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Au secours, ils sont de plus en plus nombreux !

Il fut un temps où on en parlait comme d'un épiphénomène qui durera le temps que cela durera. Pas si sûr, les «khattafa» seraient là pour rester.

Au secours, ils sont de plus en plus nombreux !
Il va bien falloir assurer aux différents habitants et dans les diverses zones un transport en commun qui réponde à leurs besoins.
La scène se passe pratiquement à la sortie de Casablanca. Juste après le rond-point du côté du boulevard Oued Eddahab. Une vielle voiture tout juste bonne à se retrouver à la casse fait un demi-tour sec, s'arrête au milieu de la route, le devant vers Mediouna. Le décor peut faire sourire, mais ne manque pas d'interpeller. Si dans l'absolu, un véhicule ne peut transporter que six passagers à tout casser, ce chauffeur a trouvé le moyen d'entasser dans le sien onze personnes. Oui, bien lu, onze. Onze âmes dans un semblant de tacot, puisque ce véhicule-là fait partie du grand parc des «khattafa». Un parc qui fonctionnait, bien entendu, en dehors du circuit desservi par les moyens de transport public. Pas vraiment. En fait, si dans un temps tout récent, ces rabatteurs se contentaient de relier la ville à sa périphérie, il semble qu'ils étendent, de plus en plus, les destinations. Le pire dans l'histoire est que l'on n'est plus dans la clandestinité. Il paraît même qu'ils sont tellement sûrs d'eux-mêmes au point qu'ils travaillent le tout normalement du monde. Ainsi en est-il des «khattafa» qui desservent les «quartiers» dits eux aussi clandestins sur la route nationale de Mediouna.

Plus encore, c'est une réelle aire de stationnement qui est visible à l'œil nu, pas très loin des studios de Aïn Chock. Le hic est que cela ne semble gêner outre mesure. Pourtant, les risques qui pèsent sur les usagers de ce mode de déplacement sont innombrables. D'abord, la vétusté de ce parc. Ensuite, compte tenu de la manière de conduire des chauffards. Tertio, que rien ne sert de garantie pour les passagers de ces corbillards mobiles. Et si on y ajoute l'inconscience des gens, le cocktail doit bien intéresser les responsables. Quant aux populations, deux raisons sont évoquées pour l'engouement, parce qu'il y en a malheureusement, pour ces voitures de la mort. D'une part, la raison par excellence qui se traduit par l'absence d'autres moyens à la portée. Pour la simple raison que les transporteurs publics ne sont pas obligés d'assurer une sorte de service universel qui se traduirait par la desserte de tous les points de la ville.

Sachant, bien entendu, que l'urbanisation débridée n'est pas accompagnée de schémas de transporteur au diapason des évolutions. Et d'autre part, ces rabatteurs appliquent des tarifs des plus bas par comparaison aux taxis en circulation. Certains diront que deux dirhams de différence ne pèsent pas lourd sur les budgets des usagers, mais il faut être à leur place pour mieux comprendre la situation. Sans oublier, évidemment, le fait que certains taxistes «réguliers» préfèrent ne pas s'aventurer dans certaines zones pour des raisons à la fois lucrative et de sécurité. Du coup, on ne sait plus à quoi s'en tenir. Tellement l'équation est compliquée. Et alors ? Il va bien falloir assurer aux différents habitants et dans les diverses zones un transport en commun qui réponde à leurs besoins.

Le nouveau mode…

Demain le tramway. Le rêve est en train de prendre forme. Petit à petit. Les travaux sont en cours. Les déviations et les slaloms géants aussi.
N'empêche, tant que l'objectif est noble, il va bien falloir composer avec quelques désagréments.
La fameuse phrase «merci pour votre compréhension» est là pour rappeler que ce ne sera pas pour l'éternité. Le jour viendra où ce ne sera qu'un nuage d'été. Mais, en attendant, les modes de transport se démultiplient. En fait, outre les taxis, petits et grands, les khattafa, tout récemment c'est une nouvelle génération qui entre dans les mœurs.
Et oui, c'est de ces engins à trois roues qu'il s'agit. En effet, si les petites voitures à quatre roues ont fait leur temps, les nouvelles machines sont en train de prendre le relais.
Il suffit pour se transformer en « taxi » de bâcher l'arrière, y installer quelques petites chaises et la transformation est faite. Seulement, le commerce de ces taxis de fortune ne fait florès que sous le couvert de la nuit. Ni vu, ni entendu. Les risques ? peu importe, l'essentiel est d'arriver chez soi, répondent les usagers.
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