et relance de la croissance sont-elles incompatibles avec le maintien d'une forte administration du secteur financier?, s'interroge-t-on. En tous les cas, une chose est sûre : «afin de pouvoir accompagner les changements économiques, le cadre de politique monétaire et de change doit être adapté en permanence», précise Bank Al-Maghrib. Ainsi, la nécessité de faire évoluer à moyen terme l'objectif de la politique monétaire et de change vers un régime de ciblage d'inflation et de change plus flexible découle du processus d'insertion du pays dans l'économie mondiale. Cette dynamique est en phase d'accélération, notamment du fait de l'approfondissement du démantèlement tarifaire avec l'UE et la signature d'accords de libre-échange avec de nouveaux pays. Les engagements pris par le Maroc, dans le cadre de ces accords, vont approfondir davantage son ouverture financière et commerciale. Pour ce faire, avait dernièrement estimé le wali de BAM, Abdellatif Jouahri, (rencontre initiée en novembre dernier, Ndlr), le Maroc doit consolider les éléments nécessaires à un passage réussi vers la stratégie du ciblage d'inflation.
Ces pré-requis s'articulent principalement autour de la préservation de la stabilité macro-économique, la poursuite des progrès en matière de transparence de la politique monétaire, la solidité du système financier ainsi que le renforcement de la capacité analytique technique et opérationnelle de la Banque centrale.
