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Sommet pour sauver le tigre

Les treize pays d'Asie abritant le tigre se sont réunis dimanche pour un sommet sans précédent en Russie qui doit déboucher sur l'octroi de centaines de millions de dollars, afin de doubler d'ici à 2022 la population de ce félin menacé d'extinction.

Sommet pour sauver le tigre
Vladimir Poutine contrôle personnellement un programme de sauvegarde du tigre. Il avait participé en août 2008 à la capture d'une tigresse pour l'équiper d'un collier GPS, afin que ses déplacements soient surveillés.
"Il s'agit d'une réunion sans précédent des dirigeants internationaux dans le but de doubler le nombre de tigres", a déclaré James Adams, le vice-président de la Banque mondiale (BM) à l'ouverture du forum de quatre jours à Saint-Pétersbourg (nord-ouest de la Russie). La BM, qui supervise le financement du programme de protection du tigre, estime que 350 millions de dollars sont nécessaires dans les cinq ans à venir pour soutenir un plan d'action mondial qui sera adopté pendant le sommet. Il ne reste que 3.200 individus dans la nature, contre 100.000 il y a un siècle. "Trois des huit sous-espèces ont disparu (...). Le tigre est l'un des animaux les plus vulnérables et menacés d'extinction", a pour sa part souligné le ministre russe des Ressources naturelles, Iouri Troutnev. Ce forum se déroule sous la houlette du Premier ministre russe, Vladimir Poutine, qui s'affiche comme un défenseur du tigre et y participera mardi.

Seront en outre présents quatre de ses homologues étrangers et de nombreux autres hauts responsables gouvernementaux.
Pour James Leape, directeur général du Fonds mondial pour la nature (WWF), "le succès" de l'initiative pour protéger le tigre "dépend de la volonté politique des pays qui l'abritent".

La Russie est plutôt bonne élève pour la conservation du fauve. Contrairement aux douze autres pays (Bangladesh, Bhoutan, Cambodge, Chine, Inde, Indonésie, Laos, Malaisie, Birmanie, Népal, Thaïlande, Vietnam), elle a vu le nombre de ses tigres dans l'Extrême-Orient augmenter, passant en 50 ans de 80-100 individus à environ 450-500.

Vladimir Poutine contrôle personnellement un programme de sauvegarde du tigre. Il avait participé en août 2008 à la capture d'une tigresse pour l'équiper d'un collier GPS, afin que ses déplacements soient surveillés. Ce sont surtout l'Inde et la Chine qui sont au coeur du problème. L'Inde abrite plus de la moitié de la population mondiale de tigres, mais le programme de protection engagé par New Delhi n'a pas réussi à enrayer le déclin rapide de ce grand fauve. La population de tigres en Inde a chuté à 1.411 aujourd'hui contre environ 3.700 en 2002 et 40.000 en 1947, au moment de l'accession à l'indépendance.

"Investir dans les tigres signifie investir dans les êtres humains. Si nous devons lutter contre le réchauffement climatique et préserver la biodiversité, nous devons protéger les tigres", a souligné Satya Prakash Yadav, responsable du ministère indien de la Protection de l'Environnement. "Il est essentiel d'éliminer le braconnage. Des solutions doivent être trouvées aux niveaux nationaux. Il faut aussi renforcer la coopération transfrontalière", a souligné M. Adams. Environ 150 tigres sont tués chaque année dans le monde.

Demande chinoise

La persistance de la demande en Chine, malgré les interdictions, pour la médecine traditionnelle à base de différentes parties du tigre, et le braconnage du tigre de l'Amour qu'elle encourage en Russie, sont en question au sommet organisé pour sauver ce félin. La demande en Chine, principal consommateur de tels produits «est l'une des principales menaces pesant sur le tigre de l'Amour», car elle encourage le braconnage dans l'Extrême-Orient russe ou vivent la plupart des tigres de cette sous-espèce, souligne Alexeï Vaïsman, coordinateur du programme TRAFFIC du Fonds mondial pour la nature (WWF) en Russie.
(…) Selon une étude conduite dans sept villes chinoises en 2007, 43% des personnes interrogées ont consommé des produits contenant des parties du félin dont des pansements et du vin à base d'os de tigre, malgré leur interdiction et leur retrait officiel en 1993 de la pharmacopée locale.
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