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Accueil next Salon international de l'agriculture de Meknès

Les exportateurs marocains misent sur «le marché ethnique»

En dépit de la petite taille du World fruit & vegetable show de Londres comparativement à des salons de l'alimentaire comme le Sial (Paris), Anuga (Cologne) et Fancy Food (New York), certains opérateurs marocains ont tenu à y prendre part.

Les exportateurs marocains misent sur «le marché ethnique»
L'ambition du Maroc de se positionner sur le marché anglais est grande. D'importants moyens ont été engagés par le CMPE (Centre marocain de la promotion des exportations) pour marquer sa présence à un salon jeune qui en est à sa quatrième édition. D'après les organisateurs, ce salon, qui n'a, d'ailleurs, compté qu'une vingtaine d'exposants en tout, est entièrement réservé aux B to B. De gros acheteurs britanniques ont visité les stands marocains pour s'enquérir de l'offre du Maroc dans les domaines agricole et agroalimentaire.

C'est le cas notamment d'Asda, une enseigne de grande distribution à prédominance alimentaire dont la responsable Achat, Anne Spencer, s'est entretenue avec les exposants marocains de l'agroalimentaire. «On a discuté du Maroc en général ainsi que des différentes productions agricoles. On a abordé aussi la question de l'importation de nouveaux produits comme la patate douce et les artichauts....Pour nous la disponibilité, la saisonnalité et les prix des produits sont des points importants que l'on négocie avec les exportateurs. On insiste aussi sur la livraison des produits dans de bonnes conditions», a t-elle précisé.
En fait, c'est de ce type de ténors dont ont besoin les exportateurs marocains de produits agroalimentaires pour conquérir ce marché qui demeure difficile à pénétrer. Les conserves de Meknès, avec leur marque Aïcha, est une des sociétés exportatrices, qui après avoir percé les marchés français, belge, canadien et américain, ambitionne de s'attaquer au marché britannique en commençant par les réseaux spécialisés.

«Notre objectif est d'être dans la grande distribution. Pour ce faire, nous avons développé la gamme Sauce Tajine, une gamme exotique conçue pour les non Maghrébins», a avancé Jamila Ait Akka, directrice développement chez Les Conserves de Meknès dont 40% de l'activité est orientée à l'export.
A vrai dire, les exportateurs marocains tablent beaucoup sur le marché ethnique dans leur stratégie de développement à l'international. «Le marché britannique est important, car il réunit des ethniques.

Il en est de même pour la Nouvelle Zélande, l'Australie et l'Afrique du Sud», a précisé Omar Tagnaouti, directeur général de Conagro S.A, une société créée en 1999 qui réalise cette année un chiffre d'affaires de près de 60 MDH avec une activité dédiée 100% à l'export, notamment sur le marché américain.

D'ailleurs, cette société qui ambitionne de procéder à une intégration totale de son activité, vient de lancer, une deuxième marque, Mehdia, dédiée aux marchés domestique et ethnique. Sa première marque, Orabella est destinée, elle, au marché américain. Il n'en demeure pas moins que pour Omar Tagnaouti, le retour du salon des fruits et légumes de Londres ne sera pas le même que celui d'un salon de taille plus importante. Ce serait peut-être l'une des raisons qui a empêché trois associations (ASPEM, APEFEL et AMCEF) ainsi que le CRI de Meknès-Tafilalet de participer à ce salon organisé du 27 au 28 octobre 2010 à Londres.
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Questions à: Ahmed Derrab • secrétaire général de l'Association des producteurs d'agrumes du Maroc

«LeMaroc déterminé à mettre le paquet pourse repositionner sur le marché anglais»

• La taille du salon des fruits et légumes de Londres est-elle à la hauteur de vos ambitions ?

Certes il s'agit d'une petite foire qui est en à sa quatrième édition, mais nos ambitions sont grandes pour le marché anglais qui absorbe à peu près entre 75.000 et 80.000 tonnes de fruits et légumes du Maroc. Ces volumes se répartissent entre les agrumes avec près de 50.000 tonnes contre 15 000 tonnes pour les tomates. Quant aux autres fruits principalement la fraise, le melon et les raisins, ils se partagent le reste. Notre objectif aujourd'hui est d'essayer d'augmenter encore ces chiffres.
D'abord parce que, nous sommes encore insuffisamment représentés sur ce marché, compte tenu du potentiel qu'il représente. Ensuite, nous sommes engagés dans le cadre du plan Maroc Vert qui a, d'ailleurs, généré un contrat-programme que nous avons signé avec le gouvernement dans le domaine des agrumes. Il a pour ambition à l'horizon 2020 de doubler la production et l'exportation. Il s'agit de passer d'une moyenne d'export d'agrumes de 50.000 tonnes par an à près de 130.000 tonnes par an.

• Mais comment atteindre cet objectif ?

Il faut, d'une part, essayer de se développer sur les marchés traditionnels sur lesquels nous sommes présents, le marché anglais en fait, d'ailleurs, partie.
D'autre part, prendre de nouveauxmarchés. Nous sommes en train de travailler là-dessus, en particulier les marchés d'Asie et des USA où nous sommes encore très faiblement représentés.

• Quels sont vos principales contraintes sur le marché anglais ?

Il faut d'abord signaler la concurrence d'un certain nombre de pays outsiders ayant des positions plus en vue que celles du Maroc. C'est le cas notamment de l'Égypte, de la Turquie et de la Grèce. Les niveaux des prix ont également une part de responsabilité dans cette réalité. Le marché anglais est encore estimé par certains de nos opérateurs comme pas assez rémunérateur. En d'autres mots, le niveau des prix reste encore très moyen par rapport à nos ambitions. Une situation qui s'explique par le fait que certaines origines notamment l'Égypte peuvent se permettre de vendre leur production à des prix plus faibles étant donné que le coût de leur main-d'œuvre est beaucoup moins chère, Ajouté à cela, le prix de l'énergie, l'abondance de l'eau de l'irrigation grâce au Nil, et le soutien financier important de l'Etat en faveur des entreprises exportatrices. En outre, les pays concurrents ont des relations historiques avec l'Angleterre.
Pourtant, le Maroc est déterminé à mettre le paquet pour pouvoir se repositionner sur ce marché. Nous sommes donc en train de travailler en particulier avec les producteurs sur l'amélioration de la qualité bien qu'elle soit meilleure que celles des autres pays.
Nous visons aussi l'augmentation des rendements pour pouvoir réduire les prix de revient et pouvoir espérer accepter le prix proposé actuellement. Car l'objectif est de maintenir une recette rémunératrice et satisfaisante pour le producteur qui reste la cheville ouvrière.
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