Menu
Search
Samedi 20 Décembre 2025
S'abonner
close
Samedi 20 Décembre 2025
Menu
Search

Les prémices d'une nouvelle crise dans la capitale

Les signes avant-coureurs d'un nouveau bras de fer entre Stareo et son personnel se profilent à l'horizon.

Les prémices d'une nouvelle crise dans la capitale
S'achemine-t-on vers une nouvelle crise du secteur du transport en commun à Rabat ? En tout cas, les signes avant-coureurs d'un nouveau bras de fer entre Stareo et son personnel se profilent à l'horizon. La tension qui monte - imperceptiblement mais insidieusement - fait craindre aux habitants de la capitale la reproduction du même scénario qui avait plongé le secteur dans le chaos pendant les six premiers mois de l'année en cours.

Du vendredi au dimanche derniers, les employés de la filiale marocaine de Veolia Transport ont observé un mouvement de grève qui a pris tout le monde de court. Le désarroi occasionné par cette décision a été d'autant plus important qu'il a coïncidé avec les premiers jours du mois de ramadan. Désespérés, les usagers des bus n'ont pas su où donner de la tête. Ceux qui devaient se déplacer à leurs lieux de travail ont dû se rabattre sur les taxis, quand ces derniers étaient disponibles. Quant à la société délégataire chargée du transport, ce mouvement de protestation déclenché sans préavis, l'a sortie de sa torpeur estivale.
Les grévistes reprochent à Stareo d'avoir ignoré leurs revendications. Celles-ci consistent principalement à rehausser leurs salaires qui ne dépassent pas 2.300 DH par mois et à leur verser des indemnités pour les heures supplémentaires travaillées.

Après ce premier coup de semonce annonciateur d'une saison cahoteuse, les deux parties se sont mises d'accord – après trois jours de débrayage – pour entamer des négociations à partir de mercredi dernier en présence de représentantes de l'autorité délégante, la wilaya de Rabat-Salé-Zemmour-Zaër en l'occurrence. Toutefois, beaucoup d'observateurs ne s'attendent pas à grand-chose de ces discussions puisque, estiment-ils, la société s'était déjà opposée farouchement aux revendications des grévistes. Selon toute probabilité, les prochaines semaines risquent de connaître de nouveaux débrayages au grand dam des usagers des bus. Mais au-delà des tracasseries que tels mouvements de protestation ne manqueront pas d'engendrer, les problèmes sociaux récurrents de Stareo remettent sur le tapis la question de la responsabilité des entreprises chargées de la gestion déléguée et leur capacité à remplir les engagements contenus dans le cahier des charges. Car, le transport en commun n'est pas le seul secteur qui souffre d'une mal gouvernance avérée.

Celui de la propreté présente au moins autant de dysfonctionnements qui en disent long sur la médiocrité des prestations offertes aux citoyens. Les habitants des différents quartiers de Salé souffrent le martyre à cause des déchets ménagers qui s'amoncellent à chaque fois que les employés de Veolia Propreté se mettent intempestivement en grèves. Pas plus loin que la semaine dernière, Sala Al Jadida offrait un spectacle désolant.
Les saletés jonchaient le sol et les odeurs pestilentielles emplissaient les rues. La cause? Les employés, dit-on, ne reçoivent pas leurs salaires régulièrement. Société délégataire et autorité délégante se rejettent la responsabilité. Et comme toujours, qu'il s'agisse du transport ou de propreté, c'est le citoyen qui paye les pots cassés.

Groupement franco-marocain

La gestion du service de transport collectif urbain dans les préfectures de Rabat, Salé et Skhirate-Témara a été déléguée en vertu d'un accord conclu entre la wilaya et un groupement franco-marocain mené par l'opérateur français Veolia Transport.
Aux termes de ce contrat de 15 ans renouvelables pour un investissement de près de 2 milliards de DH, les autobus du groupement délégataire devaient entrer en service graduellement à partir d'août 2010. L'opérateur s'engage à employer 3.000 personnes, dont 370 employés de la Régie autonomie de transport urbain (RATR) qui a été liquidée.
Le groupement délégataire est composé du groupe Bouzid (28,06%), du groupe Hakam (20,90%) et du groupe Veolia Transport (51,04%).
Le nouvel opérateur ambitionne durant les 5 premières années de moderniser la gestion des services publics de transport urbain de l'agglomération et de restructurer progressivement le réseau à travers la création de lignes structurantes et d'autres secondaires et locales.
Lisez nos e-Papers