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Inscriptions de la trace de Khatibi

L'université Ibn Tofaïl de Kénitra se souvient du regretté Abdelkébir Khatibi. Presque une année après la disparition de cet intellectuel et homme de lettre hors pair, le Laboratoire des études pluridisciplinaires et la Coordination des chercheurs en littératures maghrébines et comparées ont organisé les 16 et 17 mars un colloque international sous le thème «Inscriptions de la trace de Khatibi ou la pensée des interstices».

Inscriptions de la trace de Khatibi
Plusieurs personnalités du monde de la pensée, de la culture, de la littérature et de la politique ainsi que des étudiants ont pris part à cette rencontre.
L'œuvre de Khatibi était tellement immense que plusieurs personnalités du monde de la pensée, de la culture, de la littérature et de la politique ainsi que des étudiants ont pris part à cette rencontre pour rendre hommage à un penseur dont la stature a dépassé les frontières nationales.

Lors de son allocution d'ouverture, le président de l'université Ibn Tofaïl, Mohammed Essaouri a indiqué que cette rencontre est une occasion pour rendre un hommage particulier à l'écrivain, au penseur et à l'homme. Il a aussi rappelé que l'œuvre du défunt a marqué la vie littéraire et intellectuelle au Maroc et à l'étranger. Le président de l'université a, par ailleurs, rappelé les liens forts qui unissaient Khatibi à l'université Ibn Tofaïl lorsqu'il s'agissait de soutenir les thèses des étudiants ou lorsqu'il apportait sa précieuse collaboration pour l'introduction du management universitaire, rappelant à cet égard que Khatibi n'hésitait pas à exprimer sa fierté quand il constatait que le travail des chercheurs a abouti.
Le directeur du Laboratoire des études pluridisciplinaires, Mustapha Bencheikh, a déclaré à cette occasion que le poète, essayiste et écrivain qu'est Abdelkébir Khatibi laisse à la postérité une œuvre imposante et surtout une manière d'être en accord avec lui-même. Cet intellectuel atypique, dit-il, s'est méfié toute sa vie des idéologies et sur le fil de rasoir a tenté de tenir son chemin. « Ce chemin nous l'empruntons aujourd'hui à rebours, comme pour y voir plus clair, explorer une pensée qui échappe à la classification, qui s'est forgée à la jointure des disciplines et des civilisations», ajoute-t-il en substance.

Pour le directeur du Laboratoire des études pluridisciplinaires, les deux journées du colloque ouvrent la voie à des paroles libres, diverses et variées, à des compagnons de route, amis sincères mais non complaisants dont le vœu est de faire connaître l'homme et son œuvre à travers des tourments de l'Histoire, pour maintenir ce fil conducteur entre les générations et perpétuer la mémoire culturelle et intellectuelle. « Nous avons appris à ses côtés une règle d'or. La recherche est d'abord une exigence de travail et de discipline. Elle ne peut s'accomplir que dans la quête permanente d'une vérité relative présentée avec humilité », souligne-t-il en guise de conclusion.

Assia Belhabib, du comité d'organisation et l'une des spécialistes des travaux de Abdelkébir Khatibi, a pour sa part indiqué que ce colloque international est la première manifestation post-mortem à caractère académique où politiciens, écrivains, sociologues, artistes, universitaires, journalistes, photographes se mobilisent ensemble pour rendre un hommage vibrant à celui dont tous regrettent la disparition soudaine et pourtant programmée. L'intervenante a, par ailleurs, déclaré que l'organisation de ce colloque s'est imposée à tous, sachant, dit-elle, que l'université Ibn Tofaïl, à travers le Laboratoire des études pluridisciplinaires, a accueilli de nombreuses fois Abdelkébir Khatibi qui, à chacun de ses passages, avait rencontré ses enseignants et ses étudiants, laissant, indique-t-elle, le souvenir intact d'un penseur qui se prête au dialogue rigoureux et affable.
Pour sa part, Abdallah Mdaghri Alaoui, de la Coordination des chercheurs en littératures maghrébines et comparées, a indiqué qu'aucun mot n'est assez fort pour rendre hommage à une figure de proue, quand on sait, souligne-t-il, la diversité de ses préoccupations. M. Alaoui a en outre rappelé à l'assistance la richesse et la diversité du travail du regretté disparu.

Romancier, sociologue, philosophe, critique d'art et spécialiste de la littérature maghrébine, cet enfant d'El Jadida a publié de nombreux romans dont «La mémoire tatouée » qui fut, rappelle-t-il, son premier roman. Il continua, ajoute-t-il, son œuvre en publiant des récits, des recueils, des œuvres de théâtre ainsi que de nombreux essais.

Un débat fécond et des échanges fructueux

La commémoration du premier anniversaire de la disparition de Abdelkébir Khatibi par l'université Ibn Tofaïl a offert aux participants l'occasion d'un débat fécond, d'échanges fructueux destinés, comme l'a bien souligné le directeur du Laboratoire des études pluridisciplinaires, à poursuivre l'exploration courageuse, l'analyse perspicace de l'œuvre d'un homme qui a su aborder ce troisième millénaire avec une ouverture d'esprit sans pareil réussissant à maîtriser sa propre intolérance et donnant aux générations futures des gages d'espoir dans un monde tourmenté.
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