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Plaidoyer pour l'égalité des sexes

Les femmes et politique d'aujourd'hui, état des lieux et pistes d'action était le premier thème majeur de la deuxième journée (dimanche 28 mars) du Women's Tribune, organisé du 27 au 29 mars à Essaouira. S'agissant de la question "Est-ce que la politique est une affaire d'hommes", Ségolène Royal a témoigné sur son parcours de femme politique et son incidence sur son statut de femme.

Plaidoyer pour l'égalité des sexes
"Que cela soit dans un pays du nord de la planète ou du sud, les sujets majeurs dans la politique appartiennent aux hommes et les sujets mineurs aux femmes", souligne-t-elle. Le rôle des femmes est essentiel pour la construction d'une société, insiste la socialiste française. "L'amélioration de la situation des femmes aide à améliorer la situation de notre monde", précise-t-elle.

Royal a également mis l'accent sur l'évolution du rôle de la femme en Afrique. "L'éducation des enfants sur l'égalité des hommes et des femmes est une bonne initiative à entreprendre. Il faut expliquer aux enfants, depuis leur jeune âge, la parité générale entre homme et femme", ajoute-t-elle. Elle a aussi plaidé pour une approche universelle sur l'égalité des sexes. Le Maroc a réalisé des avancées majeures dans l'amélioration de la situation des femmes. "Il est à rappeler que le Code de la famille est une vraie avancée", souligne-t-elle, et d'ajouter que beaucoup de pays vont calquer ce modèle exemplaire qui laisse aux femmes une grande marge de liberté. "Les femmes militent depuis des années pour plus de liberté. Dans tous les pays du monde les femmes se battent à la fois contre la discrimination politique et économique", dit-elle. Les femmes sont les premières victimes de la crise économique, précise la femme politique. Elle a aussi rappelé quelques dates clés de l'histoire de la France qui accorde, depuis 1944, le droit de vote aux femmes françaises. Aux années 60s et 70s la France a autorisé la pilule et l'avortement à ses femmes. En guise de conclusion pour sa présentation, elle a insisté sur le fait que les hommes et les femmes doivent contribuer au développement de leur pays.

Et il faut aussi développer une sorte de solidarité "ceux qui ont plus, donnent à ceux qui ont moins".
Lors du débat sur l'existence d'une distinction de genres au sein de l'Etat, c'est la ministre du Développement social de la Famille et de la Solidarité, Nouzha Skalli, qui a pris la parole. La ministre a rappelé que jusqu'à 1993, il n'y avait pas de femmes ni au Parlement, ni au gouvernement.
"Quand les femmes ont commencé à accéder aux commandes, nous avons senti des frémissements", précise la ministre. Les nouvelles réformes voulues par S.M. le Roi Mohammed VI ont consolidé les victoires des droits des femmes au Maroc. Par la même occasion, elle a insisté sur le fait que le système des quotas est un atout. "Les quotas sont indispensables. Sans les quotas, les efforts et les luttes des femmes restent sans effet. Aujourd'hui, les femmes ont besoin de la politique, une politique de proximité pour développer leur entourage", précise-t-elle. Avant de conclure, la ministre a dénoncé l'utilisation et l'instrumentalisation de la religion dans le débat entre homme et femme.

De son côté, Wassila Tamazali, écrivaine et avocate algérienne qui se préoccupe de la question des femmes dans l'espace maghrébin a indiqué que "La politique est une affaire masculine". Et d'ajouter: "le rôle des femmes dans le domaine politique et au sein des partis n'est pas très marquant". Cependant, la question la plus préoccupante, selon ses dires, n'est pas la politique mais c'est la place de la religion dans les pays arabes et du Maghreb. "Nous avons deux visions tout à fait différentes de notre monde. La tradition arabe et maghrébine valorise l'homme alors que homme et femme ont été créés en même temps, précise-t-elle. "Le geste symbolique de feu S.M. Mohammed V, lorsqu'il a présenté sa fille, est très significatif. Les réformes pionnières entamées par Bourguiba s'inscrivent également dans cette logique de rompre avec le schéma traditionnel", ajoute-t-elle.

Les intervenants ont insisté sur la déconstruction des schémas traditionnels et ont appelé à entamer des actions fortes pour intégrer les femmes.

Situation de la femme

Les plénières ont été très intéressantes. Les témoignages fusent de partout. L'évolution de la situation des femmes a été au cœur des débats. Les expériences des pays du Maghreb diffèrent. «Les Tunisiennes pionnières» a été le sujet de la présentation de la journaliste tunisienne Latifa Hitti.
Elle a bien détaillé l'expérience première sous le système Bourguibisme.
Les femmes présentes au Women's tribune, organisé sous le thème femmes et pouvoir, du discours à l'action» ont débattu des difficultés des femmes maghrébines, arabes et africaines dans un monde masculin. «Women's Tribune», a été une véritable occasion pour l'échange et la rencontre des femmes des deux rives de la Méditerranée et d'Afrique (France, Italie, Tunisie, Algérie et Nigeria).
Un croisement de regards et d'idées, un espace d'expression et de réflexions autour de thèmes spécifiques où se conjuguent savoirs intellectuels, expériences et pratiques.
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